Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 30 mai 1898 à Lamothe dans le diocèse du Puy, France membre de la SMA le 9 juillet 1921 prêtre le 28 juin 1924 décédé le 3 septembre 1983 |
1924-1927 missionnaire au Dahomey décédé à Montferrier, France, le 3 septembre 1983, |
Le père Eugène OLIVAIN (1898 - 1983)
Eugène Olivain est né le 30 mai 1898 à Lamothe en Haute-Loire. Après l'école primaire à Lamothe, il étudie au petit séminaire de Paradis dans le diocèse du Puy de 1911 à 1916. Il entre au grand séminaire des Missions Africaines à Lyon le 30 septembre 1916. Ses études sont interrompues par le service militaire de 1917 à 1920. Il est ordonné diacre le 28 septembre 1923 et prêtre le 28 juin 1924.
Sa première nomination l'envoie, en 1924, au Nigeria, dans le vicariat apostolique de Lagos. Monseigneur Terrien l'affecte à Ijebu-Ode. Mais la mission voisine d'Eshure se trouve bientôt sans prêtre : le père Olivain en reçoit la charge. Son district comporte neuf stations. De là, il écrit : J'ai déjà fait le tour complet du district, et j'ai été partout fort bien reçu. J'ai trouvé quelques églises convenables, voire belles, comparées à d'autres si misérables ! Il y a des églises sans portes ni fenêtres. Mon désir serait d'y mettre au moins des portes afin d'empêcher les animaux de chercher un refuge dans le lieu saint. Mais il se retrouve seul, et la solitude lui pèse. Il s'en plaint au supérieur général qui lui fait répondre, le 11 avril 1927 : Avec vous, nous déplorons l'état actuel des choses qui fait qu'un peu partout, à l'heure actuelle, nos missionnaires vivent plus ou moins isolés. C'est là la conséquence inéluctable de la disproportion entre la marche toujours ascendante du mouvement de conversion et le nombre plus ou moins stationnaire des ouvriers.
En 1927, le Conseil général l'affecte au vicariat apostolique de Côte d'Ivoire. Monseigneur Moury l'envoie à Bouaké. Il y trouve le père Schmidt qui a ouvert cette mission en 1925. Ensemble, ils construisent la première église Sainte-Thérèse. Quand le père Schmidt quitte Bouaké, en 1928, le père Olivain devient le supérieur de la mission.
En août 1930, après six années ininterrompues en Afrique, il rentre en congé. Il est bien mal en point. Il fait alors une cure à Vichy avec l'intention de retourner rapidement à Bouaké, puisqu'il est en pourparlers pour acheter une Renault six chevaux d'occasion pour Bouaké. Mais il va devoir rester à Lyon, à la clinique des Essarts, près de Bron, pour se soigner de la tuberculose : on le croyait perdu irrémédiablement, les poumons étaient gravement atteints, il avait perdu 17 kilos. Il a été soigné avec beaucoup de dévouement et d'intelligence et, Dieu aidant, vers le mois de décembre, on a remarqué un changement sensible.
Le 30 juin 1932, le père Laqueyrie lui demande : Les poumons demeurent-ils en bon état ? Vos rhumatismes ne vous ont-ils pas fait trop souffrir ? Avez-vous abandonné votre canne ? De Lamothe, où il se repose en famille, il répond : Manger, dormir et ne rien faire, voilà mon programme depuis que j'ai quitté Lyon, le tout accompagné de beaux rêves sur l'Afrique.
En février 1934, il obtient le feu vert d'un médecin pour repartir en Afrique. En juin 1934, il est nommé à la procure de Marseille pour quelques mois, comme second du père Moulin. Il va y passer dix-huit mois. Là, il reçoit une nouvelle nomination qui l'envoie à Samos et non en Afrique. Il en accuse réception par une lettre datée du 11 décembre 1935 : Au mois de juin 1934, vous me disiez, en me donnant l'ordre de partir à Marseille, que mon stage ici ne serait que de quelques mois, puis que je pourrais envisager mon départ pour les missions. Ce séjour a duré un an et demi, et comme conclusion c'est l'ordre de partir ailleurs. Vous pouvez donc supposer que cette communication n'a pas été accueillie avec le sourire. Mais il obéit et se rend à Samos, où il va seconder le père Hamon.
En avril 1937, le provincial l'affecte à la procure de Paris, pour seconder le père Duhil. Le 5 août 1937, il demande de nouveau à partir en Côte d'Ivoire. Un docteur ayant donné le feu vert, il embarque à Marseille, sur le Banfora, le 20 novembre 1937. Il est affecté comme vicaire à Dabou. Le 26 février 1939, il écrit de Tiassalé : Mes quelque 5 000 chrétiens et presque autant de catéchumènes se trouvent dans 52 villages. En 1938, j'ai réussi à les visiter cinq fois. Chaque soir : catéchisme, confessions ; pendant la journée : soins aux malades et règlement de palabres ou réception de visites. Voilà donc la belle vie qui nous délasse du métro et des autobus. Il rentre en congé en 1945, puis revient en Côte d'Ivoire, cette fois-ci à Bouaké. Il aura plusieurs vicaires successifs : les pères Paul Devienne, Michel Roze, Joseph Le Glatin. En 1948, la mission voisine de Toumodi est sans supérieur car le père Rey, malade, doit rentrer : le père Olivain y est nommé pour le remplacer
En 1953, il revient en France et est affecté comme second du père Lebert au Rozay, puis, à partir de 1955, comme aumônier des petites servantes du Sacré-Cœur à Lamure-sur-Azergues. En 1957, il est aumônier des Franciscaines de Sainte-Marie-des-Anges, rue Tronchet à Lyon, qui écrivent au père provincial, le 6 mai 1957 : Nous sommes très, très contentes de ce que vous nous ayez donné le père Olivain, prêtre très pieux, très édifiant.
Le 9 novembre 1957, le père Provincial note : le père Olivain a été quatre jours dans le coma, à la suite de violents maux de tête. Il va un peu mieux. Le 22 décembre 1957, le père provincial note : Le père Olivain a subi deux opérations crâniennes. Il est à La Croix-Valmer depuis le 10 décembre, pour une convalescence de deux ou trois mois.
En 1961, à 63 ans, il se retire à La Croix-Valmer. En 1974, un conseiller provincial note après sa visite : Lecture et conversation le fatiguent assez vite. Il m'a parlé en souriant, avec humour même ; il envisage la mort avec sérénité.
En octobre 1979, tous les résidents de La Croix-Valmer sont transférés dans la nouvelle maison de Montferrier, près de Montpellier. C'est là qu'il meurt le 3 septembre 1983.
Recherchez .../ Search...