Société des Missions Africaines –Province de Lyon
né le 22 février 1917 à Poitiers dans le diocèse de Poitiers, France membre de la SMA le 18 juillet 1937 décédé le 14 juin 1940 |
1940 mobilisé étant encore séminariste décédé sur le front, en Argonne, France, le 14 juin 1940, |
Monsieur l'abbé Henri PASQUERON de FOMMERVAULT (1917 - 1940)
Sur le front d'Argonne, le 14 juin 1940, retour à Dieu de l'abbé Henri Pasqueron de Fommervault, à l'âge de 23 ans.
Henri Pasqueron de Fommervault est né dans le diocèse de Poitiers en 1917. Dès son jeune âge, il se révèle un entraîneur, un sportif, intrépide, aimant le risque et les jeux violents. Elève au collège Saint-Stanislas, dès la classe de 4ème, sa pensée s'oriente vers les missions, grâce à un petit groupement lancé par le professeur dans le but de venir en aide à un missionnaire du Congo. Exubérant, le jeune Henri aura des coups durs et parfois des sanctions graves.
Un de ses frères entrant au séminaire diocésain, Henri obtint de rentrer aux Missions Africaines. Quelques semaines avant d'entrer à Chanly, il confie à un ami: "Franchement, cela me coûte de partir, mais c'est en m'éreintant pour sauver les Noirs que je pourrai moi-même me sauver. Vous me voyez dans une paroisse de chez nou!: Je voudrais le coin de plus dur de la Côte-d'Ivoire et y mourir sans avoir le temps de souffrir."
Et le voilà à Chanly. "Me voilà maintenant habitué. Au début, j'ai trouvé la vie du séminaire un peu pénible, aujourd'hui ça va. Nous vivons ensemble comme des frères. La vie est tout à fait comme je l'avais imaginée, méditation, prières, préparations des cours, travail au jardin, épluchage des légumes, balayage des couloirs, foot, longues marches, enfin tout ce qu'il faut pour devenir un missionnaire parfait."
Après sa première retraite, l'abbé Henri pense que Dieu vient de faire un miracle, car il réussit à garder le silence. Peu à peu, la vie spirituelle du novice se fortifie et les lectures spirituelles le passionnent.
"Je me rends compte de tout ce qui me manque. Pour être un bon missionnaire, il ne faudra pas seulement du souffle et des bonnes jambes, pour cela je crois que ça marchera; mais c'est le reste qui n'est pas encore acquis. Il me semble cependant que, nulle part mieux qu'ici, je n'aurais pu trouver un milieu aussi favorable pour ma formation."
Un missionnaire de passage a donné une conférence sur l'Afrique. L'abbé écrit: "Cela me fait aimer un peu plus ce cher pays. [...] Que de rêves à réaliser! Mais ne faisons pas trop de châteaux... en Afrique! Nous n'y sommes pas encore, peut-être n'irai-je jamais! C'est le bon Dieu qui réglera tout cela pour le grand bien des âmes."
Le noviciat se termine par le serment. "Je crois que je l'ai fait avec toute ma bonne volonté. Je l'ai mis sous la protection de Marie. [...] J'ai passé une matinée devant la grotte. [...] J'avais du chagrin de quitter cette maison où j'ai été si heureux pendant deux ans." (1935-1937)
L'abbé de Fommervault reviendra une fois à Chanly au cours de son service militaire. En effet, au sortir du noviciat, c'est la caserne. Il se fait connaître de suite et il devient vite l'ami de tous, car il n'a pas abandonné son entrain à la grille de la caserne. L'aumônier trouve en lui un précieux auxiliaire. Il sème partout de la joie et de l'entrain.
En septembre 1939, c'est la guerre. Le moral de l'abbé reste excellent et le restera jusqu'à la fin. Juin 1940, c'est la débâcle, le repli. Le 14 juin, près du village d'Ante, à l'orée de la forêt de l'Argonne, Henri tombe près de sa pièce, après avoir tiré le dernier obus.
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