Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 28 novembre 1907 à Bessèges (Gard) dans le diocèse de Nîmes, France membre de la SMA le 19 juillet 1925 prêtre le 29 juin 1930 décédé le 16 août 1964 |
1930-1936 Lyon, étudiant et professeur au grand séminaire décédé à Arrigas, France, le 16 août 1964 |
Le père Gabriel CLAMENS (1907 - 1964)
Gabriel Clamens est né à Bessèges, dans le Gard, le 28 novembre 1907. La famille aura 9 enfants : 3 filles dont l’une deviendra carmélite et 6 garçons. Le jeune Gabriel suit ses études primaires à Marseille, puis il entre en formation aux Missions Africaines à Mozac, Chamalières et Saint-Priest. En 1923, il entre au noviciat, à Chanly, où il prononce son serment le 19 juillet 1925.
Cette même année, il est admis au grand séminaire de Lyon. Après son service militaire à Nîmes, vu ses grandes qualités intellectuelles, il continue ses études aux facultés catholiques de Lyon. En 1931, il obtient son doctorat en théologie. Auparavant, il a été ordonné prêtre le 20 juin 1930.
Le conseil provincial le nomme professeur de théologie au grand séminaire de Lyon. Il y restera jusqu’en 1937, se consacrant de plus en plus, au fil des ans, à l’enseignement de l’Ecriture Sainte. L’entente ne sera pas toujours parfaite avec le supérieur de la maison, le père Prioul, et le père Clamens réagira fortement quand il aura quelquefois l’impression d’être incompris. Pendant ce temps consacré à l’enseignement, il demande à partir en Afrique tout en acceptant de continuer son travail. L’Afrique s’éloigne sans doute, mais je songe devant Dieu à l’œuvre commune, qui est donc l’œuvre de tous et de chacun, la conversion de l’Afrique à laquelle nous sommes tous consacrés.
En 1937, il est envoyé à Rome pour se spécialiser dans les études bibliques, sous la conduite du père Béa, recteur de l’Institut biblique. Il achève ses études en juin 1939 : il a obtenu sa licence en Ecriture Sainte avec la mention cum laude.
Il est alors désigné pour le vicariat apostolique du Dahomey. Il est nommé professeur d’Ecriture Sainte au grand séminaire de Ouidah et se réjouit de participer à la formation du clergé local. Il profite des week-ends pour aller célébrer dans les villages qui entourent le grand séminaire. Ce sont des moments de grande joie. Mon rêve d’enfance se réalise. Après dix ans de prêtrise, dix ans d’attente, me voilà enfin parmi eux.
En février 1942, le père Clamens est nommé curé d’Allada. Il rejoint le père Barreau qui ne peut rester seul. Une nouvelle collaboration commence avec son jeune vicaire de 61 ans. Trois mois plus tard, des ennuis de santé l’obligent à retourner au séminaire. Ne s’y sentant plus à l’aise depuis son passage à Allada, il est nommé à Cotonou où il retrouve une vie paroissiale. Mais l’horizon s’obscurcit. Lors d’une conférence sur la colonisation, le père Clamens, emporté par son sujet, prend imprudemment parti pour le maréchal Pétain. Cette allégeance politique provoque bien des remous. Il entre également en conflit avec maître Bourjac, le notaire qui s’occupait des affaires du vicariat. Tout cela conduit ses supérieurs à le rappeler en France en 1945.
En 1946, il est nommé supérieur du noviciat de Chanly. Il proteste fortement, mais accepte cependant, toute en faisant pression pour retourner au Dahomey. Cela ne lui sera pas accordé. En 1947, il est nommé aumônier à Vénissieux, chez les sœurs de Notre-Dame des Apôtres. Quelques mois plus tard, en 1948, le paysage s’éclaire : Monseigneur Durrheimer lui offre de venir en Côte d’Ivoire et le nomme à Katiola.
Le père Clamens va se passionner pour son nouveau pays d’adoption. Il découvre avec joie le nord de la Côte d’Ivoire. Dans plusieurs articles de l’Echo des Missions Africaines, il parle de Niakaramandougou, de Ferkessédougou, de Sinématiali. Il se donne à fond à ce qu’il fait. Il étudie la langue locale et, en 1950, met au point un Essai de grammaire sénoufo-tagwana. Il devient un spécialiste du monde sénoufo et publie différents articles sur les gravures rupestres en pays djimini, sur les langues secrètes du Poro, sur l’archéologie… Tout semble l’intéresser.
En 1953, le père Etrillard, visiteur sma, est à la recherche d’un directeur des écoles catholiques de la Côte d’Ivoire, car celles-ci sont en plein essor. A sa demande, le conseil provincial met le père Clamens à sa disposition pour cette œuvre si importante. Le 24 octobre 1954, il est donc affecté au vicariat d’Abidjan pour y remplir les fonctions de directeur de l’enseignement privé catholique pour l’ensemble de la Côte d’Ivoire. Il va s’en acquitter parfaitement jusqu’en 1960.
A cette date, monseigneur Yago devient archevêque d‘Abidjan, en remplacement de monseigneur Boivin. Il souhaite réorganiser la direction de l’enseignement catholique, en confiant au père Peillon la partie technique, et à un prêtre africain tout ce qui concerne les relations avec le gouvernement. Le père Clamens vit mal cette évolution. Après un moment de révolte, il accepte de s’effacer et rejoint, pour quelques mois, la mission de Tabou où il travaille avec le père Cossé.
A cette époque, on cherche un prêtre pour assurer le secrétariat du délégué apostolique à Lagos. Ce poste est proposé au père Clamens qui l’accepte et qui va s’y adapter facilement. En 1963, il est donc à Lagos. A côté de son travail de secrétariat, il a mission de s’occuper de la communauté française vivant au Nigéria.
En 1964, le père Clamens revient en congé. Le 15 août, il se trouve à Arrigas, dans le Gard, pour une fête de famille. Le lendemain, il tombe dans sa chambre, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Il repose dans le cimetière d’Arrigas auprès des siens.
Même si son tempérament entier lui joua de mauvais tours et l’empêcha de donner toute sa mesure, c’était un missionnaire riche de belles qualités et d’une générosité exemplaire. Dans sa vie de prêtre, il n’y avait place ni pour la tristesse, ni pour le découragement. Il n’est pas possible d’imaginer que, même dans la mort, son sens de l’humour et son sourire l’aient quitté.
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