Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 19 février 1892 à Oyeu dans le diocèse de Grenoble, France membre de la SMA le 26 juin 1915 prêtre le 8 juillet 1917 décédé le 16 juin 1967 |
1917-1919 professeur à Mozac (Puy-de-Dôme) décédé à La Croix-Valmer, France, le 16 juin 1967, |
Le père Marius MICOUD (1892 - 1967)
Marius Micoud naît le 19 février 1892 à Oyeu, en Isère, dans le diocèse de Grenoble. Après ses études primaires à l'école primaire communale jusqu'à 13 ans, il rejoint le petit séminaire de la Côte-Saint-André, de 1905 à décembre 1906. La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat l’oblige à continuer au petit séminaire de la Vilette, près de Chambéry, de février 1907 à juillet 1908, puis au petit séminaire de Saint-Antoine, d’octobre 1908 à juillet 1912.
Attiré par la vie missionnaire, il écrit à monseigneur Maurin pour lui exprimer son désir d'entrer aux Missions Africaines, malgré une scoliose dont il gardera une déformation en haut du dos, durant toute sa vie. Du coup, réformé, il ne fait pas de service militaire. En 1912, il est à Chanly pour sa première année de philosophie. Il rejoint ensuite le grand séminaire de Lyon, où il termine sa philosophie et sa théologie. Le 26 juin 1915, par son serment, il devient membre de la SMA et est ordonné prêtre, le 8 juillet 1917.
A cause de sa santé, ses supérieurs le retiennent en Europe. De 1917 à 1919, il est professeur à Mozac, dans le Puy-de-Dôme. Le 8 juin 1919, monseigneur Duret lui écrit : Malgré votre vif désir de partir pour les Missions, je crains pour votre santé. Le père Desribes aurait besoin de vous pour le collège apostolique de Cadier-en-Keer en Hollande. Il va y rester un an. En 1920, le père Chabert va exaucer son désir missionnaire : il est affecté au vicariat apostolique du delta du Nil. A son arrivée, il est nommé au collège de Tanta où il va rester jusqu’en 1928. De là, il est affecté à Choubra, comme professeur de français pour la section commerciale.
En septembre 1928, il est appelé par monseigneur Girard à la direction des œuvres, tout en assurant l’aumônerie de la maison pour personnes âgées de la paroisse de Choubra. Il assure, en même temps, la direction de la revue " Le Rayon".
Dans son ministère auprès des jeunes filles, il se heurte à une difficulté : Selon la coutume, la jeune fille de bonne famille ne doit pas travailler ; si elle veut travailler, elle doit le faire en cachette. D’autres difficultés surgissent quand il lui faut traiter des questions sociales : protection du travail, ligue anti-alcoolique, hygiène, caisses rurales… Le père se sent dépassé. Seule, la publication du "Rayon" lui apporte quelques satisfactions. A travers toutes ces difficultés, il note combien est difficile l'apostolat auprès des Latins et des Coptes, dans ce pays à majorité musulmane. Le 3 août 1933, il reçoit, du père Laqueyrie, une nouvelle affectation : il est nommé au poste de supérieur du collège Saint-Louis de Tanta.
Malgré les difficultés rencontrées avec les professeurs, il obtient d'excellents résultats au baccalauréat. En 1935-1936, le climat s'assombrit : de nouvelles tensions naissent entre les élèves, les professeurs, les parents et le supérieur. Son intransigeance exaspère tout le monde. Dans une entrevue avec le père Pagès, qui vient le décharger de son poste, le père Marius Micoud confirme : Je ne suis pas fait pour être supérieur ; c'est une bonne nouvelle que vous m'apportez. Le Père termine l'année scolaire de son mieux. Il est remplacé par le père Dubois.
De nouveau nommé à Choubra, notre bon père retrouve sa santé, n'assurant que l'aumônerie des sœurs. Il y reste un an. Le 26 août 1937, le père provincial le rappelle en France et le nomme supérieur au petit séminaire de Pont-Rousseau qui compte, à cette époque, 220 élèves et 21 professeurs. Mais, deux ans plus tard, il est déchargé de sa charge et remplacé par le Père Wallon.
Le 2 septembre 1939, arrive la guerre. Le père Moulin, procureur à Marseille, est mobilisé. Le père Micoud le remplace pour de longues années, puisqu’il y restera de 1939 à 1963. Il va se trouver bien dans cette nouvelle mission. Nombreux seront les services rendus aux pères et aux sœurs partant en Afrique : bagages, voitures, démarches administratives, le père réglait tout cela avec bonheur, de façon un peu brusque parfois, mais toujours avec tout son cœur.
Le père Micoud restera toujours quelqu'un qui surprend. Le 24 juin 1942, le père Perrin lui propose de célébrer ses 25 ans de prêtrise à Lyon. Le père lui répond : Merci pour l'invitation. Pour ma part, trois petites journées de retour intérieur ne me feront pas de mal puis, le 8 juillet, j'irai confier à Notre-Dame de la Garde mes intérêts spirituels. Après, à la procure, en compagnie des bons pères Bonnet et Woelfel, on donnera le coup de grâce à la dernière bouteille qui rôde encore à la procure.
Le 18 février 1943, il signale : Ici, rien de neuf pour le moment. Il n'est pas question d'évacuer notre quartier. Le Vieux Port est en morceaux. La vie est dure à Marseille, surtout pour le ravitaillement. Le 20 juin 1944, il s'adresse de nouveau au père Aupiais : Ne vous tourmentez pas à mon sujet, car je reste au poste, à moins d'un ordre d'évacuation. Il arrivera ce que le Bon Dieu voudra. Le moral est bon, malgré la solitude quand il faut descendre seul dans ma cave pour me réfugier.
Le 15 août, les Alliés débarquent en Provence, libèrent Marseille et Toulon. La paix revenue, le père poursuit son travail. Mais les années ont passé, le métier devient rude et la santé s'est altérée. Le père a maintenant dépassé les 70 ans. En 1963, le Conseil provincial l'invite à passer les consignes au père Georges Gros, et à rejoindre La Croix-Valmer.
Le 16 juin 1967, le père décède subitement. Aujourd'hui, il repose au cimetière intercommunal de La Croix-Valmer Cavalaire, avec tous ses frères, au caveau des Missions Africaines.
Il doutait souvent de lui-même, mais il mettait toute sa confiance dans le secours de Dieu pour accomplir sa tâche.
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