Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 12 septembre 1901 à Lyon (Rhône) dans le diocèse de Lyon, France membre de la SMA le 29 octobre 1927 prêtre le 24 mars 1928 décédé le 5 juillet 1972 |
1928-1929 professeur à Saint-Priest chevalier de la légion d’honneur décédé à Meyreuil, France, le 5 juillet 1972, |
Le père André CHASSAIGNON (1901 - 1972)
André Chassaignon naît à Lyon le 12 septembre 1901. Il fait ses études primaires à Tassin-La-Demi-Lune, ses études secondaires à l’école Saint-François de Sales à Lyon, puis au petit séminaire Saint-Thomas à Oullins, où il obtient son brevet élémentaire. Il entre au grand séminaire de Lyon, à Francheville, en 1924 et il y reste deux ans.
Le 1er octobre 1926, il entre au grand séminaire des Missions Africaines à Lyon et y poursuit ses études. Le supérieur du séminaire de Francheville le présente ainsi aux Missions Africaines : Séminariste ordinaire, conduite sans gros reproches ; sa demande pour être missionnaire prouve que le fond est bien meilleur que les apparences : nous l’aurions volontiers gardé. Il devient membre des Missions Africaines le 29 octobre 1927, et reçoit la prêtrise le 24 mars 1928. Ici, on l’apprécie pour son esprit enjoué, plein d’humour, de gentillesse et de gaieté, et pour son tempérament généreux et dévoué. Jeune prêtre, il est nommé professeur au séminaire de Saint-Priest pour l’année scolaire 1928-1929.
En 1929, il est nommé pour la Côte-d’Ivoire. Il y arrive le 2 décembre. Attaché au district d’Abengourou (une mission récente, fondée en 1928) avec le père Kirmann, il s’occupe surtout de la direction de l’école et de la visite des villages peu éloignés, autour d’Abengourou.
Le père rentre en congé en 1935, puis retourne à Abengourou. En avril 1940, il est responsable d’Abengourou, mais n’a qu’un désir : fonder une nouvelle mission à Bongouanou. Il prépare le terrain par de nombreuses visites, s’y faisant ainsi de solides amitiés. Le 27 octobre 1941, Mgr Boivin décide la fondation de la mission de Bongouanou avec le père Chassaignon comme premier supérieur et l’Abbé René Kouassi (premier prêtre ivoirien et le seul, à cette époque) comme vicaire.
Le 15 mars1942, avec son vicaire, ils arrivent à Bongouanou et s’installent dans une case de fortune située en plein village, à côté de l’ancienne chapelle. Les gens du village prêtent quelques tables et chaises, tandis que les pères apportent deux lits de fer et des caisses : voilà le mobilier. Les rats et les termites font des dégâts ; les trous de la toiture obligent parfois à changer les lits de place, la nuit, quand il pleut. Le père Chassaignon s’occupe des travaux de construction de la nouvelle mission. Il rencontre beaucoup de difficultés pour trouver des maçons, des menuisiers, du ciment et autres matériaux : c’est encore la guerre en Europe. Les travaux sont interrompus à plusieurs reprises.
Le 2 février 1943, le père Chassaignon est subitement pris d’une syncope provoquée par une hémorragie intestinale : il est hospitalisé en hâte à Abidjan. Il revient à Bongouanou le 30 mars et retrouve toujours les mêmes difficultés dans les travaux de construction. Il réussit cependant à couvrir la maison en papo (branches de palmier tuilées les unes sur les autres) avant la fin de l’année 1943. Le 2 août 1943, monseigneur Kirmann bénit la chapelle et le presbytère pas tout à fait achevé, en présence de monseigneur Boivin. Le 12 août, les pères viennent habiter la nouvelle maison avant les finitions. Le 6 novembre, le père Chassaignon est pris d’une violente hémoptysie ; il est à nouveau hospitalisé. En mai, puis en juin 1944, ces crises se renouvellent.
En 1946, le père Chassaignon perd son vicaire et reste seul à Bongouanou : il trouve cela dur. Le 22 mai 1946, le père Prouvost, visiteur apostolique, arrive à Bongouanou accompagné de monseigneur Boivin. Il y reste deux jours. Les chrétiens lui font un accueil triomphal : lui-même dit ne pas avoir encore rencontré un pareil enthousiasme.
A son retour de congé en janvier 1948, le père Badoc devient son compagnon à Bongouanou. Durant son voyage, il a été accompagné de l’abbé Cartier, curé de la paroisse Notre-Dame de la Paix à Vénissieux qui va patronner, avec sa communauté, la future mission de Ouellé. Au mois de mai 1948, monseigneur Boivin vient pour une tournée de confirmation ; il n’y en a plus eu depuis cinq ans et de nombreux chrétiens attendaient cela avec impatience.
La fin de cette année 1948 est assombrie par l’agitation politique. En 1948, une fusillade à Dimbokro a fait une quinzaine de morts. A l’occasion d’une tournée de propagande du R.D.A., pendant cinq jours, ce n’est que bagarres continuelles à Bongouanou, à Broukro, à Assafoufoué et à Arrah. Le père Chassaignon est lui-même menacé.
En juillet 1949, le père est hospitalisé pendant huit jours à Abidjan. Il en revient avec le père Alainmat qui doit lui succéder à Bongouanou. Le 7 août, il fait ses adieux à ses paroissiens pour aller à Ouellé fonder la nouvelle mission, où il n’y a encore ni église, ni maison. En 1951, il est nommé curé de Bouaké. En 1955, il est supérieur de la mission de Toumodi où il reste plusieurs années. En 1962, le président de la République le décore de la croix de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire. En 1963, il est fait chevalier de Légion d’honneur. Après Toumodi, il devient supérieur de la mission de Yamoussoukro. Là, les autorités du pays lui demandent de ne plus s’occuper de la prison de Yamoussoukro. Il en est très affecté. En avril 1967, fatigué, il rentre en France pour ne plus revenir, après 38 ans de travail en Côte- d’Ivoire. Partout où il est passé, il a laissé la meilleure impression, grâce à son dévouement sans borne et à sa charité.
Après son congé, il est nommé économe au séminaire de Chaponost puis, en septembre 1969, procureur à la maison de retraite sma de La Croix-Valmer. En 1971, il a de graves ennuis de santé. Son supérieur craint qu’il ne couve quelque chose de grave.
Le mercredi 5 juillet 1972, dès 5 heures du matin, le Père part avec sa 2CV pour prendre son congé en famille à Tassin, à côté de Lyon. A 7h, c’est l’accident à Meyreuil, près d’Aix-en- Provence. Dans un virage, sa voiture se déporte et va se jeter contre un camion qui vient en face. Il est tué sur le coup. Les obsèques ont lieu le samedi matin, 8 juillet, en présence d’une grande assistance de parents, d’amis, dont beaucoup de prêtres missionnaires et diocésains. L’inhumation a lieu à Tassin.
Le père Chassaignon a tenu une grande place dans l’évangélisation de la Côte- d’Ivoire. Je lui rend un vibrant hommage pour le magnifique travail qu’il a accompli dans le diocèse de Bouaké et qui a marqué profondément les fidèles qui ont apprécié son zèle et son dévouement, la cordialité de son accueil et son optimisme. Avec humour, il savait dissiper les tensions et semer la joie autour de lui (Mgr Duirat, évêque de Bouaké).
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