Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 9 octobre 1915 à Servon-sur-Vilaine dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 24 juillet 1935 prêtre le 17 mars 1946 décédé le 20 juin 2000 |
1946 - 1949 Oumé (Gagnoa), Côte-d'Ivoire Décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 20 juin 2000 |
Le père Joseph MALVAL (1915 - 2000)
Joseph Malval est né le 9 octobre 1915 à Sernon-sur-Vilaine, en Ille-et-Vilaine et dans le diocèse de Rennes. A l’âge de 12 ans, il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau, près de Nantes, puis à Offémont dans l’Oise. En 1933, il entre au noviciat de Chanly, en Belgique et prononce son serment missionnaire le 24 juillet 1935. En 1937, il effectue son service militaire au Maroc. A sa libération, le vicaire apostolique de Rabat écrira : Joseph Malval avait inspiré une grande confiance à ses chefs militaires qui lui accordaient une grande liberté pour sortir. Il a passé tout son temps libre à la paroisse où il a été un véritable vicaire. Ce sera un trésor de missionnaire.
Il reprend ses études de théologie à Lyon. Mais, dès la déclaration de guerre, il est, de nouveau, appelé sous les drapeaux. Fait prisonnier avec le père Etienne Hugot et envoyé en Allemagne, il continue sa théologie en participant, de mai 1942 à février 1945, à ce que l’on appellera « le séminaire de captivité ». Cette expérience le marquera beaucoup et son supérieur de séminaire au stalag note sa grande maturité d’esprit. De retour à Lyon, il est ordonné prêtre le 17 mars 1946.
En cette même année, il est mis à la disposition de monseigneur Kirmann pour servir dans le vicariat apostolique de Sassandra, en Côte d’Ivoire. Il va passer trois ans à Oumé, avant d’être nommé responsable de la paroisse de Gagnoa. Pendant 10 ans, il va se dépenser dans cette grande paroisse, en donnant la priorité à l’école et à la formation des instituteurs.
En 1959, il est nommé vice-régional du père Lombardet et, en même temps, curé de Dabou. Il tentera d’échapper à cette responsabilité en écrivant au provincial de Lyon qui ne l’entendra pas et le confirmera comme vice-régional. Il va rester 10 ans à Dabou et, durant tout ce temps, accueillera beaucoup de séminaristes sma en stage ou de jeunes prêtres.
En 1969, il repart au diocèse de Gagnoa, d’abord à Soubré puis à Kpapékou. C’est à cette époque que monseigneur Tekry lui demande de devenir son vicaire général. La maladie l’oblige à revenir en France, pour un an, afin de se reposer. A son retour, il rejoint Lakota avec les confrères sma de la province d’Italie, puis la mission d’Hiré. Après un court séjour à Kpapékou en 1989, il pose ses bagages à San Pedro en 1990. C’est là qu’il va passer ses dernières années de présence en Côte d’Ivoire, comme prêtre habitué.
En 1994, il rejoint la maison de retraite de Montferrier-sur-Lez, dès son arrivée en France. Il va y demeurer 6 ans, apprenant à vivre avec ses handicaps, en particulier un problème de vertèbres soudées, dû à une chute de moto au temps de sa vie missionnaire. Il aura la joie de retourner en Côte d’Ivoire à l’occasion de la célébration du centenaire de l’évangélisation en ce pays. Il s’en est allé vers le Seigneur le 20 juin 2000.
A l’occasion de ses obsèques, le père Lorenzo Rapetti, qui l’a bien connu en Côte d’Ivoire, a écrit quelques mots qui nous permettent de découvrir l’homme et le missionnaire qu’il a toujours été.
Le père Malval ne parlait pas beaucoup, ni facilement, mais si on l’interrogeait et si on lui laissait le temps de s’exprimer, alors il laissait voir tout le bon sens qui l’habitait et la sagesse qu’il avait acquise tout au long de sa vie, dans des situations variées.
J’admirais la solidité austère de ses écoles et les charpentes hardies de ses chapelles à croix latine, au pays bété. Il savait résoudre tous les problèmes.
J’étais surpris par toutes les initiatives qu’il mettait en route , même à un âge avancé, pour aider les gens des villages à se tirer d’affaire : plantations, rizières, barrages, briques en géobéton, tuiles…
J’admirais aussi la connaissance qu’il avait des choses simples qui font la vie de chaque jour : comment reconnaître, matin et soir, le chant de la merluche, comment se débrouiller dans la jungle d’un marché, comment prévoir les situations difficiles que l’on peut rencontrer dans les villages ou sur les pistes.
Il aimait les choses simples… C’était un homme joyeux qui aimait plaisanter et savait mettre de l’ambiance… Alors, il acceptait même que l’on plaisante sur sa blessure de guerre, sa pension d’ancien combattant, sur sa décoration d’officier de l’ordre national de Côte d’Ivoire, reçue des mains du président en 1975.
J’admirais aussi le dévouement et la compétence avec lesquels il était engagé dans la pastorale, sa fidélité à visiter les villages, à rencontrer et à former les maîtres, les catéchistes, les chefs d’Eglise dans les sessions.
Il s’attribuait une foi simple de charbonnier. Mais c’était une foi solide intérieurement qui le rendait capable de porter le poids des autres… Il préparait avec beaucoup de soin ses homélies et ses célébrations.
Tout n’était pas parfait chez lui. Il n’aimait pas qu’on lui marche sur les pieds. Il était capable de colères terribles, quand il s’agissait de défendre des valeurs fondamentales : les droits des petits, le refus du mensonge, des injustices, des combines… Mais après, il redevenait tout doux.
Au fond, c’était un homme bon, délicat, sensible, très attaché à la SMA et généreux envers les confrères et les religieuses, toujours prêt à rendre service, sans ménager sa peine et son argent.
Il savait recevoir et il était fidèle à l’amitié, aimant rendre visite à tous ses collaborateurs, et sachant leur donner un coup de main.
Il aura été, toute sa vie, un bon combattant de l’Evangile.
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