Société des Missions Africaines – Province de Strasbourg
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née le 29 septembre 1923 à St Christophe de Luat dans le diocèse de Laval (France) membre honoraire de la SMA le 9 novembre 2000 décédée le 14 août 2006 |
appartient à la congrégation de la Fondatrice des Sœurs de la Miséricorde décédée à Poitiers (France), le 14 août 2006, |
Sœur Marthe-Marie PORTIER (1923-2006)
"D'un cœur simple et joyeux, j'ai tout donné".Ces mots conviennent bien à Marie-Marthe. Elle donnait beaucoup, comme cette fontaine de village qui porte l'inscription : "Je suis bonne, je sais seulement donner." En cela, elle était féminine, en plus de sa coquetterie, de son élégance naturelle (...et de sa curiosité, pourrais-je ajouter !). Elle-même se définissait comme un garçon manqué qui "se trouvait bien au milieu des hommes" (ce sont ses propres paroles). "Le jour où je donne quelque chose, je reçois", aimait-elle à répéter, et elle y croyait. Elle était entrée dans le mouvement de la vie, qui est de donner pour recevoir et de recevoir pour donner. Il n'est pas difficile de l'imaginer aujourd'hui passant son ciel en faisant du bien sur terre, avec sœur Thérèse de l'Enfant Jésus, qu'elle aimait bien. Elle donnait tout. Elle s'est donnée jusqu'au bout.
Marie-Marthe, Louise Portier "dans le civil" , a toujours gardé son nom de religion, et elle a bien fait. N'était-elle pas en même temps Marie et Marthe ? D'elle on aurait pu écrire ce qu'on a écrit de Marie de Magdala : "Elle se distingue par des actes personnels surprenants qui manifestent une forte personnalité. Briser un vase de parfum, demeurer fidèle dans l'adversité... Elle est une femme forte, une femme de tête. Quelle différence avec les disciples qui agissent en groupe, de manière frileuse. Elle n'en fait qu'à sa guise et ne se préoccupe pas des convenances sociales. Elle donne une idée d'individualiste." Un exemple d'acte personnel : faire des sœurs togolaises de la Miséricorde de Sées sans attendre de mandat de ses supérieures. Et son dernier voyage en Alsace montre assez sa fidélité à toute épreuve.
Fidèle à son nom, elle a été aussi Marie à Cana. Comme la "mère de Jésus", elle était à nos côtés, attentive (trop quelquefois ?). Elle voyait ce qui nous manquait, mais aussi ce qui n'allait pas dans nos vies. En souffrait-elle ? Elle le portait sûrement dans sa prière. Car elle était encore Marie de Béthanie, qui s'assied aux pieds de Jésus pour l'écouter. Dès 4 h du matin, Marie-Marthe était debout, Un coin de son salon servait de chapelle intérieure.
Mais elle était aussi Marthe, toujours en mouvement, sans repos. Le Père Joseph de Kouméa l'a surnommée "la flèche". Avec les Marie et Marthe de l'Evangile, elle nous assistait de ses biens. Elle prenait soin de nous, parfois jusqu'à l'épuisement de ses ressources et de ses forces. On peut dire sans crainte qu'elle a tout donné. Il n'y a aucune raison qu'elle s'arrête aujourd'hui.
Elle était joyeuse et se disait femme libre. N'avait-elle pas souhaité qu'on chante à son enterrement le "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien" d'Edith Piaf ? Ce qui fut fait.
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