Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg
![]() |
né le 20 avril 1921 à Haguenau dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 28 juillet 1946 prêtre le 6 juillet 1949 décédé le 25 juin 1984 |
1950-1984 missionnaire au Togo, Sokodé décédé à Lomé, Togo, le 25 juin 1984, |
Le père Ernest KRAUTH (1921 - 1984)
Ernest Krauth est né à Haguenau le 20 avril 1921. Sa famille habitait Niederschaef-folsheim. C’est dans ce village qu’il passa son enfance. En 1934, il entra à l’école apostolique de Haguenau et il y poursuivit ses études jusqu’en 1939. L’école ayant été fermée à cause de la guerre, il continua ses études secondaires à Pont-Rousseau d’octobre 1939 à janvier 1940 et il les termina au Zinswald de janvier à juin 1940. Il commença son noviciat et l’étude de la philosophie le 15 avril 1941 à Saint-Pierre, où il put rester jusqu’au 15 septembre 1942.
Ce jour-là eut lieu à Barr un conseil de révision auquel il avait été convoqué, en même temps que plusieurs autres séminaristes. En janvier 1943, il fut mobilisé dans la Wehrmacht, après trois mois de Reichsarbeitsdienst à Bochum en Westphalie. Dans l’armée allemande il se trouva d’abord en Allemagne, en Autriche et en Russie, puis, à partir d’avril 1944, en France. C’est là que, en septembre 1944, il réussit à quitter la Wehrmacht, dans laquelle il avait été incorporé de force comme tant d’autres alsaciens-lorrains. Il gagna Alençon, où il séjourna six mois comme militaire à la caserne et six mois comme employé civil au service des réfugiés, des déportés et des prisonniers.
Il revint en Alsace en septembre 1945 et, le 22 octobre 1945, il entra au séminaire de Chanly pour y achever son temps de noviciat, interrompu de façon si pénible trois ans auparavant. Il fit le serment s.m.a. le 28 juillet 1946 et il accomplit ensuite le cycle de quatre années de grand séminaire à Lyon de 1946 à 1950. Il fut ordonné prêtre à la fin de la troisième année, le 6 juillet 1949, par Mgr Boivin.
Le 6 octobre 1950, il s’embarqua pour le Togo. Bien que nommé pour la Préfecture Apostolique de Sokodé, il séjourna jusqu’en mars 1951 à la maison du Visiteur à Palimé. C’est là que devait normalement se faire la première initiation missionnaire. C’était le tirocinium. Il monta ensuite vers le nord, s’arrêta deux jours à Sokodé et rejoignit Niamtougou, mission où il était affecté. Le Père Antoine Brungard était supérieur de cette mission et le Père Krauth devint son vicaire. Il eut particulièrement à s’occuper de Siou, le Père Angst, à qui était confiée cette station, étant parti en congé au mois de mai 1951.
Lorsque le Père Angst fut de retour, à Pâques 1952, le Père Krauth fut nommé à Bombouaka comme vicaire du Père Henri Bannwarth. Pendant quelque temps, tout en restant vicaire à Bombouaka, il fut en charge de Mango.
En 1955, il revint à Niamtougou et reprit le travail avec le Père Brungard. Mais celui-ci était très fatigué et, en 1958, épuisé, il dut rentrer en France pour prendre quelque repos. Le Père Krauth prit la responsabilité de Niamtougou. Il fut d’abord seul, de Pâques 1958 à décembre 1958. Puis il reçut un auxiliaire, d’abord le Père Vermot, puis le Père Billotte et enfin, depuis 1974, un prêtre togolais.
Le Père Krauth dirigea la mission de Niamtougou jusqu’en 1983. Mais il eut des ennuis de santé. Après un congé en France, de juillet à novembre 1983, congé qu’il utilisa surtout à consulter les médecins, il retourna au Togo, mais, ne pouvant plus porter la responsabilité d’une grande mission, il fut affecté à la maison régionale de Lomé. Chargé spécialement d’assurer une permanence et de pourvoir à l’accueil des missionnaires et des gens de passage, il s’acquittait admirablement de cet office. Sa santé aussi paraissait se maintenir, lorsque, d’une manière inattendue, il mourut à Lomé d’un infarctus pulmonaire. C’était le 25 juin 1983.
Ses obsèques furent célébrées à Niamtougou le 6 juillet. C’est dans l’église même de cette paroisse que fut enterré celui qui, pendant tant d’années, en avait été le missionnaire. Les cérémonies funèbres furent présidées par Mgr Bakpessi, évêque de Sokodé. Dans son homélie, l’évêque du diocèse fit ressortir combien le Père était aimé dans cette mission de Niamtougou, où il était arrivé en 1951 et qu’il avait dirigée comme supérieur de 1958 à 1983.
Oui, le Père Ernest Krauth avait été un bon Père pour tous, pour les pauvres, pour les malades et les souffrants. Avec une grande cordialité et délicatesse de sentiment, il accueillait tous ceux qui avaient besoin de soutien, d’encouragement, de réconfort. Avec patience et fermeté, avec une grande charité surtout, il fut le bon pasteur du peuple à lui confié. L’œuvre commencée en 1942 par le vénéré Père Antoine Brungard à Niamtougou, il la poursuivit avec zèle et courage. Il sut faire confiance à ses collaborateurs dans l’évangélisation. Il garda en son âme une vie intérieure profonde, nourrie d’union à Dieu, et que l’on devinait à son amour de la belle liturgie, à son assiduité à la prière commune. On peut dire aussi que cette activité fut bénie de Dieu : la paroisse de Niamtougou, en 1983, comptait près de 8 000 catholiques ; elle avait donné à l’église du Togo 6 prêtres et 5 religieuses.
Recherchez .../ Search...