Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 18 août 1926 à Nantes dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 12 février 1951 décédé le 18 août 1994 |
1951-1957 Pont-Rousseau, professeur décédé à Lyon, France, le 18 août 1994 |
Le père Jacques DUJARDIN (1926 - 1994)
Jacques Dujardin est né le 18 août 1926 à Nantes et il a été baptisé le 5 septembre 1926 à la paroisse Saint-Donatien. Après ses études primaires à l’école Saint-Jean-Baptiste de La Salle, il entre au petit séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau, le 25 septembre 1938. Très bonnes appréciations de son curé d’abord et de tous ses professeurs ensuite : Excellent séminariste à tous les points de vue. Il a toujours été, en philosophie et en théologie, parmi les premiers de son cours.
Il entre au noviciat de Chanly en septembre 1945 et prononce son 1er serment le 27 octobre 1947. Il entre au grand séminaire sma de Lyon en 1947, pour y être ordonné prêtre le 12 février 1951.
Il est nommé aussitôt professeur de philosophie au petit séminaire de Pont-Rousseau. Il le quittera, en 1957, pour rejoindre la Côte-d’Ivoire où on l’affecte au petit séminaire de Bingerville. Il y sera également nommé professeur de philosophie. Le père Dujardin aimera aussi exercer le ministère dans les villages voisins. Il dira plus tard : J’aurais aimé cette vie de brousse mais, lorsqu’on m’a demandé d’aller à Strasbourg pour y obtenir une licence en philosophie, j’ai compris qu’on donnait à ma vie une autre orientation, et j’ai décidé de m’y consacrer pleinement. En 1960, on le rappelle à Pont-Rousseau où on lui confie, à nouveau, l’enseignement de la philosophie qu’il assurera jusqu’en 1966. C’est alors qu’il est envoyé à Strasbourg pour y préparer, de 1966 à 1969, une licence de philosophie qu’il obtiendra après avoir obtenu d’abord son baccalauréat en théologie. Il assure, en même temps, l’aumônerie d’un groupe de foyers. Ce sont, dit-il, des ménages très accueillants, très soucieux de formation spirituelle et, vraiment, j’ai beaucoup gagné à les fréquenter.
Le 18 mars 1970, il adresse une très longue lettre au père provincial et à son Conseil pour leur faire part de ses réflexions concernant le renouveau dans l’Eglise, et de sa souffrance au sujet de certaines libertés prises en contradiction avec les enseignements du Magistère. L’essentiel tient en ceci : il existe actuellement dans notre Province, comme dans d’autres milieux du monde catholique, une situation telle qu’elle me crée, du point de vue sacerdotal, des difficultés extrêmement graves, pour ne pas dire insurmontables. Il regrette, entre autres, l’abandon du latin, du chant grégorien et la méconnaissance de l’étude et de l’action au service de la doctrine sociale de l’Eglise. Pourquoi cette lettre ? Parce que le père vient d’obtenir sa licence de philosophie et qu’il est maintenant question de lui confier un poste de professeur en Afrique, poste dans lequel le père Dujardin se sentirait mal à l’aise. Le père provincial peut bien lui répondre : Vous aideriez l’Église d’Afrique, qui refuse les contestations d’Europe, à former des prêtres authentiques. Le père, dans une deuxième lettre, écrit : Ce n’est pas de gaieté de cœur que je dois rechercher dans un ministère de diaspora, pour un temps limité, je l’espère, ce que la Province ne peut actuellement me donner.
Justement, le père Dujardin assure une aumônerie militaire à la garnison d’Oberkirch et le général commandant de la place écrit le 21 mars 1970 au père provincial pour lui dire toute la satisfaction que lui donne le père Dujardin qui a si vite et profondément relevé et réanimé la spiritualité de notre communauté. Aussi, écrit-il, suis-je très inquiet à l’idée que vous pourriez être amené à nous l’enlever rapidement. Je me dois donc d’insister très vivement pour que vous ne donniez pas suite à votre projet.
Le père Dujardin restera donc aumônier militaire, d’abord à Oberkirch de 1969 à 1975, puis à Lille de 1975 à 1977, à la satisfaction de ses supérieurs : Très estimé de sa communauté, la visitant régulièrement, il est admis par tous. Sa vaste culture lui permet d’avoir un ascendant sur les cadres. Il reste cependant toujours en relation avec les pères de la Province, heureux de leurs correspondances et de leurs visites, heureux surtout de leur présence lorsqu’il célèbre à Lille ses 25 ans de sacerdoce. Les dernières années, il semble avoir eu quelques difficultés à s’intégrer parmi les autres aumôniers et il ne s’est pas senti à l’aise vis-à-vis de la hiérarchie militaire. Il présente donc sa démission qui est acceptée. Jacques pense alors à aider les pères de la procure de Lille, mais ils suffisent facilement à la tâche. Il hésite pour un autre poste : Je crois avoir bien fait de demander un autre poste dans notre Province, par contre, je crains le désaccord sur la doctrine, la morale.
L’abbé Gaullier, curé de Saint-Laurent à Orléans, ayant accepté de le recevoir, le père Dujardin écrit au père provincial pour le remercier d’avoir donné son accord : Je serais heureux de travailler avec Monsieur l’abbé Gaullier. Vivre en communauté sacerdotale, œuvrer à la pastorale telle que la veut l’Église, voilà de quoi me combler. Monseigneur Riobé, évêque d’Orléans, ayant également donné son accord, le père commence donc son ministère dans cette paroisse d’Orléans où il restera jusqu’en 1987, date à laquelle un renouvellement de personnel provoquera son départ. Le 12 mai 1987, il écrit au père provincial pour lui faire part de sa disponibilité et de ses préférences.
Parmi tous les emplois qu’on lui propose, le père Dujardin choisit celui de la procure à Lyon, auprès du père Chalopin. Il s’en est acquitté si bien que le Conseil provincial, en 1988, le remercie pour les services rendus et le bon esprit évangélique et donc fraternel qu’il a contribué à faire grandir dans la communauté. Il est nommé responsable de la procure en remplacement du père Chalopin démissionnaire, et cette nomination sera renouvelée jusqu’en 1994. En plus de son travail à la procure, le père participe à un ministère paroissial dans le Haut-Beaujolais et il accompagne également un groupe de la Légion de Marie.
Le père Dujardin décède à Lyon, le 18 août 1994, le jour de ses 68 ans.
Ce mot pour vous dire combien j’ai été frappée par la présence du père Dujardin dans la chambre de réanimation. Il était vraiment une icône de Dieu. Dans sa chambre, on y respirait la prière, la présence de Jésus. (Une religieuse soignante)
Le souvenir qu’il nous laisse, c’est un testament de foi, de fidélité à Dieu, à l’Église et son dévouement auprès de son prochain, dévouement porteur de paix, de justice et de réconciliation.(Père Chalopin)
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