Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 27 juin 1915 à Béganne dans le diocèse de Vannes, France membre de la SMA le 24 juillet 1935 prêtre le 6 janvier 1939 décédé le 24 juillet 1987 |
1939-1947 Pont-Rousseau, professeur décédé à Lyon, France, le 24 juillet 1987, |
Le père Ange BOULO (1915 - 1987)
Ange Boulo est né à Béganne, dans le diocèse de Vannes, le 27 juin 1915. Son père est cultivateur et sa mère ménagère. Toute la famille est de santé fragile. Le papa mourra d’une affection pulmonaire et 3 enfants décèderont en bas âge. Ange aura toujours des problèmes de santé ainsi que son jeune frère.
Ange fréquente l’école primaire de son village, avant de rejoindre Pont-Rousseau puis Offémont pour ses études secondaires de 1927 à 1933. C’est un garçon nerveux et émotif, mais de caractère doux et bon. Il est franc, ouvert, serviable et s’entend avec tout le monde. Admis au noviciat de Chanly, il devient membre de la SMA le 24 juillet 1935, puis rejoint le 150 pour sa théologie. Il est ordonné prêtre à Lyon, le 6 janvier 1939, par monseigneur Ernest Hauger, vicaire apostolique de la Gold Coast.
A cause de sa mauvaise santé, le père Boulo n’est pas envoyé en Afrique. Il est nommé à Pont-Rousseau comme professeur et accompagnateur spirituel. Homme de prière et de foi profonde, il exerce une grande influence sur les jeunes. Il les comprend et sait leur parler. Il est proche d’eux, tout en étant exigeant quand il le faut. Il sait les initier à une spiritualité forte et leur inculquer un esprit vraiment missionnaire. Durant les vacances, il court sur les routes à bicyclette pour rencontrer les séminaristes et organiser avec eux des camps liturgiques.
Après 6 ans de travail à Pont-Rousseau, le père Boulo n’a plus d’accroc de santé. Il demande alors la faveur de partir en Afrique, mais il doit attendre encore 2 ans. En septembre 1947, il est affecté au Dahomey. Monseigneur Parisot le nomme professeur au grand séminaire Saint-Gall à Ouidah où son rayonnement a été aussi très profond.
Mais à Pont-Rousseau, on regrette son départ. L’un de ses amis, l’abbé Grimaud, curé d’une paroisse à Nantes, écrivait au provincial : Je constate le vide laissé par le père Boulo. C’est un conducteur d’âmes, unique. Je crois qu’il ne faut pas priver une maison de l’importance des Naudières d’un tel appoint. Deux ans plus tard, le père Boulo est de nouveau nommé à Pont-Rousseau pour reprendre son travail auprès des futurs candidats sma. Il va y rester 9 ans.
En juillet 1958, il rejoint le séminaire de philosophie à Chamalières comme directeur spirituel. Il n’oublie pas l’Afrique. Aussi, un an plus tard, il est autorisé à retourner au Dahomey. Accueilli au diocèse de Cotonou, il est nommé professeur au petit séminaire de Ouidah, puis curé de la paroisse Saint-Michel de Cotonou, assurant aussi l’aumônerie de plusieurs mouvements.
En octobre 1968, le père Boulo est affecté à Natitingou. Il loge à l’évêché auprès de monseigneur Redois. Là, il exerce son ministère d’aumônier de la Légion de Marie et des Equipes enseignantes. Il s’occupe de l’œuvre des vocations et prêche de nombreuses retraites pour approfondir la foi des chrétiens, leur apprendre à méditer la parole de Dieu et à prier. Avec l’aide de bienfaiteurs, il construit un petit centre de retraite à Karhoum, au pied des montagnes des Tanékas. Il peut y accueillir une trentaine de retraitants.
En 1974, il rentre en France pour un congé de plusieurs mois. Il s’inscrit à un pèlerinage en Terre Sainte pour célébrer Noël à Bethléem mais, au dernier moment, il doit y renoncer à cause d’une crise aiguë à la jambe droite. On découvre alors qu’il a la maladie de Paget (décalcification osseuse). Il vient à Rezé pour se faire traiter et se reposer pendant plusieurs mois. Bien soigné, il rejoint Natitingou en juin 1975 pour reprendre la prédication des retraites et son travail d’animation spirituelle auprès des séminaristes.
Au retour d’un nouveau congé en 1976, monseigneur Redois le nomme à la paroisse de Tanguiéta, spécialement pour être l’aumônier des Frères de Saint-Jean-de-Dieu qui ont un hôpital dans cette paroisse, et être le maître de leurs jeunes novices africains.
Tous les deux ans, il rentre en congé. Le programme est le même : il va à Lourdes voir son rhumatologue, y suivre un traitement de choc pour se soigner et prendre du repos. A la mi-septembre 1982, il retourne au Dahomey, mais pour demeurer à l’évêché de Natitingou. Malgré sa petite santé, il ne ménage ni ses forces ni son temps, pour prêcher des retraites et récollections aux prêtres, aux religieuses et aux laïcs. Dans sa priorité donnée au spirituel, il est ouvert à tout ce qui peut aider les chrétiens à rencontrer le Seigneur et voit dans le Renouveau charismatique un des moyens pour remettre sur le chemin de la foi.
A cette période de sa vie, la souffrance ne l’épargne pas. Il souffre dans son corps avec cette douloureuse maladie de Paget qui lui ronge les os. Il souffre aussi dans son cœur lorsque des séminaristes en grand nombre quittent la route vers le sacerdoce. Nous sommes tous interpellés par l’Esprit-Saint, écrit-il, devant cet abandon général, mais nous continuerons notre effort dans un esprit de pauvreté. Il veut servir jusqu’au bout.
En 1984, quand monseigneur Redois laisse sa place à monseigneur Okioh, le père Boulo quitte, lui aussi, Natitingou. Avec monseigneur Redois, il rejoint alors la paroisse de Salin-de-Giraud en Camargue, paroisse que leur confie l’archevêque d’Aix et Arles. Ils vont vivre ensemble un an, avant que le père Boulo ne devienne aumônier des sœurs missionnaires de Menton. Il y arrive le 26 novembre 1985. Il va y passer les deux dernières années de sa vie dans la paix et la sérénité.
En 1987, le père ressent quelques essoufflements. Un électrocardiogramme révèle les symptômes d’une angine de poitrine. Il va alors commencer à mesurer ses efforts. Ayant trouvé un confrère pour le remplacer, il part en vacances au volant de sa voiture, le 22 juillet. Il s’arrête à Chaponost avant de rejoindre le 150. Le 23 juillet au matin, se sentant fatigué, il demande à voir un médecin. Celui-ci le fait hospitaliser aussitôt. Malgré les efforts de l’équipe d’urgence, il nous quitte le 24 juillet à 18 heures. Il nous laisse l’exemple d’une vie toute donnée à Dieu et à ceux qui lui sont confiés.
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