Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 12 février 1907 à Plouvien dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 28 juillet 1929 prêtre le 1er juillet 1934 décédé le 5 août 1979 |
1934-1937 Baudonne, professeur décédé à La Croix-Valmer, le 5 août 1979, |
Le père Gervais KEROUANTON (1907 - 1979)
Gervais Kérouanton est né le 12 février 1907 à Plouvien dans le diocèse de Quimper, de Louis Kérouanton et de Marie-Anne Kerjean, catholiques pratiquants, et il a été baptisé le 14 février 1907. Après ses études primaires, il commence ses études secondaires en 1920 dans le séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau et les poursuit à Saint-Priest, près de Lyon, pour les terminer en 1927 à Offemont. Il entre ensuite au noviciat de Chanly, en Belgique, et prononce son serment le 28 juillet 1929. Il rejoint le grand séminaire du 150 à Lyon qu’il devra quitter de 1931 à 1932 pour effectuer son service militaire. Il sera ordonné prêtre le 1er juillet 1934.
Quelques jours après son ordination, il est envoyé au petit séminaire de Baudonne, près de Bayonne, pour y remplacer un professeur malade. Il est présenté au supérieur de la maison comme délicat, un peu timide, mais surnaturel et très dévoué. Nous sommes persuadés qu’il vous donnera satisfaction. Un an après, en effet, le supérieur de Baudonne écrit : Je suis enchanté du père Kérouanton qui plaît, d’ailleurs, aussi bien aux professeurs qu’aux élèves. Il est dévoué, serviable et gai. C’est un charmant confrère. Lui-même se plaît beaucoup dans ce séminaire. En septembre 1937, il reçoit son affectation pour le séminaire de Pont-Rousseau.
Deux ans après, au mois de mars 1939, il demande à partir en Afrique et, de préférence, en Côte d’Ivoire ou au Dahomey. Mais la guerre éclate et il est mobilisé quelque part en Bretagne. Pour peu de temps car, à l’armistice, il rejoint, de nouveau, le séminaire de Pont-Rousseau où il retrouve sa place de professeur. Deux ans après, on lui demande de cesser l’enseignement pour un service de procure. Le père Kérouanton en est profondément touché et, le 27 octobre 1943, il fait savoir au père provincial toute la peine qu’il en ressent.
En décembre 1944, il reçoit avec joie sa nomination pour le vicariat d’Abidjan en Côte d’Ivoire qu’il rejoint en 1945. Trois ans après, il écrit de Jacqueville : Ici, j’ai affaire aux Alladians, race de rudes pêcheurs, mais pourtant sympathiques. Mon gros souci : l’école ! Pour trouver les 6500 francs que j’alloue, tous les mois, à mes trois moniteurs, je dois recourir aux industries locales : fabrication d’huile de coco avec des moyens tout à fait primitifs et fabrication de balais. On se débrouille. En vue toujours d’attirer les enfants, je me suis décidé à monter une clique à l’école de la mission, puisque la musique adoucit les mœurs. On verra bien ce que cela donnera.
Il rentre en 1950 avec des problèmes de santé, puisqu’on juge son retour en Afrique prématuré. Après une première affectation à Chamalières où il doit seconder le procureur dans sa lourde tâche, le 7 octobre 1950, une seconde affectation lui confie le recrutement et la propagande dans les diocèses de Quimper, Saint-Brieuc et Vannes, avec la maison de Pont-Rousseau comme port d’attache.
Le 1er août 1952, le Conseil provincial lui écrit : Votre fonction de recruteur étant devenue particulièrement difficile du fait des problèmes rencontrés cette année et, d’autre part, votre retour en Côte d’Ivoire étant impossible, le Conseil provincial vous met à la disposition du père Hubert, supérieur régional de la mission d’Egypte. Le père exprime alors sa profonde détresse physique et morale : Ayant toujours vécu en brousse, je ne me sens aucun attrait pour ce genre d’apostolat. Il ne demande qu’à retourner en A.O.F.
Il part cependant en Egypte, mais garde toujours l’espoir de retourner, un jour, en Afrique Noire. Il espère que son désir va se réaliser en 1960. Mais le Conseil provincial lui répond qu’il ne peut satisfaire à sa demande et que monseigneur Hubert serait fâché de le perdre : Il compte qu’après votre congé, vous voudrez bien reprendre le poste qui était le vôtre en Egypte, et que vous avez occupé avec compétence et dévouement. Le père accepte et il restera en Egypte jusqu’en mai 1968, lorsque la maladie l’oblige à rentrer en France.
On lui propose alors l’aumônerie de la clinique Saint-Vincent, route de Vienne à Lyon. Le père accepte et finira par aimer le ministère qu’il y exerce auprès des malades. Mais, plusieurs fois, pour raison de santé, il sera obligé de l’interrompre, comme en 1972, quand il est envoyé dans une clinique de Digne pour y subir un traitement par rayons.
En décembre 1975, il rejoint La Croix-Valmer. Le père Grenot, lors de ses visites aux confrères, ne pourra que constater les progrès de la paralysie, ce qui conduit peu à peu le père Kérouanton à être de plus en plus dépendant de son entourage.
Pour être plus près de sa famille, il entretiendra, un moment, l’espoir d’être hébergé à Landivisiau, dans la maison de repos des pères d’Haïti, mais, à cause du manque de place, il acceptera finalement, de bonne grâce, de rester à La Croix-Valmer au milieu de ses confrères. Leur compagnie m’est agréable. Il en est de même, d’ailleurs, de tout le personnel. Le Conseil provincial lui écrira : Tout le monde apprécie votre bonne humeur que vous faites partager.
Le père Kérouanton décède à La Croix-Valmer le 5 août 1979. Le père Galliou le présentera ainsi : Je tiens à dire que Gervais était considéré dans la SMA comme un homme bon et généreux, plein de joie et d’humour, un homme d’une grande sensibilité de cœur, un peu timide, un peu têtu aussi, comme il convient à un vrai breton, mais têtu par esprit de droiture. Gervais était aussi un homme plein de compréhension pour tout le monde, un prêtre pieux, ardent, d’une foi solide, un homme estimé de ses confrères. Et il ajoute : Un homme aussi qui aimait la Côte d’Ivoire et qui aurait aimé mourir en Côte d’Ivoire.
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