Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 3 novembre 1926 à Rochefort dans le diocèse de Namur, Belgique membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 12 février 1951 décédé le 1er août 2000 |
1951-1952 Louvain, Belgique, études décédé à Liège, Belgique, le 1er août 2000 |
Le père Jacques TOUSSAINT (1926 - 2000)
Jacques Toussaint est né le 3 novembre 1926 à Rochefort, en Belgique, dans le diocèse de Namur. Son père est artisan électricien. Il aura un frère, Jean, qui deviendra membre des Missions Africaines. Il entre au petit séminaire d’Ave-et-Auffe pour ses études secondaires. Mais il fera également un séjour à Pont-Rousseau, près de Nantes, puisqu’il fut confirmé en l’église Saint-Paul de Rezé le 21 mai 1940. Il entre au noviciat de Chanly en 1945.
Dès cette époque, il se révèle comme un homme dynamique, habile de ses mains et qui réussit très bien auprès des jeunes, spécialement à travers le scoutisme. On signale aussi son indépendance d’esprit qui peut aller jusqu’à l’entêtement. Devenu membre des Missions Africaines par le serment qu’il prononce le 27 octobre 1947, il rejoint, en cette même année, le grand séminaire de Lyon. C’est là qu’il est ordonné prêtre le 12 février 1951.
Après une année d’études à Louvain, il est affecté au Congo belge. Il rejoint le diocèse de Kikwit où il va demeurer 18 ans. Il va servir dans les missions de Kimbongo, de Kandale, de Pindi, avant de rejoindre Kikwit.
Le père Jacques Toussaint a peu écrit. Ce sont des confrères qui l’ont bien connu et qui ont vécu avec lui qui ont pu dire ce que fut son travail missionnaire. L’un d’entre eux, le père Ménard, nous a laissé un très beau témoignage sur celui qui fut son ami.
* C’est à Kandale que nous avons fait connaissance. Pendant l’année passée ensemble, j’ai eu tout le loisir d’admirer ses qualités de constructeur ; le béton, la menuiserie, l’électricité, les installations d’eau, tout était fait avec une précision absolument incroyable. Maison d’habitation, église, château d’eau et autres dépendances sont son œuvre. La construction de l’église m’a laissé des souvenirs inoubliables. Les anciens écoliers de Kandale doivent se souvenir de ce père qui débordait d’énergie et savait si bien travailler et faire travailler. Lui-même donnait l’exemple : tous les soirs, après le repas, nous passions nos soirées à l’atelier où Jacques se détendait en préparant les matériaux pour le lendemain.
* Fin 1960, Jacques est nommé à la mission de Kikombo, tenue par les pères jésuites. Il devient excurrens, comme on dit là-bas, pour désigner ceux qui font la brousse. C’est là que je me suis rendu compte que Jacques Toussaint n’était pas seulement un manuel. Ayant la responsabilité d’un certain nombre de stations, il montra les mêmes qualités de sérieux, de précision et d’ouvrage bien fait. Un jour que je l’attendais dans sa case, j’ai pu voir le sermon qu’il préparait pour le dimanche suivant, un sermon en un kikongo de qualité et d’une qualité qui ne laissait rien au hasard. Intellectuel, il l’était donc, tout comme son frère Jean.
En 1970, le père Jacques Toussaint rentre du Zaïre. Il veut s’occuper de sa maman devenue veuve. Bien malade, elle n’a, comme revenu, qu’une toute petite pension. Il s’installe avec elle à Charleroi. Pour l’aider, il va travailler 10 heures par jour, pendant un an, dans une entreprise d’installation de chauffage. L’ouvrier qu’il accompagne sur le chantier lui dira un jour : Je n’aurais jamais pensé qu’un curé pouvait faire ce travail. En 1971, il devient responsable d’une paroisse à Jandrain, dans le diocèse de Malines-Bruxelles, avant d’être nommé en 1973 à la procure de Bruxelles. C’est lui qui va tout remettre en état et rendre la procure habitable. A cette époque, s’il pense toujours à retourner en Afrique, il exprime pourtant une certaine inquiétude et montre qu’il a été fortement marqué par les événements de 1960.
En 1976, il va se mettre au service de la maison internationale des étudiants étrangers de Bruxelles, servant les petits déjeuners et, surtout, réhabilitant cette immense maison. Il reste proche de la SMA, acceptant d’être administrateur de l’ASBL des Missions Africaines, toujours présent aux réunions du conseil d’administration.
En 1989, il se retire, d’abord à Bruxelles, puis à Liège. Durant les dernières années, il va tomber gravement malade. Il reçoit, de temps en temps, la visite de ses confrères belges. Le père Evrard écrit : J’ai été le voir plusieurs fois. Je l’ai toujours trouvé d’une sérénité digne d’admiration, ne manifestant aucun découragement. Une dame qui le veillait la nuit lui a dit un jour : Vous êtes gravement malade et vous continuez à célébrer la messe. Eh bien, moi, je vais recommencer à prier . Réflexion de Jacques : Tu vois, même malade, sans discours, on peut ramener les gens à Dieu.
Il est décédé à Liège le 1er août 2000. Il repose au cimetière de Robermont, à Liège. Le père Ménard écrira alors dans le Lien : Vieux Toussaint, comme nous aimions t’appeler à Kandale, tu nous manques, tu sais. Mais toi qui réalisais de si belles choses sur terre, tu pourrais bien nous préparer quelque chose de beau, là-haut, auprès de Dieu, la Beauté suprême. Avec toi bien sûr ! A Dieu, Jacques.
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