Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 13 août 1923 à Duisbourg dans le diocèse de Malines, Belgique membre de la SMA le 20 juillet 1943 prêtre le 7 avril 1947 décédé le 20 juillet 1985 |
1947-1949 Ave, professeur décédé à Liège, Belgique, le 20 juillet 1985, |
Le père Jean LEJEUNE (1923 - 1985)
Jean Lejeune est né le 13 août 1923 à Duisbourg en Allemagne. Sa famille, originaire de Soumagne, un village de la province de Liège en Belgique, habite alors dans la Ruhr, le papa, militaire, faisant partie de l’armée d’occupation.
A l’âge de 12 ans, il entre à l’école apostolique sma de Ave en Belgique pour ses humanités. Il y reste jusqu’en 1941 et rejoint la maison de Chanly. Il va y demeurer 4 ans pour sa philosophie, son noviciat et deux années de théologie. C’est là qu’il prononce son premier serment, le 20 juillet 1943. Il rejoint Lyon pour achever sa théologie et est ordonné prêtre le 7 avril 1947 à Vissé près de Liège, commune où résident désormais ses parents. L’ordination revêt, ce jour-là, une note de particulière solennité puisque Jean n’est pas seul : il est ordonné prêtre avec ses deux frères, Willy et Georges, par monseigneur Kerkhofs, évêque de Liège.
Après deux ans d’enseignement à Ave, il est nommé en Côte d’Ivoire en 1949. Il rejoint la préfecture apostolique de Korhogo, confiée à la province sma de Strasbourg, mais qui manquait de missionnaires. Il est accueilli par monseigneur Durrheimer qui l’affecte à Katiola. La mission est grande. Le père Lejeune se charge très spécialement des stations secondaires : il les visite régulièrement. Rapidement, il prend également en charge le camion de la mission destiné au transport du bois nécessaire à la menuiserie de la mission. Il descend assez souvent à Abidjan pour en ramener de lourds chargements. Passionné de musique et de chant, il lance la chorale de Katiola qui jouira vite d’une grande renommée.
En mai 1951, le père Lejeune est envoyé à Kouto, un peu plus au nord, une région difficile pour l’évangélisation. Il y devient responsable du dispensaire, aidé par 4 infirmiers africains. Mais il ne restera que quelques mois à Kouto et est affecté à Korhogo au début de l’année 1952. En plus de son travail pastoral, on le charge de construire une nouvelle école. L’adaptation est difficile dans cette ville où résident beaucoup d’Européens et le père se propose pour la mission de Boniérédougou qui attend un nouveau missionnaire. Il y arrive en 1954. C’est là, dans le pays djimini, qu’il va s’enraciner jusqu’en 1985. C’est durant cette période qu’il devient membre de la province de Strasbourg le 1er juin 1983.
Le jour où le père arrive à la mission de Boniérédougou, il est accueilli avec joie par monseigneur Diss qui se trouve seul sur place et qui, depuis longtemps, attend la venue d’un plus jeune. Il ne sera pas déçu. Il écrit quelques mois plus tard : Depuis que le père Lejeune est avec moi, Boniéré renaît pour ce qui est des villages. Il est plein de courage, de dévouement et de zèle. Sachant le tagouana, il se fait comprendre facilement par les Djiminis et les gens viennent à lui. Il adore la brousse. Quant au père Lejeune, il se trouve heureux dans cette nouvelle mission. A bicyclette, avec un catéchiste, il parcourt tout le département de Dabakala et passe souvent plus de 10 jours avant de revenir à la mission. Fidèle à la catéchèse, il devient aussi un constructeur d’écoles et de chapelles.
A partir de 1956, il assure chaque dimanche l’eucharistie à Dabakala, petit village de 1500 habitants situé à 35 km de Boniéré et dont Samory avait fait son quartier général en 1896. Peu à peu, il en fait son pied-à-terre pour travailler dans cette région assez islamisée. En 1962, Dabakala devient le centre d’une nouvelle paroisse et le père Lejeune y est installé comme curé le 27 mai. Il confie sa paroisse à Notre-Dame des Pauvres, la Vierge de Banneux. Grâce à son activité, la petite communauté va rapidement grandir et c’est avec joie qu’il accueille en 1966 le père Brencklé, car le travail ne manque pas.
A son retour de congé en mars 1974, il demande à son évêque d’aller fonder une nouvelle mission dans le village de Niangourougbonon. Avant de le lui accorder, monseigneur Durrheimer lui demande d’aller construire la maison des sœurs de Niellé. Les travaux étant achevés, le 2 août 1974, il rejoint Niangourougbonon et se met résolument au travail. Il construit le presbytère et la chapelle, puis il aménage le terrain de la mission en y plantant des centaines d’arbres. Le développement de la communauté sera plus difficile. C’est l’époque où beaucoup de jeunes, mécontents de leur vie au village et désireux de plus d’indépendance, émigrent vers la côte à la recherche d’un emploi. Il lui faut s’accrocher à son travail sans voir de résultats. Il écrit en 1981 : Le Christ n’a pas eu plus facile que moi. Il faut attendre l’heure de Dieu, qui n’est pas forcément la nôtre. Ce n’est pas nous qui donnons la foi, c’est Lui !
En cette même année 1981, le père Lejeune se sent plus fatigué que d’habitude. Malgré tout, il continue son travail dans la paroisse qui lui est confiée et visite les villages. En janvier 1984, malade, il doit rentrer en Belgique. Après deux séjours à l’hôpital, il obtient le feu vert pour un retour en Côte d’Ivoire. Mais quelques mois plus tard, de nouveau très fatigué, il doit prendre définitivement le chemin de l’Europe.
En février 1985, rentré en Belgique, il est opéré d’un polype à la vessie. Ses forces reviennent. Il se prend à rêver d’un retour en Afrique et écrit : Je me sens bien, quoique faible. Encore un peu de patience et je serai de nouveau dans mon cher Djimini. En réalité, la maladie va l’emporter le 20 juillet 1985 à la clinique Sainte-Rosalie de Liège. Ses funérailles sont célébrées à la collégiale Saint-Martin de Vissé et présidées par l’évêque de Liège.
Durant toute sa vie, le père Jean Lejeune a attiré sur lui une grande sympathie. On l’aimait pour sa générosité, son courage et sa bonté. En toute vérité, monseigneur Durrheimer pouvait dire dans son homélie : En vrai missionnaire, Jean Lejeune a offert sa vie pour le salut temporel et éternel de ses frères africains.
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