Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 6 décembre 1944 à Beaune dans le diocèse de Dijon, France membre de la SMA le 9 juin 1974 décédé le 19 juillet 1994 |
1975-1977 Abidjan, Côte-d'Ivoire, procure décédé à Paris, France, le 19 juillet 1994 |
Le frère Dominique MAUGARD (1944 - 1994)
Dominique Maugard est né le 6 décembre 1944 à Beaune, en Côte-d’Or. Son père est comptable. Ses parents auront 5 enfants : 3 filles et 2 garçons ; Dominique est le second enfant. C’est à l’âge de 13 ans qu’il pense au sacerdoce. En 1955, il entre au collège à Nan-terre, et, en 1962, il achève ses études à Conflans. De 1963 à 1965, il est au 1er cycle du sémi-naire d’Issy-les-Moulineaux. Il part alors en coopération à la mission de Tomégbé au Togo, chez le père Raymond Cottez ; il passe sa seconde année au petit séminaire d’Atakpamé.
A son retour en France, il commence sa théologie à Issy-les-Moulineaux. Après deux ans d’études, de 1967 à 1969, il part, pour un an de stage à Saint-Adrien de Courbevoie, en milieu ouvrier. A la fin de son stage, il quitte le séminaire, devient surveillant au collège des marianistes d’Antony, tout en continuant des études de géographie et de sociologie. En 1972, il arrête ses études et donne des cours d’instruction religieuse chez les marianistes. Au cours des grandes vacances, il retourne au Togo. C’est alors que germe sa vocation missionnaire. Il fait la demande pour devenir frère aux Missions Africaines. En octobre 1972, il commence son année spirituelle à Chamalières. L’année suivante, il est à Chevilly-Larue avec les autres étudiants sma, pour compléter sa formation, tout en étant surveillant au collège d’Antony. C’est là, devant les jeunes du collège, qu’il devient membre de la SMA, le 9 juin 1974.
Durant l’année 1974-1975, frère Dominique suit une formation de comptable à Lyon, auprès du père Régis Peillon. Il s’y met assez facilement, si bien que, en mai 1975, il est nommé en Côte-d’Ivoire. Il va travailler à la procure d’Abidjan pendant 3 ans. S’il est fidèle à la tâche qu’on lui a confiée, il reconnaît qu’il n’a pas toujours bon caractère, et qu’il manque, parfois, de patience avec les confrères. Par ailleurs, il souffre de n’avoir aucun travail éducatif et pastoral.
En octobre 1978, il est nommé au petit séminaire de Bingerville, comme professeur de géographie et de sciences. Il est heureux de ce nouvel engagement avec des jeunes qui ont entendu l’appel à servir l’Église. Il aime les jeunes qui lui sont confiés, et il a une si vive conscience professionnelle qu’il devient parfois dur à l’égard de ceux qui, à son avis, semblent prendre moins au sérieux leur travail d’éducateur. Généreux, il monte de ses propres mains, et avec son argent personnel, un petit laboratoire de sciences physiques, ce qui lui vaut les félicitations de l’Éducation nationale de Côte-d’Ivoire. Il lui manque, cependant, une vie de communauté fraternelle sma, et il en souffre beaucoup. Durant l’année scolaire 1982-1983, il est toujours professeur de sciences et de géographie, mais au collège Saint-Jean-Bosco, tenu par les marianistes. En octobre 1983, il retrouve sa place au petit séminaire de Bingerville.
A cette époque apparaissent des problèmes de santé. Dominique devient hypertendu. Il lui faut prendre, chaque jour, des médicaments, afin de trouver un sommeil plus régulier. Lors d’un congé, en juillet 1985, il fait un bilan complet de santé à l’hôpital de La Salpétrière, à Paris, mais on ne lui trouve rien. Il repart donc à Bingerville. Deux années plus tard, déçu du manque de fraternité, il quitte Bingerville. Plus tard, il regardera cette démission comme un échec dans sa vie.
Début octobre 1987, frère Dominique est mis au service du diocèse d’Atakpamé, pour le collège de Tomégbé. Mais, depuis 20 ans, que de changements, et qui ne vont pas dans le bon sens : collège en ruines, élèves sans aucun livre… Il est nommé professeur de sciences physiques et d’histoire, en classe de seconde. Le père Cottez, malade, a été rapatrié en France. Son successeur, aussi, est malade. Démoralisé, Dominique quitte le Togo.
Durant l’été 1988, il subit une opération aux jambes. Tout en se soignant, il commence, en octobre 1988, une année sabbatique à Lyon, en prenant des cours de formation catéchétique dans le cadre de la faculté catholique. Au "150", il s’initie également au traitement de textes, et rend service à la procure en s’occupant de mettre en ordre le fichier des bienfaiteurs. Lorsque l’année s’achève, il a toujours de la difficulté à marcher. Son médecin ne veut plus l’opérer, car Dominique risquerait une amputation. Il lui conseille d’accepter son mal et de vivre dans un pays chaud.
En 1989, il part donc pour la Côte-d’Ivoire. Souhaitant retrouver le monde des jeunes, il est affecté à la paroisse Sainte-Thérèse de Man. Avec joie, il se met à leur service, s’occupant, en particulier, d’un internat que la paroisse a ouvert pour les collégiens sans tuteur, et il assure des cours de catéchèse. En 1991, lors de son congé, il fait un nouveau bilan médical à Paris ; bilan satisfaisant. On lui recommande des cures thermales à Royat-Chamalières pour améliorer ses artères.
En 1992, il prend du service au petit séminaire de Katiola qui l’a sollicité. Mais, de nouveau, la maladie vient lui créer des difficultés. Il ne peut plus manger, et a de la peine à boire, même de l’eau. Pourtant, il veut continuer ses cours. En janvier 1993, à la dernière extrémité, il accepte d’être descendu à Abidjan. Trois semaines plus tard, le 10 février, il rentre en France. A Paris, les médecins diagnostiquent un kyste au pancréas. Après son opération, il passe sa convalescence à la procure de Paris. Au mois de mai, il retrouve le séminaire de Katiola. Il a insisté pour être présent avant le départ des élèves en congé, mais il a perdu près de 20 kg.
L’année scolaire 1993-1994 sera une année difficile. Malgré la douleur incessante qu’il ressent, il n’accepte de rentrer en France que le 6 juin. On va, alors, découvrir 4 foyers cancéreux au cerveau. Avant même l’opération, une mort foudroyante l’emporte le 19 juillet 1994, alors qu’il réside à la rue Crillon. Il n’a que 50 ans.
Dominique n’a pas été épargné par toutes sortes d’épreuves. Il n’a pas toujours été compris par les siens : ceux qui l’entouraient et qui vivaient avec lui… Renfermé sur lui-même, souvent triste, personne ne soupçonnait toute la souffrance qui l’habitait. Il restait avec son mystère, et il se cachait derrière un humour un peu grinçant… La maladie l’a frappé durement. Là encore, il restait très digne, très discret. Il ne parlait pas de sa souffrance, ou très peu, car il était dur avec lui-même… Par ailleurs, Dominique aimait les jeunes… C’est ce témoignage de service des jeunes que nous devons garder de lui, en particulier des jeunes séminaristes, le clergé de demain. C’est dans ce service qu’il a vraiment vécu sa vocation de missionnaire sma (Père Pierre Roustan).
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