Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 3 juillet 1906 à Saint-Maurice de Lignon dans le diocèse du Puy, France membre de la SMA le 22 décembre 1929 prêtre le 21 juin 1931 décédé le 20 juin 1981 |
1931-1933 Chamalières, recruteur décédé à Beaulieu, France, le 20 juin 1981, |
Le père Jean-Marie FAVIER (1906 - 1981)
Jean-Marie Favier est né le 4 juillet 1906 à Saint-Maurice-de-Lignon dans le diocèse du Puy-en-Velay. Il fait ses études secondaires au petit séminaire d’Yssingeaux, sa philosophie et sa 1ère année de théologie au grand séminaire du Puy, où il est tonsuré en 1926.
Après son service militaire où il a été apprécié par l’aumônier et où il obtenu le grade de sous-lieutenant de réserve, il entre au grand séminaire de Lyon en novembre 1928. Membre des Missions Africaines par le serment le 22 décembre 1929, il est ordonné prêtre le 21 juin 1931.
Il est désigné alors comme recruteur de la maison de Chamalières de novembre 1931 à juillet 1933, puis il est envoyé, pendant un an, comme professeur au petit séminaire des Missions Africaines de Rezé, près de Nantes.
En octobre 1934, il part pour le vicariat en Côte-d’Ivoire où il va rejoindre, à Abengourou, le père Kirmann, son curé, et le père Chassaignon, son ami. Mais le père est ensuite envoyé à Daloa où il travaillera pendant quelques années avec le père Tranchant. Tous deux, pleins de force et de santé, devaient y accomplir un travail extraordinaire pour faire naître des communautés chrétiennes et y construire l’église de pierre. En 1937, nous le retrouvons à Abengourou où le père Kirmann entreprenait la construction de l’actuelle cathédrale. Pendant la guerre de 1939-1945, il est mobilisé et doit rejoindre Dakar. Après la guerre, il est nommé à Agnibilékrou et commence à y préparer le terrain pour y installer la mission. Il construit l’église pratiquement pierre sur pierre avec l’aide des élèves et des catéchumènes. Tous se souviennent de sa grande bonté et de sa joie rayonnante. Il aimait beaucoup les Africains et voulait que sa maison soit ouverte et accessible à tous.
En 1953, l’abbé Kouassi remplace le père Favier à Agnibilékrou et le père devient directeur des frères et de l’imprimerie à Abidjan. Mais pas pour longtemps, car il revient à Agnibilékrou le 20 décembre 1956. Il continue à se dépenser sans compter : il entreprend des tournées dans tous les villages pour saluer les gens et pour les encourager dans leur travail. Animation de la prière, catéchisme, construction et aménagement des chapelles et des écoles occupent tout son temps. Il se fatigue tellement qu’au mois de mai 1958, il doit être rapatrié.
La même année, il devient conseiller provincial, fonction qu’il exercera pendant dix ans. Il fut pour le provincial d’alors un véritable ami qui savait par son humour dédramatiser bien des problèmes. Les confrères avaient du plaisir à le rencontrer et se régalaient chaque fois qu’ils recevaient de lui une nomination qui était toujours parsemée d’humour. Cet humour du père Favier était d’autant plus étonnant que, durant toute cette période, il a été très éprouvé physiquement. (Père François Fénéon)
En 1968, le Père n’est plus conseiller provincial et sa santé s’est améliorée. Il demande alors à faire du ministère dans son diocèse du Puy-en-Velay. On l’envoie alors à Saint-Martin-de-Fugères où il restera jusqu’en 1971. Il écrit : Je puis vous rassurer sur le comportement de mon fameux zona. Il en reste des traces, bien sûr, mais rien de terrible. Hier j’ai repris le rythme de croisière : trois messes, trois sermons dans trois lieux de culte différents. Il est apprécié de monseigneur Dozolme, évêque du Puy : Le père Favier s’est acquis l’amitié de ses confrères et il a apporté un beau dévouement à l’égard des communautés paroissiales qui lui ont été confiées. Je tiens à vous exprimer ma reconnaissance.
Mais le père a eu des ennuis de santé, c’est pourquoi monseigneur Dozolme lui propose une nouvelle paroisse dans la vallée de la Loire au climat plus doux et nécessitant un service moins lourd : Chamalières-sur-Loire. Le père Favier accepte volontiers cette mutation qu’il soumet cependant à l’approbation du père provincial. Il restera également trois ans dans cette dernière paroisse où il connaîtra encore quelques ennuis de santé : J’ai eu dernièrement une petite rechute, un avertissement signifiant que la « pompe » fonctionne mal et que les gicleurs sont bouchés. Que la route monte un peu et c’est la panne ! Le père est sans doute imprudent : Derrière le presbytère, il y avait un immense jardin en friche, dit le père Fénéon et le père a voulu le remettre en état. Il présuma de ses forces et, un après-midi, alors que, depuis le matin, il avait travaillé dans son jardin, il s’effondre, au cimetière, au cours d’un enterrement, en proie de nouveau à un grave accident cardiaque.
Après plusieurs séjours à l’hôpital, il se résigne à entrer à la maison de retraite de Beaulieu où il restera jusqu’à sa mort. Retraité, il continue son témoignage missionnaire, assurant près des autres une présence sacerdotale proche et fraternelle. Très attaché à la S.M.A., il envoyait souvent de ses nouvelles et ses lettres étaient toujours un délice pour le lecteur. En remerciement de la lettre du père Hardy, supérieur général, à l’occasion de son jubilé, le père Favier répondait le 15 juin 1981 : Je ne suis pas à genoux pour vous écrire. J’aurais bien trop de peine à me relever, et puis ce qui était vrai de François à Ignace, ne serait pas assez vrai justement pour dépasser la comédie. Cela n’enlève rien à la vénération, mais oui, que je vous dois.
Le 16 décembre 1980, il envoie avec humour une lettre prémonitoire : J’ai consulté la dernière liste des confrères parue dans Le Lien et je figure encore au nombre des vivants. Il reste, c’est encore possible, qu’ayant consulté Madame Soleil, elle vous ait répondu : Favier Jean-Marie, au mois de juin 1981, rayé des effectifs ! Alors, je m’y attends. Je n’ai pas peur de mourir, mais j’ai peur d’avoir mal. Je devrais avoir peur de rendre compte. Je ne le puis. Le Seigneur n’est pas un comptable. J’ai seulement devant Lui et, en attente, une immense curiosité. Ce que nous serons et comment nous serons ne nous a pas été révélé. Je voudrais des funérailles les plus simples, et si possible, joyeuses comme une naissance. Il est décédé le 20 juin 1981, la veille de ses 50 ans de sacerdoce. Il a été inhumé chez lui, à Saint-Maurice-de-Lignon.
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