Société des Missions Africaines – Province de Strasbourg
![]() |
né le 21 septembre 1914 à Gumbrechtshoffen dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 24 juillet 1936 prêtre le 6 janvier 1943 décédé le 25 juin 1968 |
1943-1944 Paris, procure décédé à Lomé, Togo, le 25 juin 1968 |
Le père Edmond GASSER (1914 - 1968)
Edmond Gasser est né le 20 septembre 1914 à Gumbrechts¬hoffen, village de l’Alsace du Nord, traversé par la Zinsel, non loin de Niederbronn-les-Bains. Il était le dernier d’une famille de six enfants. Il fit ses études secondaires à l’école apostolique de Haguenau, de 1927 à 1934, son noviciat à Chanly en 1934-1936, ses études de théologie à Saint-Pierre en 1938-1939 et 1940-1941 et ensuite à Lyon en 1941-1943. Entre-temps il avait fait son service militaire en 1936-1938 à Versailles (Camp de Satory) et à Bitche, et il avait été mobilisé en 1939-1940 sur la ligne Maginot au 165e R.I.F.
Démobilisé en 1940, il était revenu à Saint-Pierre pour y continuer ses études : quelques séminaristes avaient pu rejoindre alors le séminaire, qui pouvait les accueillir, bien que, officiellement, l’enseignement de la théologie n’y était pas permis. Mais au bout d’un an, il ne voulut pas rester plus longtemps dans un pays annexé et, tout en regrettant de devoir laisser le cher Saint-Pierre, il décida de gagner en secret la zone libre française. C’est pourquoi, au début de juillet 1941, il quitta l’Alsace pour se rendre à Lyon. Il savait que la frontière vers la France était bien gardée et que le franchissement de zone occupée en zone libre était surveillé. Mais, après s’être renseigné, il écrivait : La Providence aidant, tout ira pour le mieux. Il réussit en effet à exécuter son projet et, le 11 juillet, il arriva à Lyon où il put y achever son temps de séminaire. Il fut ordonné prêtre à Lyon le 6 janvier 1943. Il avait prononcé le premier serment à Chanly le 24 juillet 1936.
À sa sortie du séminaire, le Père Edmond Gasser fut nommé pour la Procure de Paris, afin d’y seconder le Père Duhil. Au mois de décembre 1944, il fut désigné pour la mission du Togo. Son départ était prévu pour la mi-janvier 1945. Il devait cependant aller auparavant revoir sa famille, ce qui était devenu possible, car le Nord de l’Alsace était libéré. Mais des difficultés se présentèrent. En se dirigeant vers son pays, il fut arrêté par une nouvelle avancée allemande et n’arriva chez lui que le 19 mars 1945. Revenu à Paris, puis à Lyon, il dut attendre, pour prendre le bateau, une autorisation qu’il était assez difficile d’obtenir à cette époque. C’est le 13 août qu’il put s’embarquer à Marseille et il arriva à Lomé le 10 septembre. Quelque temps après, il écrivait : Je suis affecté à la paroisse de la cathédrale. Je suis heureux à mon travail.
Ses années d’apostolat au Togo furent bien remplies. De 1945 à 1951, il fut vicaire à la cathédrale de Lomé, à Assahun, à Agou, et directeur de l’imprimerie à l’École Professionnelle de Lomé. De 1951 à 1953, il fut économe et professeur au Collège Saint-Joseph de Lomé. De 1953 à 1960, il fut supérieur de la mission et du district de Nuatja. Enfin, après Nuatja, il fut affecté à la Mission d’Anié, où il était l’auxiliaire du Père Jacques Knaebel.
À Nuatja, il entreprit la construction d’une nouvelle église pour la station principale. Mais ce qui fut particulièrement remarqué, c’est qu’il fut avant tout un missionnaire de brousse. Il parcourut dans tous les sens le district de l’Est-Mono, bien des fois à pied. De même, étant vicaire à Anié, sa sollicitude alla de préférence à la région-Nord de l’Est-Mono. Mgr Atakpah, évêque d’Atakpamé, dans l’homélie du jour des obsèques, fit bien ressortir cet aspect de l’activité de notre missionnaire. Solide de constitution, dit l’évêque, notre cher défunt portait dans le regard et dans les gestes la flamme de l’Apôtre. Il avait la passion pour le ministère auprès des petites gens dispersées à travers les villages de son immense paroisse. Il était constamment sur les routes, à la recherche des âmes, par un contact personnel et régulier. Si dans le service du Seigneur, il était permis de reconnaître des spécialités, il faudrait dire que le Père Gasser Edmond reste le missionnaire itinérant par excellence.
Le Père Edmond Gasser était un homme optimiste et gai, se faisant tout à tous avec cordialité et bonté. Cela aussi, Mgr Atakpah devait le mettre en relief dans son discours : Je soulignerai aussi, dit-il, dans ce prêtre cette qualité si simple et si douce, qui fit de lui le confrère que tous affectionnaient : son humeur toujours souriante, toujours affable. D’abord il était toujours agréable et possédait le secret de colorer d’une gaieté saine les choses les plus ordinaires de la vie. À ce niveau-là, et enrichie de sa vie intérieure, la bonne humeur du Père Gasser atteignait la valeur d’une vertu forte et virile.
Le Père Edmond Gasser mourut à l’âge de 54 ans, le 25 juin 1968. Le 22 juin, après une tournée dans l’Est-Mono, il arriva, exténué et tout fiévreux, à Anié, où il remplissait, en l’absence du Père Knaebel, les fonctions de supérieur. Le retour, sous la pluie et par des chemins très mauvais, avait été très pénible. On dut transporter le Père, le lendemain, à Atakpamé, puis, le 24 au matin, il fut transféré d’urgence par l’avion Le Broussard, à l’hôpital de Lomé-Tokoin. Il avait perdu connaissance, la fièvre restait élevée. Les soins du médecin ne purent le sauver. Il mourut aux premières heures du 25 juin, succombant, semble-t-il, à une crise aiguë d’urémie. Le Père Fidèle Blewussi, vicaire général d’Atakpamé, lui avait administré le sacrement des malades.
Ses obsèques à Atakpamé, le 27 juin, furent présidées par Mgr Atakpah, entouré d’une assistance nombreuse de prêtres, de religieuses et de fidèles.
Le Père Edmond Gasser s’était attiré beaucoup de sympathie au cours de ses années d’apostolat au Togo. Et lors de la célébration de son jubilé sacerdotal d’argent, le 21 janvier 1968, à Anié, il pouvait entendre le plus bel éloge que l’on puisse donner à un missionnaire, lorsque le Père Blewussi disait : Il est donc devenu l’un de nous, un vrai Togolais, au cœur ardent de charité, prêt à secourir les malheureux et ceux qui souffrent.
Recherchez .../ Search...