Société des Missions Africaines – Province de Strasbourg
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Le Père Ernest SAUER né le 13 décembre 1894 à Sainte-Marie-aux-Mines dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 29 octobre 1917 prêtre le 11 juillet 1920 décédé le 27 décembre 1973 |
1920-1928 Nigeria
1928-1940 Haguenau, professeur décédé à Saint-Pierre, France, le 27 décembre 1973 |
Le père Ernest SAUER (1894 - 1973)
Ernest Sauer est né le 13 décembre 1894, à Sainte-Marie-aux-Mines, au diocèse de Strasbourg. Orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans, il fut confié en 1903 à l’Établissement Saint-Joseph de Thann, établissement tenu par des Religieuses du Très-Saint Sauveur de Niederbronn.
Il avait deux sœurs qui toutes deux moururent jeunes, et un frère, du nom de Joseph, qui fut reçu comme lui à Thann. Ce frère, son aîné de deux ans, devait s’établir ensuite à Troyes ; il mourut en 1926.
À la rentrée scolaire de 1909, Ernest Sauer entra à l’école apostolique de Keer, où il fit ses études secondaires jusqu’à la classe de seconde inclusivement. La déclaration de guerre en août 1914 interrompit sa scolarité. Pendant trois mois, il fut interné au camp alsacien d’Annonay en Ardèche, et ce n’est qu’après trois autres mois passés chez son frère à Troyes qu’il put, en février 1915, retourner à l’école pour achever ses humanités. Ne pouvant rejoindre Keer, il se rendit pour cela à Pont-Rousseau près de Nantes. Il fit ensuite, au grand séminaire de Lyon, son noviciat, ses études philosophiques et théologiques, prononça le serment d’appartenance à la Société le 29 octobre 1917 et fut ordonné prêtre par Mgr Moury, à Lyon, le 11 juillet 1920.
En octobre 1920, il partit comme missionnaire au Vicariat Apostolique du Bénin. Ce Vicariat était constitué territorialement par les Provinces occidentales de la Nigeria. Les premiers missionnaires de cette région étaient venus de Porto-Novo et avaient fondé une mission à Lagos en 1868. Dans cette ville se trouvait la résidence, depuis 1912, du Vicaire Apostolique Mgr Terrien. Le Père Sauer fit au Bénin un séjour continu de 1920 à 1928 : à la mission d’Abéokuta de décembre 1920 à avril 1923, puis à la paroisse de la cathédrale Sainte-Croix de Lagos jusqu’au mois de février 1928. Ce furent des années de dur labeur pour le jeune missionnaire, car la pauvreté était grande alors dans les missions et les privations nombreuses. Il se donna tout entier à sa tâche apostolique, en collaboration avec d’autres éminents missionnaires du Bénin, tels le Père Arial, le Père Eugène Gasser, le Père Bader.
Le Père Sauer rentra en congé en mars 1928 et, selon les arrangements convenus avec Mgr Terrien et avec le Visiteur, le Père Louis Freyburger, son retour était prévu pour Noël de la même année. Mais l’autorité provinciale décida de retenir le Père Sauer en Alsace. Mgr Terrien eut beau insister, dire qu’il avait le plus grand besoin du Père et qu’il conservait l’espoir de le revoir au Bénin, écrire même au Supérieur Général, à la date du 27 mai 1929, qu’il désirait réavoir au Bénin cet excellent missionnaire, ses demandes pressantes ne furent pas satisfaites. L’affectation du Père Sauer resta définitivement changée, cela d’autant plus que Mgr Terrien mourut le 3 août 1929 et que la mission de Lagos était attribuée à la Province d’Irlande.
L’activité du Père Sauer, à partir de 1929 et jusqu’en 1963 (en dehors des années de guerre 1940-1945 pendant lesquelles nos écoles étant fermées, il fut aumônier du Couvent Saint-Joseph de Niederbronn), fut essentiellement le professorat. Il l’exerça à Haguenau de 1945 à 1959, et enfin, de 1959 à 1963, au Zinswald, lorsque les classes supérieures furent transférées de Haguenau au Zinswald. Ce dernier changement d’ailleurs comportait pour lui bien des gênes et des désagréments. Il les accepta cependant, avec les dispositions toutes dévouées qu’il avait toujours montrées à l’égard de notre œuvre des écoles apostoliques. Il gardait la volonté d’en assurer le progrès et y exerça une influence heureuse tant que cela lui fut possible. En même temps que professeur, il fut aussi pendant plusieurs années directeur de la maison de Haguenau, directeur des études, maître de chant, organiste.
En 1963, le Père Sauer cessa son activité scolaire, alors que sa santé commençait à faiblir, que ses yeux surtout se fatiguaient énormément : toute sa vie, il avait souffert d’une vue très faible. Il passa ses dernières années d’abord à Haguenau, en 1963-1967, à la maison Sainte-Marie de Niederbronn en 1967-1969, au Zinswald en 1969-1970, et enfin à la maison d’accueil de Saint-Pierre, où il arriva en septembre 1970. C’est là qu’il mourut, après une courte hospitalisation à Barr, le 27 décembre 1973.
Une de ses dernières grandes joies avait été, le 16 juillet 1970, de pouvoir fêter son jubilé d’or sacerdotal. Il le fit à la basilique Notre-Dame de Thierenbach, où il célébra une messe d’action de grâces, entouré de plusieurs confrères. Mgr Strebler fit le sermon de circonstance. Plusieurs Sœurs de Nierderbronn aussi assistèrent à cette fête : il les avait invitées, heureux de pouvoir manifester, comme en bien d’autres occasions déjà, le souvenir affectueusement reconnaissant qu’il gardait aux Sœurs qui avaient accueilli ses années d’enfance.
Le Père Sauer était un tempérament ardent, et aussi quelque peu irritable et porté parfois à la mauvaise humeur. Certaines classes de chant, dit-on, étaient restées célèbres par ses colères. Il fut avant tout un homme de devoir, ennemi de la nonchalance et du laissez-aller, désirant ardemment réaliser par son activité le plus de bien possible aux œuvres et aux personnes qui lui étaient confiées. Il avait aimé la vie missionnaire et il le resta toute sa vie dans son cœur. Ses anciens élèves ont rapporté que, bien souvent, avec une sorte de nostalgie, il leur parlait de Lagos et d’Abéokuta et du travail apostolique en ces pays. Il les rendait attentifs aux problèmes de l’évangélisation de l’Afrique. Professeur, pendant tant d’années, de français et de latin, d’histoire et de géographie, il fut aussi un modèle de vrai éducateur chrétien. Et l’on sentait que son action était soutenue par des convictions surnaturelles solides, par une vie intérieure profonde, une vie d’union à Dieu. On était frappé par son attitude grave et recueillie en présence du Saint-Sacrement, dans le temps de la prière des heures, dans la célébration de la sainte messe. Il faut ajouter qu’il avait, envers ses confrères, des attentions toutes fraternelles et vraiment délicates de gentillesse.
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