Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 19 juillet 1927 à La Roche-Bernard dans le diocèse de Vannes, France membre de la SMA le 24 juillet 1948 prêtre le 11 février 1952 décédé le 13 juin 1995 |
1952-1955 Lille, études décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 13 juin 1995 |
Le père Paul RIVAL (1927 1995)
Paul Rival est né le 20 juillet 1927 à la Roche-Bernard dans le Morbihan. Il a été baptisé le même jour. Il appartenait à une famille de 4 enfants, famille très croyante. A cause du travail, la famille se déplace à Nantes. Toujours premier de classe pendant ses études primaires, il avait une très bonne mémoire, ce qui lui servira beaucoup dans les épreuves de sa vie.
A cette époque déjà, il porte des lunettes, car sa vue est déficiente. Il rentre à Pont-Rousseau en 1939. Pendant la guerre, la situation de Pont-Rousseau étant difficile, son cours est envoyé à Baudonne où il passera deux ans. Même s’il est loin de chez lui, il appréciera Baudonne à cause de l’atmosphère familiale de la maison, mais surtout à cause de la relation exceptionnelle qu’entretenait le père Castanchoa avec les élèves.
Après son baccalauréat, il est admis à Chanly où il devient membre de la SMA le 24 juillet 1948, puis il continue ses études au "150". Durant ses études à Lyon, il est marqué par son professeur d’Écriture Sainte, le père Eschlimann. Il est ordonné prêtre le 11 février 1952.
Le Conseil provincial l’envoie à Lille poursuivre des études et préparer une licence en lettres-philosophie. Trois ans après, en 1955, il est nommé au séminaire de Chamalières pour enseigner la philosophie scholastique. Ses anciens élèves se souviennent de la clarté de ses cours. Mais son désir est de partir en Afrique. En 1959, il reçoit cette nomination attendue : il est nommé au Dahomey où il sera professeur de philosophie au petit séminaire de Ouidah.
En 1961, il perd la vue, au point de ne plus pouvoir lire normalement. Il rentre en France, suit plusieurs traitements et subit des opérations. Aucune amélioration. Le docteur lui indique que la maladie ne peut pas guérir, on ne peut que ralentir sa progression. Paul Rival sait qu’un jour ou l’autre, il ne verra plus du tout. La grosse question est celle-ci : pourra-t-il repartir en Afrique avec un tel handicap ? Le Conseil provincial souhaite qu’il reste à Chamalières pour enseigner la scholastique. Le père Rival refuse en disant que cela demande de faire beaucoup de lecture, ce dont il est désormais incapable. Après diverses hésitations, il reçoit cette lettre : Puisque les spécialistes estiment que vous pouvez retourner au Dahomey sans inconvénient, le Conseil provincial, estimant de son côté que vous pourrez rendre beaucoup plus de services, au petit séminaire de Ouidah par exemple, que dans n’importe quelle autre de nos maisons de formation de France, vous met à la disposition du Supérieur régional du Dahomey pour le diocèse de Cotonou. C’est une grande joie pour lui.
A son retour au Dahomey, en septembre 1962, il rejoint donc à nouveau le petit séminaire de Ouidah. Il lui faut se réhabituer. Désormais, il doit travailler avec un lecteur qui lui est indispensable pour lire son courrier, ses cours, les devoirs des élèves, ses sermons. Mais la maladie continue son évolution. En 1963, il rentre en congé sans savoir s’il pourra revenir. Début octobre, il reprend le bateau pour le Dahomey, mais il sera professeur de philosophie au collège Aupiais, à Cotonou. A cause de ses yeux, il devra rentrer en congé chaque année en bateau. Sa mémoire lui servira pour faire ses cours par cœur, sans l’aide d’aucun papier. Dans ses temps libres, il apprend la lecture et l’écriture du braille.
En 1969, il est nommé vicaire à la paroisse du Bon-Pasteur de Cotonou, toute proche du collège Aupiais où, pendant trois ans, il continue à donner quelques cours de philosophie. C’est pour lui le début d’une nouvelle époque de sa vie : le travail en paroisse. Malgré sa vue qui continue à baisser lentement, il va donner le meilleur de lui-même. En particulier, il va travailler à éveiller les jeunes à la vocation sacerdotale. A cette époque, la paroisse du Bon- Pasteur sera la paroisse de Cotonou qui aura le plus de séminaristes. Il entretient aussi de nombreux contacts avec des aveugles.
Début 1979, une épreuve attend le père Rival. Le docteur Perrin, son ophtalmologue de Cotonou, lui conseille de rentrer définitivement en France. Il a encore l’âge de s’habituer à une nouvelle activité en France ; plus tard, cela lui serait très difficile. Son docteur de Lyon pense, au contraire, qu’il peut continuer. Le Conseil provincial lui permet donc de repartir, mais pour un an. En 1980, il rentre définitivement, la mort dans l’âme.
En France, il est impossible de lui trouver une activité pastorale. Le père Rival souffre de cette inactivité. Il en profite pour suivre des formations pour se conduire avec sa canne, et pour écrire à la machine, sans se servir du peu de vue qui lui reste. Finalement, en avril 1981, le Conseil provincial accepte qu’il reparte en Afrique, nouvelle qu‘il accueille avec beaucoup de joie. Il est nommé à la paroisse Sainte-Cécile, à Cotonou.
Il s’engage dans les mêmes activités pastorales qu’il exerçait à la paroisse du Bon Pasteur et reprend contact avec les aveugles. Sous son impulsion et avec l’aide de nombreuses personnes, il a la joie de voir s’ouvrir une école officielle pour la formation des aveugles.
En 1987, nouvelles difficultés : son curé et compagnon, le père Pierre Richaud est rappelé en France. Il passe par une période de déprime et sa mémoire, si importante pour pallier sa vue déficiente, commence à lui faire défaut. Il rentre en congé, mais ne pourra plus repartir au Bénin. Il est alors nommé aumônier des soeurs nda à Pommiers, dans le Rhône. Il y est heureux, les sœurs prennent très bien soin de lui.
Sa santé continuant à se dégrader, il rejoint la communauté de Montferrier en 1989. Il ne connaît plus personne et il se perd, même dans sa chambre. C’est une épreuve lourde à porter pour lui et pour son entourage. Il meurt le 13 juin 1995 à Montferrier et est enterré au cimetière des Missions Africaines.
Toute sa vie aura été marquée par la cécité. Il a dû s’organiser pour pouvoir travailler. Il avait besoin d’un lecteur pour préparer ses cours et ses homélies, pour corriger ses copies, pour préparer les liturgies et faire un peu de lecture, car il a toujours tenu à continuer à se cultiver. L’excellente mémoire qu’il avait lui a été d’un grand secours. Il a affronté ce handicap avec ténacité. Il voulait, coûte que coûte, vivre à fond sa vie missionnaire. Sa foi solide l’a beaucoup aidé à tenir le coup et à franchir tous les obstacles. Dans tout cela, il a fait l’admiration de ses confrères et de toutes les personnes qui ont travaillé avec lui.
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