Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 20 avril 1900 à Marcillé-Robert dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 31 octobre 1932 prêtre le 6 juin 1925 décédé le 26 juillet 1976 |
1932-1935 missionnaire au Dahomey décédé à Rennes, France, le 26 juillet 1976, |
Le père Louis BOUVIER (1900 - 1976)
Louis Bouvier naît le 20 avril 1900 dans le diocèse de Rennes, à Marcillé-Robert, en Ille-et-Vilaine, à 35 kilomètres au sud-ouest de Rennes. Ses parents sont commerçants. Après ses études primaires dans sa commune natale, il entre au petit séminaire diocésain de Chateaugiron puis, en 1918, il rejoint le grand séminaire de Rennes. Après son service militaire en Allemagne de 1920 à 1922, il retrouve le grand séminaire et est ordonné prêtre à Rennes, le 6 juin 1925.
Nommé vicaire à Teillay (doyenné de Bain et arrondissement de Redon), il y demeure de 1925 à 1931. C’est de là qu’il adresse une lettre aux Missions Africaines le 29 août 1931, demandant à entrer dans la Société. Il s’est ouvert de ce projet au père Paichoux. J’ai le consentement de mes parents et l’autorisation de monseigneur Mignen, archevêque de Rennes. Le 5 septembre, le Conseil provincial l’admet, pour une année de probation, à l’école apostolique de Pont-Rousseau, près de Nantes, où il prend la responsabilité de la classe de sixième. Le 31 octobre 1932, il prononce son serment missionnaire et on lui confirme qu’il est nommé en Côte-d’Ivoire. Le 8 novembre, il embarque à bord du « Touareg », en compagnie des pères Kirmann et Masson.
Le père Bouvier est d’abord nommé à Dabou. La paroisse est très grande, puisque le père va jusqu’à Tiassalé et Dimbokro. Le travail ne manque pas : Je parcours la brousse à pied, en pirogue, à moto. Dans une de ses lettres, le père parle de 70 stations et de 36 catéchistes. Rapidement, il va s’intéresser aux lépreux, très nombreux dans la région. Pour eux, il construit un village à Tiassalé et prend contact, pour les soins, avec un docteur de la léproserie de Bamako. Pour vivre, le père va s’intéresser aux poids indigènes destinés à peser l’or et qui servent aussi aux échanges commerciaux à l’intérieur du pays. Il les vendra, 5 francs pièce, pour le musée de Lyon : ce sera sa manière à lui de faire vivre la mission.
De tempérament indépendant et de nature impulsive, le père Bouvier va se fâcher avec un instituteur et l’administrateur de Tiassalé. En novembre 1935, le père Kirmann, visiteur sma, lui reproche de vivre trop isolé de ses confrères. La vie en communauté, les exercices en commun, sont une sauvegarde dont on ne connaîtra jamais assez le prix. Pour apaiser la querelle, le père est alors nommé à Gagnoa, avec mission de préparer la fondation de Daloa. Il accueille difficilement la nouvelle mais, étant tombé malade, il rentre en France le 4 janvier 1936, pour se faire soigner.
Les médecins qui le soignent détectent un début de tuberculose. Après quelques mois en Bretagne, il rejoint la maison sma de La Croix-Valmer (Var) pour un bon temps de repos qu’il continuera dans l’orphelinat Saint-Joseph à Saint-Georges-de-Reintembault en Ille-et-Vilaine où se trouve une de ses tantes religieuses. Il n’a pas oublié l’Afrique et sollicite un retour en Côte-d’Ivoire en septembre 1937. Mais opéré de la gorge à la fin de l’année, le Conseil provincial lui demande de continuer sa convalescence en France jusqu’en juin 1938. Sa santé allant beaucoup mieux, il aidera pendant quelques mois le père « recruteur » de Pont-Rousseau.
C’est en octobre 1938 qu’il reçoit le feu vert pour l’Afrique. Il s’embarque alors, non pour la Côte-d’Ivoire, mais pour le vicariat apostolique du Dahomey dirigé par monseigneur Parisot. Dès son arrivée, il rejoint Grand-Popo pour aider le père Bertho. Toujours généreux, il se met immédiatement à l’étude de la langue et il va travailler jusqu’en 1945 dans cette région avec beaucoup d’énergie. Très fatigué avec des ennuis de santé dus à une mauvaise circulation du sang, le père quitte le Dahomey le 26 juin 1945. Sans le savoir, il quitte l’Afrique pour toujours, à 45 ans.
Le père Bouvier va alors assurer divers services dans plusieurs maisons de la Province. Il sera d’abord recruteur à Pont-Rousseau, près de Nantes puis, à partir de 1950, responsable de la maison de retraite de La Croix-Valmer. En 1954, on lui demande de rejoindre la propriété du Rozay, dans la banlieue de Lyon, avant de devenir économe du petit séminaire de Chaponost qui vient d’être créé. En 1957, il est nommé à Martigné-Ferchaud pour quelques mois, avant de prendre, en 1958, la responsabilité de la maison de Saint-Briac, dans les Côtes-d’Armor. En 1967, il demande à se retirer à Longaulnay, une petite paroisse du diocèse de Rennes. C’est là qu’il va passer les dernières années de sa vie en rendant quelques services pastoraux. Il y célébrera son jubilé le 8 juin 1975. Il avait demandé à son grand ami, le père Gandon, d’assurer l’homélie. Le 17 juillet 1976, il est hospitalisé à Rennes et décède le 26 juillet. Ses obsèques auront lieu à Longaulnay et seront présidées par monseigneur Riopel, évêque auxiliaire de Rennes, un de ses amis.
Une lettre du père Boucheix, provincial, datée de 1952, résume assez bien qui fut le père Louis Bouvier : La réputation du père Bouvier auprès des confrères de sa Province est celle d’un homme énergique, doué d’une grosse activité, plein de ressources, habile de ses mains et, par ailleurs, assez bien muni en intelligence et jugement. On lui reconnaît toutefois un caractère assez entier, plutôt indépendant, pas toujours commode, quelquefois dénué de douceur et de patience. Dans l’accomplissement de ses devoirs d’état, on reconnaît unanimement le dévouement, l’énergie, le savoir-faire de ce confrère. Sa manière forte lui a valu des réussites dans l’organisation tant matérielle que spirituelle des postes qu’il a occupés… Gros travailleur et dur pour lui-même, il s’impose d’autorité, mais on le sait doué d’un bon cœur et d’une grande charité, dévoué et prêt à rendre tous les services, jusqu’aux plus humbles.
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