Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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Le Père Raymond PEYLE né le 25 février 1914 à Lyon dans le diocèse de Lyon (France) membre de la SMA le 18 juillet 1937 prêtre le 6 janvier 1943 décédé le 21 décembre 2006 |
1943-1945 Givors Canal (Rhône), vicaire
1945-1948 Ouidah (Cotonou), séminaire Saint-Gall |
Le père Raymond PEYLE - (1914-2006)
Paul Julien Raymond Peyle naît à Lyon le 25 février 1914 ; pourtant, sa famille vit dans la Drôme, à Peyrus, dans les environs de Valence, où son papa était cultivateur. Après ses études primaires, il entre, à 13 ans, à l'école cléricale Notre-Dame de la Roche, aux Sauvages, dans le Rhône, près de Tarare, où il reste jusqu'à l'âge de 20 ans.
En 1935, il fait sa demande pour entrer au noviciat des Missions Africaines, à Chanly. Les raisons pour lesquelles il quitte son diocèse et ses motivations pour devenir missionnaire nous sont inconnues. Il fait alors son premier serment en 1937 et, après six mois de grand séminaire à Lyon, il part au service militaire, d'avril 1938 à juin 1940 : il est affecté dans la région de Nancy, d'abord à Lunéville, puis à Baccarat. Sa fiche médicale précise qu'il était affecté au service auxiliaire à cause de sa vue. C'est sans doute pour cette même raison qu'il n'est pas maintenu à l'armée au début de la guerre. Il peut faire alors, au 150, les trois années de grand séminaire qui lui restent, et il est ordonné prêtre au début de l'année 1943.
Sa première nomination le désigne pour la maison d'Ave, en Belgique, maison de formation où est supérieur le père Raingeard : Vous aurez un travail intéressant auprès de nos jeunes gens, futurs missionnaires, tous très bien disposés, lui écrit le père Aupiais, en août 1943. Sans doute à cause de la guerre, il ne peut s'y rendre. Il est alors nommé vicaire à Givors Canal, dans le Rhône, où il reste jusqu'à la fin de la guerre.
Arrivé au Dahomey en 1945, il va enseigner pendant dix ans, d'abord au séminaire Saint-Gall, puis au séminaire Sainte-Jeanne d'Arc, tout en recevant de nombreux élèves en direction spirituelle. Les élèves aimaient le rencontrer : son calme, la sagesse de ses conseils, sa bonté rendaient sa compagnie agréable et bénéfique. En 1956, il est vicaire à Saint-Michel de Cotonou et, l'année suivante, à Sokponta, dans le diocèse actuel de Dassa-Zoumé.
En 1958, à la fin de son congé, le Conseil provincial le retient en France ; sa santé n'est pas des meilleures, il a besoin de se reposer. Il est nommé à la maison de Chamalières pour être à la disposition du supérieur, le père Barthélemy, pour la procure. Deux ans plus tard, il change de procure et se retrouve à Paris : Le père Rublon, nommé procureur pour le séminaire de Lyon, laisse une place vacante à la procure de Paris et il nous faut absolument y mettre quelqu'un. […] Nous avons pensé que ce travail pourrait vous convenir très bien, en attendant que votre santé vous permette, si le bon Dieu le veut, de repartir vers le Dahomey.
En 1961, on retrouve le père Peyle au petit séminaire de Ouidah, comme 15 ans plus tôt. Mais la vie en paroisse l'attire ; il profite des grandes vacances pour remplacer les pères partis en congé et il avoue, dans une lettre de 1966, qu'il commence à en avoir assez de l'enseignement. Il est alors nommé à la paroisse de Calavi où il retrouve le père Théophile Cogard qu'il remplacera comme curé en 1974. Il ne parle pratiquement jamais de son travail, sinon de façon très laconique : A Calavi, tout va bien. La santé est bonne. Pour ma part, j'essaie d'être un équilibreur et non un équilibriste (d'une lettre de 1972). Je connais bien Ephésiens 3, 13, mais, certains jours, j'envie presque la vie paisible des Chartreux (1975).
En septembre 1976, le docteur Plauchu lui déconseille un redépart immédiat en Afrique à cause d'une tension trop élevée. Il lui conseille d'attendre un peu. Le père Rey venant de donner sa démission d'aumônier des sœurs nda à Pommiers, le Conseil lui demande de prendre la place pour quelque temps. Il accepte cette place où il va rester une année en écrivant avec malice : J'espère que ce ne sera pas un poste d'attente avant la Croix ou Montpellier. L'année suivante, l'arrivée du père Vinet lui permet de retrouver Cotonou. Il va y passer 20 ans, jusqu'en 1997, aumônier et vicaire, d'abord à Notre-Dame de Miséricorde, puis à la paroisse Saint-Jean. En 1981, il n'a pourtant que 67 ans, il devient le doyen d'âge des sma du Bénin, et il écrit à cette occasion : Il faudra bien que je songe moi aussi à un repli stratégique. Pourtant, après chacun de ses congés qu'il passe chez sa sœur, à Oullins, c'est muni d'un bon certificat de docteur qu'il repart au Bénin pour un nouveau séjour.
Chaque année, il écrit au Conseil provincial pour lui envoyer ses vœux ; c'est pratiquement la seule lettre de l'année, et elle est bien courte. En 1984, il écrit : On fait des projets, et puis la Providence fait prendre une autre direction. Pierre et ses compagnons faisaient le projet d'être d'excellents pères de famille et d'excellents pêcheurs, le projet de Paul était d'être un pharisien hors classe ; puis, brusquement, le Christ est intervenu et changement total de direction. Il en est souvent ainsi dans la vie. […] Pour moi, doyen des expatriés, ma cible est modeste : à chaque jour suffit sa peine. Sa peine ! Il ne la ménage pas. En 1988, il précise : Je ne crois pas être mûr pour Montferrier, roulant encore en Yamaha comme un jeune.
Il avait fêté son jubilé d'argent à Calavi en 1968 avec son archevêque, Mgr Gantin, et son curé, le père Cogard. En 1993, il célèbre son jubilé d'or à Saint-Jean de Cotonou. Voici ce qu'en dit la Croix du Bénin du 19 février 1993 : En septembre 1992, le père Peyle a quitté la paroisse Notre-Dame de Miséricorde pour celle de Saint-Baptiste, inséparablement avec l'abbé Gilbert Dagnon qui venait d'en être nommé curé. Puis, après avoir énuméré toutes les raisons de rendre grâce, le journaliste ajoute : Oui, et cela surtout, quand on sait que tout l'épiscopat actuel du Bénin, de son Eminence le Cardinal Gantin à Monseigneur Okioh, a passé par les mains du père Peyle. Heureux papa d'une progéniture aussi fleurie!
Il va rester encore quatre années à Cotonou. Mon curé me ménage. Je ne suis pas accablé de travail. Cependant, je ne veux pas attendre l'an 2000, si j'y arrive, pour débrayer. Le Conseil provincial lui demande de rentrer en 1997. Il accepte sereinement, avertit son archevêque et son curé et prend résolument ses dispositions pour rentrer comme on le lui demande. Discret, effacé, mais toujours affable et souriant, il va passer à Montferrier les neuf dernières années de sa vie. Pas plus qu'ailleurs, il ne se fera remarquer. Peu à peu ses forces l'ont abandonné, sa vue a baissé. De nombreux petits séjours à l'hôpital n'ont fait que retarder son grand départ qui n'a surpris personne, à l'aube du 21 décembre 2006. Il repose désormais au milieu de ses confrères, dans le cimetière des Missions Africaines, à Montferrier-sur-Lez.
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