Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 13 octobre 1907 à Larajasse dans le diocèse de Lyon, France membre de la SMA le 29 octobre 1927 prêtre le 21 juin 1931 décédé le 22 juillet 1996 |
1931-1934 Pont-Rousseau, professeur décédé à Montpellier, France, le 22 juillet 1996, |
Le père Antonin BRUYAS (1907 - 1996)
Antonin Bruyas est né le 13 octobre 1907 à Larajasse, dans le diocèse de Lyon. En 1924, il achève ses études secondaires au petit séminaire d'Oullins, puis fait sa philosophie au séminaire de Sainte-Foy-lès-Lyon, de 1924 à 1926.
Il entre, alors, au grand séminaire des Missions Africaines à Lyon. Il y prononce son serment qui le fait membre de la SMA, le 29 octobre 1927. Ses études de théologie sont interrompues par son temps de service militaire de novembre 1927 à novembre 1928. Il est ordonné diacre le 6 janvier 1931 et prêtre le 21 juin 1931.
Sa première nomination est pour la Pologne, où on lui demande de travailler au recrutement des frères pour les Missions Africaines. Mais, avant même qu'il soit parti, elle est annulée et transformée : il est nommé, pour trois ans, professeur à Pont-Rousseau. Il y arrive en janvier 1932. En trois années scolaires, il totalisera 48 élèves de septième.
Laissons-le raconter sa vie. En 1991, fêtant ses soixante ans de sacerdoce, il évoquera ainsi ses souvenirs : Mes trois ans terminés, c'est enfin le départ pour le Dahomey, début octobre 1934. Je suis affecté au séminaire Saint-Gall de Ouidah comme professeur de première. En mars 1935, on me confie la charge de l'économat du séminaire… En 1946, quand je rentrerai en France, j'aurai la satisfaction d'avoir eu, comme élèves, 60 Dahoméens et 15 Togolais qui deviendront prêtres, dont 10 seront devenus évêques par la suite. Puis j'assiste à l'assemblée provinciale de 1946, comme visiteur du Dahomey ; je suis élu conseiller et vice-provincial, en même temps que le père Noël Boucheix est confirmé dans ses fonctions de provincial. Nous serons réélus, tous les deux, en 1952 mais, en 1953, le père Boucheix est nommé évêque en Égypte. Le père Bruyas le remplace alors comme provincial en 1953. Le voilà dans une fonction qu'il va occuper pendant quinze ans !
Une de ses premières réalisations sera de confier l'enseignement dans les collèges et séminaires d'Afrique à des congrégations religieuses spécialisées dans ce domaine. Lors des funérailles du père Bruyas, le père Bouchet, alors provincial, présentera ainsi cette initiative : Le père Antonin Bruyas savait aborder les grands problèmes de notre Province avec intelligence et ténacité, gardant constamment le souci de l'intérêt des personnes. Je n'évoquerai qu'un exemple qui a marqué ses premières années de provincial et dont il aimait rappeler le souvenir. Prêtre et éducateur de futurs prêtres pendant les douze premières années de sa vie missionnaire, sans avoir été préparé à cette tâche, le père Antonin Bruyas déplorait le fait que les jeunes confrères sortant du séminaire de Lyon soient automatiquement affectés à des tâches d'enseignants et de formateurs et, souvent, sans aucune formation spéciale. Il prit donc la décision de confier nos collèges et séminaires d'Afrique à des spécialistes de l'enseignement et de la formation. Tout en favorisant l'accès aux études supérieures pour les jeunes confrères qui en étaient capables, il entreprit des démarches pour confier nos collèges et séminaires d'Afrique aux frères du Sacré-Cœur, aux Sulpiciens, aux Eudistes. Cette évolution ne fut pas immédiatement acceptée. Elle suscita des oppositions, mais fut finalement comprise et mise en œuvre pour la plus grande joie du père.
Le père Bouchet présente encore d'autres réalisations du père Bruyas pendant ses mandats de provincial : Pour développer des liens fraternels entre les membres de la province, le père Antonin Bruyas a pris, entre autres, deux initiatives, aujourd'hui encore maintenues, et dont il était fier : les vœux de fête offerts à chacun des confrères par le Conseil provincial, et le bulletin de liaison "Le Lien" dont le premier numéro est daté de mars-avril 1962. Dans son numéro 7, "Le Lien" offre à ses lecteurs son premier éditorial : il est signé du père Bruyas. A l’occasion de la clôture de la première partie du Concile, il demande aux confrères de vivre au diapason de cet événement qui invite toute l’Eglise, et donc la SMA, à un profond renouvellement spirituel. Pendant plusieurs années, il continuera de signer tous les éditoriaux. Il partagera ainsi aux confrères ses convictions missionnaires fondées sur l'amour du Seigneur et du prochain. Il comprend que l’animation spirituelle de la province fait partie de sa charge. Il ne cessera jamais d’appeler à l’unité entre tous, à la disponibilité dans le moment présent, à la charité fraternelle pour un meilleur service de la Mission.
Parvenu à la fin de ses mandats de provincial, le père Antonin est resté disponible, rendant de nombreux services, acceptant d'être, dans la discrétion, la mémoire vivante du Conseil provincial de 1968 à 1973, en classant les archives provinciales, accueillant les confrères venus à Lyon passer des bilans médicaux, collaborant avec la procure du "150" pour la gestion des chèques reçus des bienfaiteurs. Après avoir dirigé la province pendant 22 ans, il sera, pendant 23 ans, un humble serviteur de ses frères.
A l'âge de 84 ans, après avoir passé plus de 45 ans au "150", il se retire à la maison de retraite de la Clarté-Fourvière, à Lyon. Cinq ans plus tard, très fatigué, il rejoint la maison de retraite des Missions Africaines, à Montferrier. C’est là, quelques semaines après son arrivée, qu’il termine sa vie au milieu de ses confrères, le 22 juillet 1996.
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