Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 3 juin 1895 à Esparsac dans le diocèse de Montauban, France membre de la SMA le 18 avril 1926 décédé le 12 juillet 1989 |
1914-1918 mobilisé Croix de guerre pour blessure (guerre 14-18) décédé à Montferrier, France, le 12 juillet 1989, |
Le frère Jacques RICARD (1895 - 1989)
Jacques Ricard est né le 3 juin 1895, à Esparsac, dans le Tarn-et-Garonne. Il est baptisé deux jours plus tard. Quand la 1ère guerre mondiale éclate, il a 19 ans. Mobilisé au 166ème régiment d’infanterie, il est blessé et décoré de la Croix de guerre. Plus jeune, il avait demandé à entrer au séminaire, mais on le lui avait refusé. C’est pendant la guerre qu’il se décide pour la vie missionnaire. Démobilisé, il entre chez les Pères Blancs, en Suisse. Il commence son noviciat, mais abandonne lui-même. Lors d’un pèlerinage à Lourdes, il rencontre le père Jean-Marie Chabert, supérieur général des Missions Africaines. Admis au noviciat, il arrive à Chanly, le 17 janvier 1924. Il s’habitue très bien à la vie communautaire, et apprend un peu d’anglais. Il rejoint le séminaire d’Offémont, dans l’Oise, pour un temps de probation, et y travaille à l’entretien de la ferme. Ses supérieurs remarquent que Jacques Ricard est pieux, travailleur, toujours prêt à rendre service. Il est donc admis dans la SMA et prononce son 1er serment temporaire, en tant que frère coadjuteur, le 18 avril 1926.
En novembre 1926, il est envoyé au Nigeria, dans la région de Lagos, chez monseigneur Ferdinand Terrien. Sur le bateau qui l’emmène en Afrique, il rencontre le père Hubert Paulissen, futur vicaire apostolique au Ghana, qui est impressionné par ce jeune confrère. A son arrivée, frère Jacques est affecté à Ebouté-Mita. Pendant un an, il gère une ferme et travaille dans les plantations de cocotiers, tout en surveillant les enfants de l’école. Affecté à Lagos, il participe à la construction d’un collège catholique, avant de travailler à l’imprimerie de la mission avec sept ou huit ouvriers. Ces différentes activités ne l’empêchent pas de visiter les stations secondaires. Par ses conseils, il redonne courage à bien des sympathisants et catéchumènes Chaque année, lors de son mois de congé, il prend le train pour aller au nord du pays à la rencontre d’une population islamisée, mais qu’il trouve très accueillante. Le père visiteur écrit : C’est un des meilleurs frères que j’aie connu.
C’est sans doute pour ces qualités que ses supérieurs le jugent capable de s’adapter ailleurs. En congé à La Croix-Valmer, il prononce son serment perpétuel, le 3 juillet 1932 et, peu après, il est envoyé en Égypte. Là, au collège Saint-Louis de Tantah, il surveille les élèves et enseigne un peu de français et d’anglais ; mais il se sent vite inapte à remplir cette fonction. Il regrette d’avoir quitté le Nigeria, et demande la faveur d’y retourner. A cette époque, il rêve de se joindre à l’œuvre du Père de Foucauld à Alexandrie ou en Palestine. En septembre 1933, le Frère Jacques est affecté, de nouveau, en Afrique Occidentale mais, cette fois, au Dahomey.
Il est nommé à Ouidah, au séminaire Saint-Gall. Il aide à l’économat et s’occupe de la ferme avec quelques ouvriers, développant le jardinage et une plantation des caféiers. Chaque dimanche, après le messe, il part à vélo dans les villages des environs pour la catéchèse. Avec le père Antonin Gautier, il accueille une lépreuse, et lui fait une case en terre. C’est le début de ce qui deviendra la léproserie des Saints-Anges, à Ouidah.
En 1939, le frère Jacques part en congé à La Croix-Valmer. La guerre éclate. Etant inscrit au Dahomey, il contacte les bureaux militaires de la région et s’arrange, à Marseille, pour partir sur un cargo bananier avec quelques militaires, dont un officier, neveu du Père de Foucauld. Il descend à Port-Bouët et, peu après, rejoint Cotonou par un autre bateau. A nouveau, son travail consiste à s’occuper, spécialement, des plantations et des constructions dans tout le vicariat : à Ouidah, Grand-Popo, Azowlissé, Porto-Novo, Zagnanado et Abomey. Partout, chaque dimanche, il visite les stations secondaires pour aider à l’animation liturgique.
En 1944, le préfet apostolique de Sokodé demande le frère Jacques, pour aider aux constructions pour les sœurs Notre-Dame des Apôtres. Bien que sortant d’un séjour à l’hôpital de Ouidah, il rejoint Sokodé par Natitingou et Lama-Kara. Il s’occupe des constructions ainsi que de la procure. Très apprécié des confrères, il se montre alors strict en affaires, mais très accueillant pour tous ceux qui passent.
En 1950, frère Jacques est appelé à Lyon pour remplacer à l’imprimerie les frères Gérard et Raymond tombés malades. Mais le climat humide de Lyon est néfaste à sa santé, et après quelques mois, il repart à Sokodé.
Après dix-huit ans au Togo, une maladie de sang impose son retour en France, en mai 1962. Après un temps de repos à La Croix-Valmer et à la procure de Marseille, il est mis à la disposition du généralat, à Rome, où l’accueillent les pères Henri Mondé et Joseph Guérin. Là, pendant cinq ans, il va rendre, sans bruit, de nombreux services quotidiens.
Frère Jacques pense toujours à l’Afrique. En 1966, il désire partir pour le diocèse de Kikwit au Congo, mais, à 71 ans, il est difficile de s’acclimater dans un nouveau pays. Au début de l’année 1967, il souffre d’un zona qui résiste à tous les médicaments. Il lui faudrait vivre dans un pays plus sec qu’à Rome. En juillet 1968, on lui permet de retourner à Lokossa, au Dahomey, avec monseigneur Christophe Adimou. En 1969, il est envoyé à Grand-Popo où il aime aller à la léproserie de Madjré. Mais l’humidité de la mer réveille son zona et l’oblige à remonter à l’intérieur du pays. Début 1972, il part au Togo, pour séjourner quelques mois au diocèse de Sokodé, à Guérin-Kuka avec le Père Albert Reiff.
Fin juillet 1972, il rentre définitivement en France pour rejoindre la maison de repos de La Croix-Valmer. En octobre 1979, il est heureux de venir dans la nouvelle maison de retraite de Montferrier. Tous ses confrères découvrent, très vite, que frère Jacques est un homme charmant, plein de dévouement. Il aime s’occuper de la sacristie et passe de longs temps d’adoration devant le Saint-Sacrement, car il est habité par un grand désir de vie contemplative.
C’est ainsi que Frère Jacques vieillit doucement. Un jour, il dit au père Jean Chenevier : Vous verrez, un matin, vous me trouverez mort dans mon lit ! Trois jours plus tard, ne le voyant pas à la chapelle comme d’habitude, la sœur infirmière le trouve dans sa chambre, reposant paisiblement sur son lit. C’est ainsi qu’il est mort le 12 juillet 1989, à l’âge de 94 ans. La parole de Saint-Paul lui convient bien : Ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu les ressuscitera avec Lui. (1 Th 4, 13-18). Frère Jacques envisageait tranquillement sa mort, parce qu’il vivait dans une union habituelle avec Dieu.
Recherchez .../ Search...