Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 14 mai 1915 à Montbert dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 24 juillet 1935 prêtre le 6 janvier 1939 décédé le 11 août 1982 |
1939-1945 Pont-Rousseau, professeur et économe décédé à Rezé, France, le 11 août 1982, |
Le père Paul LOMELET (1915 - 1982)
Paul Lomelet est né le 14 mai 1915 à Montbert, en Loire-Atlantique, dans le diocèse de Nantes. Son père Léon Lomelet et sa mère Christine Clénet eurent quatre garçons et deux filles. Paul est baptisé dès le lendemain de sa naissance.
Après ses études primaires, il entre au petit séminaire diocésain de Guérande où il étudie de 1926 à 1931, puis il rejoint le collège clérical de Châtillon-sur-Sèvre où il termine ses études secondaires en 1933. Attiré par les Missions Africaines, il entre au noviciat de Chanly, en Belgique. Il prononce le serment qui le fait membre des Missions Africaines le 24 juillet 1935. Appelé au service militaire, il est réformé pour le motif suivant : rhumatisme et souffle cardiaque. Il entre au grand séminaire de Lyon pour ses études théologiques et est ordonné prêtre le 6 janvier 1939.
Il est d'abord affecté au petit séminaire de Pont-Rousseau et nommé professeur de cinquième. La guerre commence. Très vite, à cause des transferts successifs du séminaire à la rue du Ballet, puis dans le Maine-et-Loire, il est choisi comme économe chargé du ravitaillement. La connaissance du milieu maraîcher et de la région nantaise lui sera d'un grand secours. Après la guerre, et le retour du séminaire à Rezé, le père Lomelet aura la joie de recevoir son affectation pour la Côte d'Ivoire.
Lorsqu’il débarque à Sassandra, il est accueilli par la fanfare du père Bordes qui le conduit à la mission. Il doit rejoindre Daloa à l'intérieur du pays où, avec les conseils du père Tranchant, il doit se former, peu à peu, à la vie missionnaire. On le choisit deux ans après, pour rejoindre Grand-Lahou, mais finalement, on lui demande de rester à Divo où il doit assurer un remplacement. Il en sera le curé et y restera vingt-cinq ans de 1947 à 1972.
A Divo, tout est pratiquement à faire quand il y arrive. La mission est une case et l’église une paillote. Mais rien n'arrête le courage de ce jeune missionnaire : quand il quittera Divo, il laissera une dizaine d'églises et de chapelles, trois centres paroissiaux. Comme le dira le père Aillerie le jour d'enterrement du père, ces églises ne sont-elles pas le signe d'une autre Eglise, faite de pierres vivantes, animée par des catéchistes, des chefs d'église, des responsables, des femmes chrétiennes ? Et cette Eglise-là, le père Lomelet s'est fatigué à la construire aussi, jour après jour.
Il suffit de parcourir les registres de la mission, de lire les lettres du père ou de ses collaborateurs pour se rendre compte de l'œuvre immense qu’il a accomplie. En 1950, il écrit : Nous avons été bousculés par la rentrée scolaire et les différentes écoles de brousse ; j'ai plus de six cents élèves à Divo et huit cents en brousse. On lit ailleurs : Pour Noël, pendant une semaine, j'ai préparé les catéchumènes au baptême. J'ai eu la joie de faire 100 baptêmes d'adultes, 20 d'enfants, 15 mariages. En 1956, il connaît beaucoup de joie : Nous avions pour Noël une assistance de plus de quatre mille personnes, les païens s'étant ajoutés aux chrétiens pour fêter l'Enfant-Dieu. Nous avons donné plus de deux mille communions. J'ai fait 148 baptêmes d'adultes, 15 d'enfants, 13 mariages.
Le père Mario Boffa, qui a été son vicaire de 1960 à 1963, témoigne : Passionné par l'école, le père m'a encouragé à en ouvrir des dizaines, même quand il savait qu'elles ne seraient pas reconnues officiellement ; on les appelait catéchistiques. Notre collaboration atteignit son apogée dans la pastorale des mariages chrétiens : 185 en 1963, à la suite de nombreuses retraites qui regroupaient par canton les concubinaires des villages. Le "vieux lion" – ainsi surnommait-on affectueusement le père Lomelet – en était ravi. Un jour, des instituteurs témoigneront pour lui : C'est sous son impulsion que furent créés beaucoup de mouvements d'action catholique.
L'œuvre accomplie à Divo, le père Lomelet, devenu âgé, va la poursuivre pendant dix ans encore, de 1972 à 1982, à la mission de Hiré qui dépendait autrefois de Divo. Cette fois, il est redevenu "vicaire" d'un jeune père italien, le père Antonio Gariglio qui témoigne : Nous avons vécu dix ans ensemble, vous avec votre caractère, moi avec le mien, pas toujours facile, permettez-moi de le dire. Vous connaissiez le pays dida. Vos conseils m'ont aidé à résoudre pas mal de problèmes. Vous m'avez encouragé dans la construction d'églises : il faut que les chrétiens se sentent chez eux quand ils sont à l'église. Un lieu de culte convenable facilite la rencontre de l'homme avec Dieu.
Ces églises de pierres et ces églises de pierres vivantes, ces communautés chré-tiennes, où le père Lomelet prenait-il la force de les construire ? Le père Boffa, son vicaire nous le dit : Le père Lomelet était fidèle aux exercices traditionnels de piété ; il faisait sa méditation avant la messe, se promenant à côté de l'église son livre à la main. Le père Aillerie témoigne également : Je me souviens de le voir dès six heures du matin en méditation avant la messe. C'était son habitude. C'était certainement sa force. Un ami européen qui l'a bien connu ajoute : Le père Lomelet ? un prêtre qui disait bien la messe.
Le mardi 4 mai 1982, le père Lomelet quitte définitivement cette terre d'Afrique qu'il a tant aimée. Il souhaite prendre se retraite dans son village auprès de sa sœur, mais ne refuse pas aussi de rendre service à la procure de Rezé. Il pense d'ailleurs y venir, car il a besoin de consulter un spécialiste des yeux. C'est à Rezé qu'il décède le 11 août 1982, quelques mois seulement après son retour d'Afrique.
Le mérite du missionnaire ne se mesure pas en chiffres. Mais préparer, de loin ou de près, l'accession de quatre prêtres didas au sacerdoce, construire tout ce que vous avez construit, conférer le baptême à plusieurs milliers de catéchumènes, cela donne tout de même une idée de l'œuvre immense que vous avez accomplie en 37 ans. Le diocèse de Gagnoa, par ma bouche, vous exprime toute sa gratitude pour tout votre travail missionnaire dans cette région et vous donne l'assurance de son inoubliable souvenir. (Mgr Noël Tékry)
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