Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 14 août 1901 à Campbon dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 31 juillet 1921 prêtre le 3 juillet 1927 décédé le 29 juillet 1981 |
1927-1931 Offémont, professeur, puis directeur décédé à Montferrier, France, le 29 juillet 1981, |
Le père Joseph GUÉRIN (1901 - 1981)
Joseph Guérin est né et a été baptisé le 14 août 1901 à Campbon, en Loire-Atlantique et dans le diocèse de Nantes, dans une famille très pauvre mais riche de sept enfants : une fille et six garçons. Deux deviendront membres des Missions Africaines et un sera frère de l'Instruction Chrétienne.
Ils feront tous leurs études primaires à l'école libre de la paroisse et Joseph poursuivra ses études secondaires au petit séminaire de Pont-Rousseau. Il entrera ensuite au noviciat de Chanly où il prononcera son serment missionnaire le 31 juillet 1921. Après ses deux années de service militaire à Châteauroux, il commence sa théologie au grand séminaire de Lyon. Pour sa deuxième année de théologie, il rejoint Pont-Rousseau où l’on a besoin d'un surveillant d'études chargé aussi de la musique et du chant. Joseph Guérin est ordonné prêtre le 3 juillet 1927.
Le jour même de son ordination, il est nommé professeur de mathématiques et de sciences à Offémont dans l'Oise. Deux ans après, il devient aussi directeur du séminaire, mais il précise surtout préfet de discipline. En 1931, il est nommé supérieur du petit séminaire de Pont-Rousseau, tout en assurant aussi quelques classes de mathématiques et d'anglais. Il s'efforce aussitôt de réorganiser cette importante maison et qui le deviendra encore plus quand, en 1937, on fermera Offémont pour ouvrir à Rezé les classes du second cycle, de la troisième à la terminale.
Il donne pleine satisfaction au conseil provincial, si bien qu'en 1937, il est nommé supérieur du noviciat de Chanly et professeur de philosophie scholastique. La déclaration de guerre viendra perturber la vie des uns et des autres. Le noviciat se replie au Rozay et le père Joseph Guérin, attendant sa mobilisation, en est l'économe jusqu'en janvier 1940. A cette date il est mobilisé à Nantes comme secrétaire au bureau de recrutement et, au mois de mai, désigné pour Rochefort, puis Port-Vendres et l'Algérie. En fait, il sera démobilisé à Perpignan le 22 juillet et rejoindra Lyon où, pendant un mois, il sera vicaire-auxiliaire à Lyon-Monplaisir. Nommé de nouveau supérieur au Rozay, il y arrive comme économe, au mois de septembre. Nous sommes dans une époque troublée ; les élèves du sud de la ligne de démarcation ne pouvant rejoindre Pont-Rousseau, Chamalières est désigné pour les recevoir et le père Joseph Guérin reçoit encore une nouvelle affectation. Il est choisi pour devenir le supérieur de ce séminaire agrandi et professeur de mathématiques et de sciences. Il y arrive vers le 15 novembre 1940. Le père Audrain, jusqu’ici prisonnier et hospitalisé, va être libéré en 1941 et peut donc reprendre sa place de supérieur de Chamalières.
Le père Joseph Guérin demande alors à partir en Afrique. Sa demande est acceptée et il s’embarque à la mi-novembre 1941 pour le Dahomey. Il est d’abord vicaire à Porto-Novo jusqu'au 22 février 1945. C'est pendant ce séjour à Porto-Novo qu'il lance le Frères d'Armes des Missions pour maintenir le contact entre les pères mobilisés et les autres. Ce petit bulletin ne durera qu’un an. On lui demande de quitter Porto-Novo pour devenir professeur de troisième au petit séminaire de Ouidah. Dès le mois de juillet 1945, il devient supérieur des deux séminaires de Ouidah et est nommé vicaire délégué de monseigneur Parisot. Il retrouve certains problèmes de son supériorat à Pont-Rousseau : les bâtiments devenant trop petits, il lui faut commencer de nouvelles constructions.
Le 17 mai 1947, le père Joseph Guérin est élu conseiller et vicaire général de la SMA. Il quitte le Dahomey le 2 août 1947. Après quelques mois en famille et une cure à Vichy, il arrive à Rome le 10 octobre. Il restera dans la ville éternelle pendant 21 ans : vicaire général jusqu'en 1968 et procureur général, de 1952 à 1969.
Comment décrire tout ce que le père Joseph Guérin a été et rappeller tout ce qu'il a fait pendant ces vingt et un ans de séjour au Généralat ? Le père Hardy et le père Bonfils le rappelleront le 25 mars 1977, quand le père reviendra à la Nocetta pour y célébrer ses 50 ans de sacerdoce.
Le Père Hardy : Il y a peu de confrères dans la Société qui soient hors de leur province aussi connus que le père Joseph Guérin. Il est connu pour les innombrables actes de service personnel rendus avec dévouement et bonté à tous ceux qui sont venus à Rome ou lui ont demandé un service. Le père Guérin était là pour tous sans exception : évêques, prêtres, frères ou amis. Il était là toujours prêt à rendre tous les services qui lui étaient demandés. A tout cela s'ajoutait son travail de vicaire général et de procureur près du Saint-Siège.
Le père Bonfils : Pour nous qui l'avons connu Via dei Gracchi, au temps de nos études, le père Guérin était le symbole vivant de l'internationalité de la Société, par sa maîtrise de l'anglais et de l'italien. A cette époque de nos constitutions, il n'existait pas encore de textes sur la collaboration interprovinciale, mais le père Guérin la vivait. Pas plus qu'il n'existait de texte sur l'exercice de l'autorité, mais le père Guérin était un supérieur proche et cordial. La vie d'un témoin de la Société en dit plus long que tout ce que l'on peut écrire sur elle.
De 1969 à 1980, le père est aumônier des Sœurs nda de Marino près de Rome et il donne jusqu'à trente heures de cours privé par semaine, en anglais, italien, mathématiques, musique. A 76 ans, quel bel exemple de vitalité et d'esprit de service. (Père Hardy)
Début 1980, le père parle de plus en plus de Montferrier et il se décide à venir s’y installer. En juillet 1980, conduit par le P. Hardy venu le prendre à Marino, il arrive dans notre maison de retraite pour y déposer ses bagages, mais repart avec son frère Alphonse pour une dernière visite au pays natal. Il se plaira beaucoup dans cette maison de repos comme il le dira quatre mois après son arrivée en ajoutant : Je remercie le Bon Dieu de m'y avoir amené.
Il décède à Montferrier le 29 juillet 1981, un an après son arrivée. La leçon principale de sa vie me semble être la manière dont il a su harmoniser une grande fidélité - il faudrait dire une piété filiale - vis-à-vis de la Société et un sens aigu du service de l'Afrique. La SMA était pour lui à la fois une famille et une institution ecclésiale qui lui permettait de réaliser sa vocation missionnaire. Son sens du devoir et son attachement à sa famille missionnaire l'ont amené à ne jamais refuser les services qu'on lui a demandés. (P. J. Hardy)
Outre sa valeur humaine, qu'il me soit permis de souligner ces qualités de cœur et de l'esprit : gentillesse, discrétion, délicatesse qui rendaient si agréable sa compagnie. On aimait bien parler avec lui, car il mettait tout le monde à l'aise. Ajoutons à cela ses vertus sacerdotales de piété, de ponctualité, de dévouement qui traduisaient une vie spirituelle profonde. (Abbé Fortineau)
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