Société des Missions Africaines - Province de Strasbourg
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né le 10 septembre 1910 à Carspach dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 27 juillet 1930 prêtre le 7 juillet 1935 décédé le 10 juin 2002 |
1935-1936 Haguenau (Strasbourg), professeur décédé à Sélestat, France, le 10 juin 2002 |
Le père Hubert GRIENEISEN (1910 - 2002)
Hubert Alphonse Grieneisen est né le 10 septembre 1910 à Carspach dans le Haut-Rhin. Il arrive à l'école apostolique de Saint- Pierre le 26 septembre 1921 et continue ses études à Bischwiller, Haguenau, puis Chanly et Lyon. Il fait vite preuve d'un tempérament très vif: ardent, endurant et entraîneur. Ces traits de caractère ne lui feront jamais défaut. Il est ordonné prêtre par Mgr Cessou le 7 juillet 1935. Il est d'abord nommé professeur à Haguenau, où il reste un an.
Le 11 décembre 1936 il s'embarque pour Abidjan; il est affecté à la mission de Tanda où il occupe le poste de vicaire. De 1939 à 1945, il est mobilisé tour à tour à Bouna, au Mali, puis en Haute-Volta (aujourd'hui Burkina Faso). De retour en 1945, il fonde en Côte d'Ivoire la mission de Tankessé, où se côtoient les peuples agni et koulango. Durant ces années, quatre villages de Côte d'Ivoire se développent particulièrement sous l'impulsion de quatre missionnaires hors pair : le P. Jacoby à Tanda, le P. Ptister à Bondoukou, le P. Meyer à Transua et le P. Grieneisen à Tankessé. Très vite, les quatre villages deviennent des missions autonomes et importantes et des centres de développement d'un grand rayonnement.
La mission de Tankessé
La station secondaire de Tankessé avait été fondée en 1935 par le P. Fix, qui fut remplacé lors de son congé en 1937 par le P. Grieneisen. Celui-ci prit en charge tous les villages agni-bona au sud de Tanda et ceux de la région du Gbini. Le 10 mai 1937, il put baptiser les sept premiers néophytes de Tankessé. Ses visites fréquentes, et le nombre croissant de villages qu'il contacta amenèrent une progression rapide des conversions malgré le mélange de populations et de religions. C'est pourquoi Mgr Wach, préfet apostolique, décida, sur la demande du Père, de créer une nouvelle mission. Le choix tomba sur Tankessé parce que ce village comptait la plus forte population et la plus importante communauté chrétienne de la région. Les villageois cédèrent une ancienne boutique pour servir de logement au Père, qui s'y installa en novembre 1945. En mai 1946, pour une population approximative de 12 000 habitants, on comptait 918 chrétiens et 914 catéchumènes, 41 villages visités, 41 chapelles et 3 écoles catéchétiques. Mgr Durrheimer, préfet apostolique, bénit la nouvelle église lors de sa première visite à Tankessé en 1948, et le nouveau presbytère en 1953.
Fin décembre 1950 arriva le P. Romaniak. Il fut le premier vicaire à travailler à Tankessé et y resta jusqu'en 1964. Un bon nombre de confrères vinrent s'initier au travail missionnaire auprès du P. Hubert : le P. Schalk entre 1964 et 1969, le P. Schur qui réalisa les vitraux de l'église, et plusieurs SMA italiens, comme le P. Brignone (1972-1978). En 1985, trois prêtres SMA sont en poste à la mission: le P. Hubert Grieneisen, toujours présent, travaille avec le P. Jean- Paul Eschlimann ; Le P. Renzo Mandirola (1978-1983) sera remplacé par le P. Marco Prada (1984-1990).
Tankessé abritait déjà une école de la mission mais le P. Grieneisen en fonda une douzaine d'autres dans les villages alentours. Avec les Sœurs de la Providence de Portieux, arrivées en 1961, il ouvrit une école primaire pour filles et un dispensaire maternité. Lors de ses visites dans les stations secondaires, il veillait à avoir auprès de lui un ou deux catéchistes lui servant d'interprète. En l'espace de cinquante ans, tous les villages environnants seront évangélisés. Un rapport du P. Grieneisen donne les chiffres suivants, qui indiquent la situation de la mission de Tankessé en 1978 : 6823 baptisés, 4389 catéchumènes, 46 catéchistes pour 37 villages.
Le 9 février 1975, Le P. Grieneisen est décoré de l'Ordre National de la Côte d'Ivoire avec grade d'Officier. En 1977, il est décoré de la médaille du Mérite National Français et des Palmes Académiques avec le grade de Chevalier. Le P. Hubert demeure à Tankessé jusqu'en 1995, puis se retire à Saint-Pierre où il décède en 2002.
Laissons M. Paul Kouamé, un des premiers chrétiens qui suivit le P. Hubert, conclure par son témoignage. « On l'appelait le Père des Bona. A Tankessé, le Père Hubert se mit à la disposition de tout le monde. Il nous apprenait le catéchisme et soignait les malades, chrétiens et païens. Il parcourait les autres villages pour prêcher et soulager les malades. Il créa et réorganisa l'école. Les moniteurs étaient bien suivis. Il mettait de force les enfants à l'école, surtout les garçons. Je voudrais dire que le Père Hubert était certes un religieux mais il était aussi notre administrateur, notre médecin, notre ingénieur… Il a fait beaucoup, non seule- ment pour Tankessé, mais pour toute la région bona. Il mérite un grand merci et un hommage tout particulier. Il a été notre lumière. »
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