Société des Missions Africaines – Province de Lyon
![]() |
né le 6 février 1924 à Paris dans le diocèse de Paris (France) membre de la SMA le 10 février 1949 prêtre le 30 juin 1952 décédé le |
1952-1953 Baudonne, professeur décédé à Paris, France, le 20 juin 1963, |
Le père Bernard GUILLIEN (1924 - 1963)
Bernard Guillien est né à Paris le 6 février 1924. Il est baptisé à la paroisse Saint-Vincent de Paul, le 6 décembre 1924. Il aura une sœur et deux frères et une cousine célèbre en la personne de Brigitte Bardot.
Sa famille ayant rejoint la Nièvre car son père, industriel, prend la direction des tréfileries de Fourchambault, il suit ses études secondaires à l’Institution Saint-Cyr de Nevers et s’engage dans le scoutisme. Il y obtiendra son baccalauréat en philosophie, en 1943. Tout en s’inscrivant à la faculté de droit de Paris pour y préparer un diplôme d’administrateur des colonies, il exerce la profession de clerc d’avoué. Puis durant l’été 1944, il est apprenti-tourneur à Nevers, dans le cadre du STO. La guerre achevée, il devient employé de banque à Nevers.
Au cours d’une retraite au monastère bénédictin de la Pierre-qui-Vire, il rencontre un prêtre des Missions Africaines, à qui il s’ouvre de son désir de devenir missionnaire. Celui-ci lui fait rencontrer le père Duhil à Paris. Admis au noviciat de Chanly, en Belgique, en 1946, il devient membre des Missions Africaines le 10 février 1949. Au terme de ses études théologiques au grand séminaire de Lyon, il est ordonné prêtre par monseigneur Strebler, le 30 juin 1952.
Le Conseil provincial lui demande d’abord de rejoindre le séminaire de Baudonne pour quelques mois de professorat, en remplacement du père Joseph Evain. Mais, dès le mois de juin 1953, il reçoit sa nomination pour l’Afrique : il est mis à la disposition de monseigneur Kirmann, pour le vicariat apostolique de Sassandra. Il rejoint alors le collège de Daloa où il est chargé de l’enseignement de l’anglais. Peu à l’aise dans ce travail, malgré sa grande culture et un brin d’originalité, et désireux surtout de réaliser un travail plus pastoral, il profite des vacances de Noël pour aller visiter les confrères qui travaillent dans la région de Man.
Quelques mois après son arrivée, un petit bouton inguérissable, sur la joue, l’oblige à rencontrer un docteur qui diagnostique un cancer. Le père Guillien rentre en France pour des soins aux rayons X. Le mal ayant empiré, il y retournera plus tard pour une greffe de la joue. Sa maladie fut le grand tournant de sa vie. Persuadé que le mal allait bientôt l’emporter, il se donne à fond à l’apostolat missionnaire. Avec sa moto qu’il a ramenée de France, il profite de tous ses temps libres pour parcourir la brousse, couchant dans les villages, s’intéressant à la vie des gens. Lui qui paraissait un petit père tranquille, il se montre téméraire à l’excès, réalisant, à moto et en pirogue, des performances extraordinaires. Nommé à Bouaflé en 1955, il va partager son temps entre la direction de l’école et le travail en brousse, et vivre un temps de grand bonheur. Il se donne à fond, car il sait que ses jours en Afrique sont désormais comptés. Au cours d’un congé, il rencontrera des sœurs de Saint-Gildard, soeurs du diocèse de Nevers. Il saura les intéresser au travail missionnaire et préparera l’implantation de leur première communauté en Côte d’Ivoire.
En 1958, monseigneur Rouanet, son évêque, et le père Peyvel, visiteur régional, lui demandent de rentrer en France pour recevoir des soins. Il obtient un sursis de quelques mois, le temps d’attendre le retour de congé du père Savéan à Bouaflé. Il rejoint alors la procure de Paris. Pendant des mois, il se fera soigner, espérant toujours pouvoir retourner, bientôt, en Afrique. Chaque visite d’un confrère venant de Côte d’Ivoire est pour lui l’occasion de retrouver courage. Mais le mal avance et l’aumônier de l’institut Curie lui annoncera un jour qu’il lui faut se préparer à faire le grand passage. La nouvelle est rude. Il va l’accepter avec une grande sérénité, disant simplement à un ami de passage, le père Guillo : Toi, tu as de la veine, tu vas retourner en Afrique. Durant les mois qui suivent, il fera l’admiration de tous ceux qui lui rendront visite. Lui qui est réduit à l’inactivité, il devient un homme de prière : c’est sa manière de continuer à être missionnaire. Certains jours, il avait des heures de découragement. Mais, quand il recevait une lettre de Côte d’Ivoire, c’était du bonheur pour longtemps. Le père Marcel Ranchin, qui était de son cours, signale qu’il gardera toujours un moral du tonnerre. Même bien malade, il continuait de conduire sa 2CV, et elle lui permit de prendre du temps pour rencontrer ses confrères et partager avec eux.
Il meurt à Paris 20 juin 1963. Le curé de Marche, dans la Nièvre, dira le jour de ses obsèques : Les personnes qui eurent, au cours de ton épreuve, l’avantage de te voir et de t’entendre ont pu découvrir les richesses de ta vie intérieure. Dans ces visites, c’est toi qui donnais le plus. Nul mieux que toi, sur ton lit d’hôpital, ne m’a appris les secrets de la joie chrétienne. Tu auras été l’apôtre de la paix, dans l’amour et la liberté de l’Evangile
Recherchez .../ Search...