Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 5 février 1913 à Redon dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 4 juillet 1936 prêtre le 6 janvier 1938 décédé le 24 juin 1989 |
1938-1939 Pont-Rousseau, professeur décédé à Montferrier, France, le 24 juin 1989, |
Le père Jean-François MARTEL (1913 - 1989)
Jean-François Martel est né le 5 février 1913 à Redon, au diocèse de Rennes. Il a deux frères et deux sœurs. Il fait ses études secondaires au collège Saint-Sauveur de Redon de 1926 à 1932, puis il entre au grand séminaire de Rennes pour étudier la philosophie de 1932 à 1934.
Voulant devenir missionnaire, il rencontre le père Arsène Gandon et fait sa demande pour entrer aux Missions Africaines. Ayant obtenu toutes les permissions, il vient au "150", à Lyon, pour commencer la théologie en octobre 1934. Il fait son engagement dans la SMA, le 4 juillet 1936, et est ordonné prêtre, le 6 janvier 1938. De Fougères, il écrit à ses supérieurs : Je ne vous dis pas combien demeure fort mon désir de partir en mission.
Mais, avant de partir en Afrique, le Père Martel doit enseigner les jeunes aspirants de l’école apostolique de Pont-Rousseau, en qualité de professeur de la classe de 5ème. Puis la guerre éclate, et il est mobilisé, le 3 septembre 1939, à Valence, dans la Drôme, dans un régiment d’artillerie. Quelques mois après, le 28 juillet 1940, il est démobilisé à Bergerac, en Dordogne. Il revient alors à Pont-Rousseau, où il retrouve son poste de professeur.
En janvier 1942, le Père Martel peut s’embarquer pour la Côte-d’Ivoire. D’abord vicaire à la paroisse Sainte Jeanne-d’Arc de Treichville, il est affecté, un an plus tard, à Bouaké.
De nouveau mobilisé, en 1943, dans les Forces Françaises Libres, on le retrouve, en août 1944, à Casablanca ; puis, il participe à la campagne de France et d’Allemagne. Il passe le Rhin, en avril 1945, fonce jusqu’en Autriche, et termine à Constance sur les bords du lac. Faisant allusion à cette vie militaire mouvementée, et aux durs combats auxquels il participa, il écrit le 25 mai : Si vous saviez comme j’en ai par-dessus la tête ! Par la suite, il n’aimera jamais évoquer ces évènements, car il était un pacifique.
La paix revenue, le père Martel s’embarque, le 13 août 1945, pour la Côte-d’Ivoire. Il est affecté à la mission de Dimbokro, confiée alors au Père Mélaine Rouger. Jeune et plein de zèle, il semble vouloir rattraper les années perdues. A pied, à vélo, ou empruntant les véhicules des commerçants, il sillonne le pays Agba. Un carnet et un crayon en mains, il note, au jour le jour, mots et expressions de la langue baoulé.
Il se fait beaucoup aider par monsieur Noël Kouamé, père du futur évêque d’Abengourou, monseigneur Bruno Kouamé, et par les instituteurs de l’école catholique, en particulier par monsieur Georges Effimba. Le père Martel tente même de faire un petit lexique à l’usage des débutants. Le rythme de ses tournées est, chaque mois, de trois semaines dans les villages, suivies d’une semaine à la mission centrale pour refaire ses forces, et aussi réparer le vélo qui est mis à rude épreuve.
La région de Bocanda aura ses préférences. Il y fait de nombreuses tournées, surtout à partir de 1949. Il y ouvre officiellement la mission, le 7 février 1951, sous le patronage de Sainte-Anne. Le père se contente de peu. Son seul souci est l’évangélisation. La mort accidentelle de son confrère, le père Jean-Claude Denniel, le 12 février 1963, après neuf années de présence, le bouleverse beaucoup.
Pendant dix-sept ans, le Père Martel parcourt savanes et forêts, suscitant de nombreux catéchistes et créant de nouvelles communautés. Dieu seul connaît la somme de dévouement obscur et de sacrifices d’une telle vie missionnaire. Mais, avec le temps, il commence à se fatiguer et à avoir des ennuis de santé. En 1965, il est opéré d’une tumeur cancéreuse à l’avant-bras, opération dont il se remet bien.
En 1968, alors qu’il vient d’entreprendre la création d’une nouvelle mission en savane, à Kouassi-Kouassikro, la maladie l’oblige à rentrer en France pour se soigner. La grande épreuve commence ! Tout en se soignant, il éprouve le besoin d’un recyclage pastoral qu’il effectue en étant prêtre auxiliaire à Miniac-Morvan, en Ille-et-Vilaine.
En septembre 1970, le père Martel rejoint la Côte-d’Ivoire, mais il doit repartir en janvier 1971 pour une grave opération. Se sentant mieux, il revient encore à Bocanda en septembre 1971, mais une nouvelle intervention chirurgicale s’impose. Il rentre donc en France en février 1972, et il doit y rester pour des soins prolongés. Mais son ardeur apostolique le pousse à assurer un service paroissial de 1972 à 1977. Il va au diocèse de Chartres pour remplacer des curés malades à Beaumont-les-Autels, à La Loupe, à Jouy, à Maintenon et, surtout, à La Ferté-Vidame où il reste plus longtemps.
Sa santé s’améliore et le désir de l’Afrique est toujours aussi pressant en lui. Alors, après cinq ans d’engagement au diocèse de Chartres, le père Martel décide de revenir à Bocanda, en septembre 1977. Il est heureux de retrouver la ferveur religieuse des jeunes communautés baoulés, après l’ambiance déchristianisée des villages du Perche. Mais, après quelques mois, en mai 1978, des ennuis de santé l’obligent encore à revenir en France.
De 1978 à 1985, il assure les fonctions d’aumônier d’une maison de retraite et de l’hôpital de Grand-Fougeray, en Ille-et-Vilaine. Il y est très heureux et estimé des paroissiens de cette localité. Chose incroyable, il obtient le feu vert des médecins, et tente un dernier séjour à Bocanda, en septembre 1985. Un accident cardiaque, en janvier 1986, le contraint à rentrer définitivement en France. En février, il rejoint la maison de retraite des Missions Africaines à Montferrier. Là, au sud de la France, il retrouve la chaleur du soleil et, surtout, l’amitié de ses confrères missionnaires.
Le 6 janvier 1988, le père Martel célèbre, à Montferrier, ses 50 ans de sacerdoce, dans la joie et l’action de grâce, et, l’année suivante, le 24 juin 1989, il nous quitte pour l’au-delà. Nous nous souvenons des nombreuses distractions du père Jean-François Martel, et d’une certaine et agréable pointe d’originalité dans son comportement. Mais nous retenons, surtout, sa gentillesse, non dénuée d’humour, son bon caractère, ses bonnes et amicales relations avec tout le monde, et son ardent désir de servir toujours davantage.
Recherchez .../ Search...