Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 15 mai 1906 à Plouguerneau dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 janvier 1932 décédé le 7 juillet 1982 |
1932-1934 missionnaire au Dahomey, Athiémé décédé à Vannes, France, le 7 juillet 1982, |
Le père François GALLIOU (1906 - 1982)
François Galliou naît le 15 mai 1906 à Plouguerneau, dans le diocèse de Quimper, de Jean Galliou et de Jeanne Gourvennec, de vrais croyants qui le font baptiser le jour même. A 12 ans, il est attiré vers les Missions Africaines et entre à Pont-Rousseau, avant de terminer ses études secondaires à Saint-Priest, près de Lyon. En 1925, il est admis au noviciat de Chanly en Belgique qu’il quittera, deux ans plus tard, après avoir prononcé son serment. Il rejoint le grand séminaire de Lyon en 1928 et, quatre ans plus tard, il est ordonné prêtre le 3 janvier 1932.
Après son ordination, on lui demande de partir au Dahomey où il sera vicaire à Athiémé. Il s’y plait parfaitement, mais on a besoin d’un recruteur pour la Bretagne et, deux ans après son arrivée en Afrique noire, le père Galliou est rappelé en France. Ce retour lui coûte beaucoup, mais il écrit : Il me tarde de me lancer dans le recrutement ; je suis prêt à y mettre tout mon cœur. Il commence par passer son permis de conduire et parcourt les routes de Bretagne, donnant des conférences partout où il le peut. Plusieurs dizaines de jeunes répondront à son appel et entreront au petit séminaire de Pont-Rousseau.
Cependant, le père Galliou n’oublie pas le Dahomey et plusieurs fois demande à y retourner. En décembre 1937, il reçoit son affectation, mais c’est pour l’île grecque de Samos où la Province de Lyon possède toute une entreprise de fabrication de vin de messe, le vin de Samos. C’est un poste important, car dépend de lui le sort de plusieurs Provinces. Le père Aupiais, provincial, écrit : Le père Galliou m’a beaucoup aidé dans la préparation de la vente de charité de Pont-Rousseau. Il est actif et me paraît apte à mener une affaire comme celle de Samos. Quand au père lui-même, il répond : Je n’ai pas perdu ma joie habituelle et suis tout disposé à mettre ma bonne volonté au service de la Province dans ce nouveau poste.
Un an plus tard, en 1939, il écrira de Samos : Ici, je n’ai qu’une joie de missionnaire, celle d’y être venu avec joie malgré tout, d’avoir su goûter le charme que donne l’obéissance et d’y travailler de mon mieux. Il restera 33 ans dans l’île et aura, par son optimisme et son dynamisme, une grande influence sur son entourage. Pendant 13 ans, il fut agent consulaire à Samos. Il fut nommé chanoine de la cathédrale de Chio ( île près de Samos ) par monseigneur Perris, administrateur apostolique. Il reçut, du gouvernement grec, la médaille de Noble Ami des mauvais jours, pour avoir nourri durant la guerre, avec l’aide de la Croix Rouge, grâce à des soupes populaires, jusqu’à 10 500 personnes par jour. Il reçut également du gouvernement français les deux médailles : celle de la société nationale de l’encouragement au bien, et celle de l’influence française au pays des Hellènes.
Pendant la guerre, en 1943, lors du bombardement allemand de l’île de Samos, il fut lui-même blessé et les bâtiments de la mission fortement endommagés. Après la guerre, il demanda plusieurs fois la venue d’un supérieur pour constater les dégâts occasionnés par ce bombardement et envisager la reconstruction des bâtiments : Nous avons été tellement bombardés que l’église, la maison et le magasin sont en ruines. Le 27 mars 1946, il est à Rome, et le supérieur général lui demande de reconstruire : Dans les circonstances actuelles, nous vous faisons pleine confiance. En 1951, le père provincial viendra lui-même constater les réparations effectuées.
Le Père Galliou pense à la quarantaine de catholique de l’île, aux sœurs de Saint-Joseph qui tiennent un institut de jeunes filles et à l’influence latine exercée à Samos, mais il a pris de l’âge et la solitude lui pèse de plus en plus. Il demande son retour en France.
Le 7 décembre 1972, il est à Rezé où il a été nommé procureur. Il y restera onze ans et sera élu vice-supérieur de la maison en 1973. Il écrit : J’étais heureux à Samos. Je suis heureux à Rezé. Je suis heureux partout, surtout quand je peux servir l’Eglise, les Missions. J’ai trouvé dans cette maison de très bons confrères, une communauté fervente et joyeuse. Au fil des années, il a des problèmes de santé, spécialement aux jambes, mais est toujours fidèle à son poste de procureur, exerçant un véritable ministère auprès de tous ses amis des missions, fidèle également à aller tous les samedis, les dimanches et les jours de fêtes à Vertou, où il rend service à la paroisse. C’est pourtant un problème de santé qui, en octobre 1980, le poussera à demander la permission de se retirer à Montferrier.
Il s’adaptera à la vie de cette nouvelle communauté comme il s’est adapté partout où il est passé. Le 1er décembre 1981, il écrit : Je vous remercie de m’avoir autorisé à rejoindre cette maison de Baillarguet où je suis le plus heureux des hommes. Voilà 32 jours que je suis ici et je commence donc à connaître la communauté. Je suis édifié par la vie, la bonne ambiance de cette maison. » Il y rend de petits services en s’occupant des timbres et en faisant la vaisselle.
Le 10 janvier 1982, au milieu de toute la communauté, il fête ses 50 ans de sacerdoce. Ce jour de fête, il témoigne : Durant 50 ans de combats, de quelques réussites, de certains échecs, j’ai toujours gardé, envers le Christ, le grand amour qui m’avait poussé vers Lui et j’ai toujours gardé la foi, une foi solide comme le granit de ma Bretagne. Et maintenant que suis-je venu faire ici ? Je ne suis sûrement pas venu ici pour ajouter quelques ans à ma vie, mais pour ajouter de la vie à ces années car, pour moi, prendre sa retraite, c’est un nouveau départ pour la vie.
Au mois de juin 1982, il rejoint en Bretagne, ses parents et ses amis. Il se sentait un peu fatigué, mais pensait se soigner à son retour à Montferrier. Le 7 juillet, un infarctus l’emporte alors qu’il est à Vannes. Il sera inhumé à Plouguerneau.
Oui, merci père Galliou, pour tout ce que vous nous avez apporté, pour le témoignage joyeux de votre âme missionnaire. Merci de nous avoir fait comprendre que, dans la vie, ce qui compte, c’est moins ce que nous faisons que la manière dont nous le faisons. Merci pour votre joyeuse et chaleureuse amitié pour chacun de nous.
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