Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né 15 juin 1905 à Nantes (44) dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 29 juillet 1925 prêtre le 21 juin 1931 décédé le 11 juin 2002 |
1931 - 1935 Missionnaire à Niamey (Niger) 1935 - 1936 Missionnaire à Porto-Novo (Bénin) 1937 - 1945 Professeur de philosophie au grand séminaire de Ouidah (Bénin) 1946 - 1950 Missionnaire à Allada (Cotonou) 1950 - 1966 Curé de Saint-Michel à Cotonou 1966 - 1972 Directeur spirituel à Chamalières 1972 - 1974 En paroisse à La Gavotte (Aix-en-Provence) 1974 - 1984 Aumônier chez les Sœurs NDA à Marseille 1984 - 2002 Retiré à Montferrier Décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 11 juin 2002 à l’âge de 96 ans |
Le père Joseph DANIEL (1905 - 2002)
Celui que l’on a souvent appelé le petit Père Daniel est né à Nantes, sur la paroisse Saint Donatien, le 16 juin 1905. Après des études à Saint-Priest, à Chanly et à Lyon, il devient membre de la SMA en juillet 1925.
Il est ordonné prêtre le 21 juin 1931. Quelques mois plus tard, le père Laqueyrie lui envoie sa lettre de nomination : Vous êtes désigné pour la mission du Dahomey dont le vicaire apostolique est à l’époque monseigneur Steinmetz. Vous allez partir en mission. C’est une joie que vous serez seul à connaître parmi les nouveaux prêtres de la Province car vos frères d’ordination sont retenus momentanément en Europe.
En 1931, il rejoint d’abord le Niger qui dépend encore du vicariat apostolique du Dahomey. Il y restera 4 ans. Toute sa vie, il évoquera avec beaucoup de bonheur ces premières années de mission. Il aimait parler, en particulier, de ses randonnées à cheval au bord du fleuve Niger au lever du soleil. Dans une de ses lettres, il note qu’un don venu de France vient de lui permettre d’achever l’église en banco de Niamey.
En 1935, on l’appelle au Sud-Dahomey qu’il ne quittera plus. Après une année à Porto-Novo, il est nommé au grand séminaire de Ouidah comme professeur de philosophie. Esprit curieux et ouvert, il se met à la lecture des grands auteurs afin de pouvoir donner un enseignement de qualité. Toute sa vie, il aimera se tenir au courant de l’évolution des idées. En rangeant sa chambre à Montferrier, on a retrouvé un grand nombre de livres, signe qu’il a cherché à se cultiver jusqu’à la fin de sa vie.
En 1946, il laisse le séminaire pour la vie pastorale et est nommé d’abord à Allada. En 1950, il rejoint la paroisse Saint-Michel de Cotonou où il retrouve les pères Poidevineau et Cousteix. Ensemble, ils vont bâtir cette paroisse qui ne cessera de se développer et qui est aujourd’hui la paroisse la plus importante du centre de Cotonou. Les chrétiens de cette époque se souviennent encore de lui. C’est en reconnaissance pour son travail, qu’il est fait, en 1965, chevalier de l’Ordre national du Dahomey.
En juin 1966, voilà 35 ans qu’il travaille dans la mission du Dahomey. Il est alors invité à faire le sacrifice de son Dahomey pour mettre à la disposition des philosophes de Chamalières son expérience missionnaire, sa connaissance des âmes et son grand amour des missions, toutes qualités pour faire un bon directeur spirituel. Il accepte ce nouveau poste, un peu inconfortable car les mentalités évoluent après 1968, et il va être très apprécié par les séminaristes pour sa gentillesse et sa grande sagesse.
En 1972, il demande à quitter la formation où il se sent moins à l’aise et il est nommé à l’équipe sacerdotale de la Gavotte dans le diocèse d’Aix-en-Provence, en remplacement du père Brégaint. Il s’y plaît bien mais l’âge avance et il sollicite une aumônerie. En 1974, il accepte d’aller à Marseille dans une maison des sœurs Notre-Dame des Apôtres où il restera en service pendant 10 ans.
En 1984, il écrit au conseil provincial : Cette année, j’entre dans ma 79ème année, je pense que, raison parlant, il faut se décider à se retirer avec les confrères de Montferrier. Après un passage assez bref comme aumônier chez les sœurs de Menton, il prend donc sa retraite à la maison de Montferrier-sur-Lez.
Voici ce qu’a écrit sur lui le père Alphonse Guérin : Le père Daniel est venu me rendre visite : 48 ans que l’on ne s’était pas revus. Un bail ! Partis, lui vers le Dahomey, moi vers la Côte d’Ivoire, nos chemins ne s’étaient jamais croisés. Les cheveux ont un peu blanchi, le ventre a pris un peu de l’avance. A part cela, il n’a pas changé. Plutôt petit, large d’épaule, la tête légèrement penchée à droite comme les gens qui sont bons, dit Marcel Aymé, un petit sourire au coin de la bouche, l’œil pétillant de malice derrière les verres épais de ses lunettes. Il me rappelle de vieux souvenirs…
De ses distractions, on pourrait faire un recueil. On m’en a conté une bien bonne qui date de quelques années. Avec un confrère, il était monté faire un petit pèlerinage à Fourvière. En redescendant, ils décident de prendre le bus pour rentrer à notre maison du 150. Les voilà installés dans une voiture. Pas encore de conducteur ni de passagers. Ils en profitent pour réciter tranquillement leur bréviaire. Les prières terminées, ils reprennent leur conversation. Le temps passe : ils n’ont pas remarqué que la voiture ne se remplit pas ni que, à côté d’eux, les bus arrivent et repartent continuellement. C’est un terminus. Un employé qui les a aperçus vient enfin les avertir que le bus dans lequel ils sont installés ne part pas. C’est seulement en descendant qu’ils comprennent pourquoi : le bus n’avait pas de roue . Ceux qui ont bien connu le père Daniel souriront parce qu’ils trouveront que la description est juste.
Le père Joseph Daniel s’en est allé vers le Seigneur dans la nuit du 10 au 11 juin 2002, très discrètement et sans bruit, un peu comme il a vécu. Il était, au moment de son décès, le plus ancien ordonné de notre Province.
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