Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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Le Père Gabriel CHAUVET né le 2 novembre 1903 à Chavagnes en Paillers dans le diocèse de Luçon, France membre de la SMA le 29 juillet 1925 prêtre le 29 juin 1930 décédé le 25 décembre 1984 |
1930-1931 missionnaire en Côte d’Ivoire décédé à Nantes, France, le 25 décembre 1984, |
Le père Gabriel CHAUVET (1903 - 1984)
Gabriel Chauvet est né le 2 novembre 1903 à Chavagnes-en-Paillers, en Vendée, dans le diocèse de Luçon, le pays des Chouans comme il aimait le rappeler. Sa famille, très chrétienne, donnera à l’Eglise de nombreux missionnaires : deux de ses frères, deux cousins et un neveu, ainsi que des religieuses En octobre 1916, il entre au petit séminaire diocésain de Chavagnes-en-Paillers qu’il quitte, 4 ans plus tard, pour l’école apostolique des Missions Africaines de Pont-Rousseau.
En 1921, il achève ses études secondaires à Saint-Priest. En 1923, il rejoint le noviciat de Chanly, en Belgique, où il prononce son serment missionnaire, le 25 juillet 1925. Après son service militaire, il achève ses études au grand séminaire de Lyon où il est ordonné prêtre le 29 juin 1930.
Dès le mois d’octobre, il embarque sur « Le Canada » pour la Côte d’Ivoire. Il est affecté à Gagnoa avec le père Person. Il n’y reste que peu de temps. On lui demande de se rendre à Memni auprès du père Méraud pour y remplacer le père Tourillon, gravement malade. C’est à Memni qu’il commence à découvrir la vie rude des missionnaires de cette époque : Le père Méraud, écrit le père Chauvet, était un modèle d’apôtre avec qui j’ai vécu 28 ans. Mais le pays était très dur. C’était la grande forêt chaude et humide, sans route ni pont, coupée de nombreuses rivières, et la visite des villages se faisait une partie à pied et l’autre en pirogue. D’un village à l’autre, il fallait se mettre à l’eau une fois, deux fois, dix fois. Il fallait aussi traverser des marécages boueux, impossibles à éviter. Ce qui était difficile, c’était aussi de faire la classe. Nous nous en chargions nous-mêmes, chacun un mois. On n’avait pas de maître, pas d’argent.
Le père Chauvet ne tarde pas à tomber malade, victime d’une fièvre. Il doit rentrer en France dès le mois de décembre 1931. Bien soigné dans sa famille, il ne tarde pas à retrouver la santé et demande aussitôt à repartir en Afrique. Ses supérieurs hésitent et le nomment surveillant au petit séminaire de Baudonne. Il n’y reste que quelques mois et est tout heureux de retrouver la Côte d’Ivoire en 1932. Il rejoint Memni où il reviendra plusieurs fois car, en 45 ans de présence en Afrique, il sera appelé à exercer son ministère dans d’autres missions. C’est ainsi qu’il séjourne à Agboville pour y remplacer le père Miet, malade, puis à Abidjan, à Abengourou avec le père Kirmann, à Agnibilékrou où il achève l’église. Il connaîtra aussi, pendant un an, le séminaire de Bingerville dont il sera l’économe et où il enseignera. Pendant un an, il sera l’aumônier des sœurs de Bécédi. Puis, il sera responsable pendant 16 ans de la région d’Elibou qui dépend de Bécédi. C’est de là qu’en 1963 il doit être rapatrié, s’étant brûlé en mettant de l’essence dans son frigidaire suite à l’erreur d’un pompiste : Revenant d’Elibou à Bécédi en voiture, je criais de douleur en tenant le volant de mes deux mains brûlées.
En 1973, un problème survient. Le père Roze, curé de Bécédi, doit rentrer en France pour raisons de santé. Monseigneur Yago demande au père Chauvet de venir le remplacer à Bécédi avec, comme vicaire, un prêtre diocésain. Le père Chauvet n’y tient pas trop, préférant se rendre à Akoupé. Après une entrevue avec monseigneur, croyant l’affaire réglée et pensant qu’il est maintenu à Elibou, il rentre en France pour y être opéré. En réalité, monseigneur et lui ne se sont pas vraiment compris. Quand il revient en Côte d’Ivoire, il ne rejoint pas Elibou mais le diocèse de Gagnoa, grâce au père Malval. Il va demeurer 3 ans à la mission de Groh près de Hiré. Mais l’âge est là et des problèmes de santé commencent à se manifester.
En 1977, le père Chauvet rentre en France et séjourne dans la maison de Rezé. Il garde encore l’espoir de retourner en Côte d’Ivoire. Mais, en novembre 1978, il ne se fait plus guère d’illusion. Il va essayer de se rendre utile en rendant de petits services à la procure. Le 1er juin 1979, il écrit lui-même au père provincial pour l’avertir qu’il a renoncé à partir de nouveau en Côte d’Ivoire et qu’il pense de plus en plus à se retirer à Montferrier-sur-Lez. Le 2 octobre 1979, il sollicite sa feuille de route pour la maison de retraite : il s’y installe en décembre.
Il restera à Montferrier jusqu’en 1984. L’adaptation est un peu difficile mais, au fil des mois, il va trouver sa place. Il se lance dans l’étude des plantes de la région, devient un habitué des jeux de cartes, prend du temps pour peindre des images, écrit beaucoup, aide les sœurs à étendre le linge… Dans une lettre du 21 mars 1983, il n’a pas peur de dire qu’il est heureux plus que jamais, que l’ambiance de Montferrier lui convient. Il décède à l’hôpital de Nantes, pendant un congé, le jour de Noël 1984 à l’âge de 81 ans. Il repose au cimetière de Pont-Rousseau dans le caveau des pères des Missions Africaines.
Il avait écrit dans son testament : Prendre 1000 francs sur ma cassette pour faire dire des messes pour que le Bon Dieu me prenne en pitié et me reçoive chez lui. Je l’ai bien aimé. C’est pour lui que je suis venu en Afrique et que j’ai aimé les Noirs. Que le bon Dieu me pardonne mes égarements ; les confrères, mes manquements ; et ceux avec qui j’ai vécu, mes duretés. Il avait confié au père Bernard Favier que les paroisses où il avait vécu étaient sans doute celles qui avaient donné le plus de prêtres à l’Eglise. Voici mon secret : tous les jours de ma vie, j’ai fait une prière spéciale pour que le Seigneur suscite des vocations ; je n’ai jamais manqué une occasion de parler de la vocation, soit en particulier, soit devant les groupes ou dans mes homélies ; je me suis toujours efforcé de donner l’image d’un prêtre heureux dans son sacerdoce.
Le père Roustan, supérieur régional de Côte d’Ivoire a écrit : Quel souvenir garde-t-on de lui ? Il fut un homme de devoir et de fidélité, dur avec lui-même et, parfois, avec les autres. Il fut aussi un homme de prière : le premier levé au village, il appelait les chrétiens à l’église à des heures fort matinales. C’était également un homme plein d’humour, admirable conteur qui savait tenir en haleine son auditoire.
Lors de ses obsèques, la Côte d’Ivoire fut officiellement représentée par monsieur Emmanuel Koffi Abemy. Le père Lamure présida la messe des funérailles et prononça l’homélie : En découvrant la terre ivoirienne, le père Chauvet découvre le pays de son cœur. La Côte d’Ivoire ne le lâchera plus. Pendant 45 ans, il va sillonner les pistes allant de poste en poste, de mission en mission, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et parcourant pour cela des centaines de kilomètres. Au soir de sa vie, il a pu dire : j’ai aimé l’Afrique. Le père Chauvet ! Un tempérament bouillant, un caractère bien trempé, buriné par les fatigues et les aridités de l’apostolat, un visage de paix, éclairé de la joie du serviteur en tenue de service.
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