Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 9 novembre 1919 à Le Saint dans le diocèse de Vannes (France) membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 6 juillet 1950 décédé le 2 août 2009 |
1951-1957 M'Bahiakro, paroisse décédé à Rennes, le 2 août 2009, |
Le père Georges LE GRAND (1919 - 2009)
Né le 9 novembre 1919 au Saint, dans le diocèse de Vannes et le département du Morbihan, il est baptisé deux jours plus tard. Aux dires du directeur du collège d'Evreux, où on le trouvera plus tard, il appartient à un milieu très modeste. Sans que l'on puisse préciser la date, on sait que ses parents vont se fixer dans l'Eure, sur la paroisse de Gisors, dans le nord du département, et il semble que là ils travaillaient dans un hôtel.
C'est en tout cas à Gisors qu'il fait ses études primaires jusqu'en 1932, puis il entre au collège Saint-François de Sales à Evreux, chez les pères jésuites ; il y fera toute sa scolarité secondaire et obtient les deux baccalauréats en 1939. Il commence des études supérieures, mais est mobilisé en 1940 au début de la guerre. Démobilisé en mai 1941, et ne voulant pas rentrer en zone occupée, il part au Maroc où il reste jusqu'à la reprise des hostilités. Il fait alors, comme officier, toutes les campagnes de la première armée française (Afrique du Nord, France, Allemagne, Autriche), obtient la croix de guerre et la médaille de la libération et est démobilisé sur sa demande le 1er janvier 1946. Le même mois, il écrit pour demander son admission aux Missions Africaines.
Il a 26 ans et voudrait bien ne pas attendre le mois de septembre pour rentre à Chanly. Finalement, il peut rentrer à Chanly à Pâques 1946 ; c'est la raison pour laquelle il ne fait pas son premier serment en juin, mais en octobre 1947. Le père Wallon le note ainsi au 150 : "Caractère entier, un peu rude dans la façon d'organiser sa fonction de chef des travaux, ancien officier de réserve." (27/11/49) Autre notation plus tard, au moment de son départ pour l'Afrique : "Jeune prêtre sérieux, énergique, personnel, intelligent et de bon jugement, vraiment surnaturel. Ex officier, il lui en reste quelque chose. Homme de devoir, assez autoritaire, capable de mener à bien une tâche même difficile. […] Bon théologien. Santé : soumis à un régime sévère. La vie active lui sera sans doute favorable."
Il est ordonné prêtre en juillet 1950 à la fin de sa troisième année de théologie. L'année suivante, il est nommé en Côte d'Ivoire, à la mission de M'Bahiakro, dans la toute nouvelle préfecture apostolique de Bouaké créée le 17 mai 1951, avec Mgr Duirat comme préfet. Vicaire, puis curé jusqu'en 1957, il est alors envoyé à Dimbokro où il assurera les fonctions de vicaire puis de curé. Quelques années avant de quitter cette paroisse, en 1971, il était redevenu vicaire, avec un abbé africain comme curé, l'abbé Alfred Kouakou. Dans ces deux missions, il consacra beaucoup de temps aux écoles et aura le souci de la formation des enseignants. De ses 20 années en Afrique, nous n'avons de lui qu'une seule lettre, de février 1971, où il fait part des difficultés qu'il éprouve à assurer sa mission. Il écrit : "Après 20 ans de Côte d'Ivoire, je sens que je n'ai plus les mêmes possibilités, surtout physiques, mais aussi de tous ordres. Je n'ai aucune intention de me planquer. […] Mais je constate que je ne peux assurer un travail continu. […] Je sais bien qu'en France il m'est difficile de me recaser. […] Ce que je voudrais, après un séjour assez prolongé en famille, c'est la possibilité de refaire des études pour reprendre pied dans le monde actuel. […] J'ai dit à Monseigneur que je finirai l'année actuelle, si cela lui rend service. […] Je crois que le moment est venu pour moi de ne pas insister ici en Afrique." (06/02/71)
Il passe alors une année en France. Comme sa santé ne lui permet pas de faire de longs séjours en Afrique, le Conseil provincial lui propose une place de professeur : "Pour quelques années, vous travaillerez au service du diocèse de Gagnoa, de manière à vous permettre les retours annuels en France dont vous avez besoin pour votre santé." (24/04/72) Il est envoyé comme professeur à Oumé, mais il est peu satisfait de l'expérience. A cause du climat difficile à supporter en Afrique, à cause aussi de la mauvaise santé de sa maman qui désormais habite à Rennes, il "cherche la possibilité de rester à Rennes. Pour cela, on me demande un accord écrit. Je voudrais donc faire un essai d'un an, tout en gardant des liens avec la Société. Ensuite, suivant les circonstances, je verrai." (14/06/73) La permission est accordée et il est nommé à la paroisse des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, à Rennes où il va travailler pendant 33 ans, partageant avec ses confrères les différentes tâches pastorales, mais attentif en particulier aux personnes âgées et aux malades qu'il visitait très régulièrement. Le nombre de personnes qui ont assisté à son enterrement témoigne clairement de la place qu'il avait sur la paroisse et de l'estime qu'on lui portait.
Il habitait à Rennes, avec sa sœur, dans la maison dont ils avaient hérité au décès de leurs parents. Mais l'âge et les infirmités ne leur ont pas permis d'y terminer leur vie. En 2006, grâce aux démarches de l'un de leurs neveux, ils ont pu rentrer tous les deux dans une maison de retraite pour personnes âgées, à Rennes même. C'est là qu'il s'est éteint doucement le 2 août 2009. Parmi la dizaine de concélébrants lors de la messe de funérailles, on peut noter la présence du père André Guéret, sma, qui, en 1972, a succédé au père Le Grand à la mission de Dimbokro.
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