Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 29 juillet 1985 à Curtin dans le diocèse de Grenoble, France membre de la SMA le 6 novembre 1910 prêtre le 13 novembre 1910 préfet apostolique de Niamey le 11 mai 1942 préfet apostolique de Parakou le 13 mai 1948 décédé le 5 septembre 1963 |
1911-1913 Ouidah et Cotonou (Dahomey) décédé à Sainte-Foy, France, le 5 septembre 1963, |
Monseigneur François FAROUD (1885 - 1963)
François Faroud est né le 29 juillet 1885 à Curtin, dans l’Isère, dans une famille modeste ; son père est sacristain à Grenoble. Il suit les études philosophiques et théologiques au séminaire diocésain. Sous-diacre, il sollicite l’entrée à la Sma, auprès de monseigneur Pellet.
François fait alors son noviciat à Chanly, en Belgique, puis suit la théologie à Lyon et est ordonné prêtre le 13 novembre 1910. Ses qualités, son tempérament, sa vie spirituelle laissent pressentir un prêtre solide, constant et généreux. Début 1911, sa maman décède. Nommé pour le Dahomey, il s’embarque à Bordeaux le 25 février 1911, après avoir réconforté son père dont il se sépare douloureusement.
Le 11 mars 1911, le Dahomey l’accueille. Il commence son ministère avec la charge de professeur à Ouidah, puis à Cotonou. En 1913, il est chargé de la procure du Vicariat, auprès de monseigneur Steinmetz. Il entreprend, avec son évêque, de longues visites dans le pays : on le trouve à Ouidah, Bohicon, Abomey, Zagnanado…
Survient alors la guerre de 1914-1918. Mobilisé, il rejoint Dakar. En 1916, il est à Saint-Raphaël, comme caporal infirmier. Démobilisé en 1918, il retrouve le Dahomey où les missions ont bien souffert de l’absence de prêtres. En 1919, on le charge d’ouvrir une 1ère école de catéchistes et de maîtres d’école à la ferme Sainte-Jeanne d’Arc de Ouidah. De retour en France, en 1920, pour raisons de santé, il exprime son désir d’entrer à La Chartreuse, mais il n’obtient pas de réponse. Par contre, on lui confie la fondation de Baudonne, où il séjournera de 1920 à 1925.
En 1925, le père est nommé supérieur du collège de Tantah, en Egypte, et curé de la ville. Il y est contre son goût et doit affronter contradictions, désordres, mésententes, bureaucratie. Il demande son retour au Dahomey.
En 1926, il peut revenir à Cotonou et est chargé de la paroisse de Dassa-Zoumé, où il entreprend la construction de l’église en granit. Il y accueille des sœurs. Il se sent à l’aise et est heureux de noter le grand nombre de conversions et la fidélité courageuse des chrétiens. Le père Parisot loue son esprit entreprenant, apostolique et sa sérénité.
En 1930, monseigneur Steinmetz, inquiet de l’avancée de l’islam, gagne Niamey, au Niger avec le père Faroud et lui confie la fondation d’une station. Le père a amené avec lui deux Dahoméens de Dassa comme compagnons. Avec eux, il construit une maison. Le 1er août 1931, arrive le père Grosseau qui ne s’adapte pas et décède le 15 septembre. Le père tient bon, aidé par le père Daniel, et construit une église en briques séchées.
Le 24 décembre 1931, la croisière Paris-Le Cap-Paris (36 000 km), qui veut visiter et réconforter les missions, s’arrête à Niamey, avec l’Abbé de Moor, la Comtesse de Kinnoul et le Père Van Sambeck, visiteurs et bienfaiteurs appréciés à l’occasion de Noël.
Le père continue à bâtir, commence la catéchèse avec 20 enfants. Seuls, des européens et quelques dahoméens forment le groupe des chrétiens. Après cinq ans de séjour, il rentre en congé en France. De passage au 150, à Lyon, il recommande aux séminaristes, l’étude de la langue indigène, l’intérêt à la culture, la sainteté, l’humilité, la douceur ; tout cela le caractérise bien.
De retour à Niamey après ses congés, il se heurte au nouveau gouverneur plutôt sectaire, et qui refuse le transport gratuit des matériaux pour l’église. La séance est orageuse avec le père. Des enfants musulmans quittent la mission, par peur.
Dès 1932, on a parlé d’une préfecture apostolique à Niamey, s’étendant jusqu’à Kandi, au Dahomey, et à Fada N’Gourma vers le Burkina-Faso actuel, mais les distances sont considérables. N’ayant pas de voiture, le Père se déplace sur des camions commerciaux, juché sur les bagages.
Jour de joie, l’église est construite, bénie et inaugurée le 1er octobre 1932. Le nouveau gouverneur Bourgin y est présent. Mais le père est seul à cette fête, car ni monseigneur, ni les confrères ne sont venus ; il en est peiné et ne comprend pas.
Les 35 enfants du catéchisme subissent persécutions et menaces des musulmans et d’un marabout berbère assez fanatique. Mais, à Fada N’Gourma et à Kandi, il reçoit l’aide précieuse des maîtres d’école publique, parfois chrétiens. Le père est attristé du fait de l’agressivité de l’islam, car il constate que ses meilleurs écoliers le quittent. La solitude pèse lourd.
En 1934, le Père obtient une voiture. Cela lui permet de se rendre plus souvent à Fada N’Gourma où les animistes sont dix fois plus nombreux que les musulmans. Il visite des secteurs peu islamisés où il explique les raisons de sa venue. C’est un espoir pour l’avenir.
Dans l’Echo des Missions Africaines, il détaille les nombreux obstacles semés sur sa route : inimitié, état des chemins, dettes, manque d’argent. En 1935, il baptise à Fada les 14 premiers Gourmantchés et, à Niamey, il fait aussi ses 19 premiers baptisés. En 1936, trois pères sont installés à Fada N’Gourma. En 1939, Rome se décide à lancer la terna pour Niamey, mais la guerre bloque le projet. C’est le 11 mai 1942 que le père Faroud est nommé préfet apostolique de Niamey, une immense préfecture qui inclut Zinder et Natitingou, localités distantes de 1.600 kms, avec une superficie de 140.000 km2. Cinq prêtres seulement travaillent sur le terrain.
En 1946, après plus de huit ans de séjour, il rentre en congé. A la Toussaint 1946, un père rédemptoriste arrive à Niamey ; d’autres suivront, ce qui permet à monseigneur Faroud d’ouvrir d’autres stations : missions et fondations se succèdent au Nord-Dahomey, jusqu’à la création de la préfecture de Parakou.
En 1946, Rome confie la première préfecture de Parakou à monseigneur Faroud qui, à 60 ans, vient loger à Parakou, dans une pauvre paillote. Cette préfecture comprend cinq stations. Peu après, de nouvelles stations seront fondées. Mais, à Parakou, le travail est ardu chez des Baribas assez influencés par l’islam.
En mars 1953, visite de monseigneur Lefèvre, délégué apostolique de l’A.O.F. La préfecture couvre 86 000 km2 pour 500 000 âmes, avec 8 000 catholiques. Les soeurs nda. s’installent au Niger et au Nord-Dahomey. Leur présence transforme les mentalités. Bientôt s’ouvrent des écoles pour filles et garçons.
En 1954, monseigneur Faroud est décoré de la Légion d’Honneur, après 43 ans de vie missionnaire. Le poids des ans pèse et affaiblit le préfet. En août 1955, il offre sa démission qui est acceptée le 23 décembre : il a 70 ans.
Il laisse à son successeur une préfecture avec 13 missions, 73 stations, 23 écoles primaires, 70 écoles catéchétiques comptant des milliers d’écoliers. La petite plante est devenue un bel arbre !
Le 30 octobre 1956, monseigneur Faroud quitte le Dahomey pour Grenoble, afin de soigner son diabète. Il espérait bien y retourner. Mais, n’ayant pas recouvré vraiment sa santé, le conseil provincial l’affecte à Chaponost, comme directeur spirituel, en 1957. En 1958, il est décoré de l’Etoile Noire du Bénin.
En 1960, il est nommé aumônier des sœurs nda à Tullins, puis est affecté au Rozay où il fête son jubilé d’or, tel le moissonneur qui rentre chargé de récoltes et de fruits. Monseigneur Chopard-Lallier lui a succédé à Parakou et lui rend le plus bel hommage.
En 1963, la santé se dégrade. Il doit être hospitalisé. Le 5 septembre, le vétéran du Dahomey, du Niger, de Parakou, s’éteint à 78 ans. Monsieur Hubert Maga, président de la République du Dahomey, et monseigneur Berliet, évêque de Niamey, se font un devoir d’honorer sa mémoire et son apostolat si fécond, fait de dévouement, de courage et de foi.
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