Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 17 avril 1883 à Vialas (Lozère) dans le diocèse de Mende (France) membre de la SMA le 18 décembre 1903 prêtre le 23 décembre 1905 (en Egypte) décédé le 12 septembre 1963 |
1906-1920 missionnaire au Nigeria décédé à Villefort, France, le 12 septembre 1963, |
Le père Georges OLLIER (1883 - 1963)
Je m’incline devant vos ordres que je dois regarder comme la volonté de Dieu. (18/11/ 1935) Cette parole reviendra comme un leitmotiv tout au long de sa vie…
Georges Ollier est né le 17 avril 1883 à Vialas, en Lozère et le diocèse de Mende, de Louis Ollier et de Catherine Chas. Il fait ses études primaires à l’école libre de Vialas, puis part à Chamalières pour des études secondaires qu’il poursuit au collège Richelieu, à Clermont-Ferrand.
En 1901, il rejoint le "150" à Lyon, puis il est envoyé au grand séminaire, au Caire, en Egypte, où il est admis au serment le 18 décembre 1903. Il y est ordonné prêtre le 23 décembre 1905. Il revient en France pour quelques mois de congé et le 25 mai 1906, il s’embarque pour le Nigeria qu’il quittera définitivement en 1920. Dans ses lettres et ses nombreux écrits, le père Ollier, qui a un style simple et agréable et qui aime écrire, nous fait connaître ses premières années d’apostolat, les joies de ses premiers baptêmes, ses soucis de construction, ses visites, souvent en pirogue, dans les villages, ses préoccupations concernant la formation des catéchistes et, plus tard, celle d’un clergé africain.
Toute cette activité sera interrompue en 1915. En effet, une lettre datée du 22 juin, nous apprend que le père a été mobilisé et qu’il doit rejoindre le Sénégal. Il y passera deux ans. A son retour, il écrit dans l’Echo de mars 1918 : Me voilà revenu dans mon ancien district, après une absence de plus de deux années passées dans les hôpitaux, au service des blessés. Il retrouve aussitôt son enthousiasme missionnaire auprès des Noirs du Nigeria : J’espère cette fois visiter au moins 25 villages. La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux.
Mais le père Ollier vient de passer presque dix ans en Afrique sans congé. Sa santé s’est dégradée. Le père visiteur signale un commencement de neurasthénie. Le père Ollier rentre donc en France, en convalescence. On a pensé à lui pour le recrutement dans différents diocèses, mais il va recevoir une tout autre affectation. On lui demande de rejoindre le Togo d’où les missionnaires allemands sont partis et qu’il faut remplacer par des missionnaires français et hollandais. En compagnie du père Chabert, supérieur général, de monseigneur Cessou, d’un père et de quatre frères, il s’embarque donc le 30 avril 1921 pour Lomé, où des milliers de Togolais leur réservent un accueil triomphal.
Le père Ollier est nommé à Palimé avec le père Rimlé. A eux deux, il ont quarante stations à desservir, plus ou moins éloignées de la station principale. Les pères les visitent régulièrement, à pied et à bicyclette. Il prend le temps d’écrire. Excellent conteur, il sait rapporter les fêtes organisées à différentes occasions : le passage du 1er prêtre togolais, la Fête-Dieu, le sacre de monseigneur Cessou…
Mais sa santé donne, de nouveau, quelques inquiétudes. En 1926, on le fait donc rentrer en congé, bien fatigué, pour un an de repos. Il retourne au Togo où on le nomme "quasi-curé" de la nouvelle mission de Tsévié. Il travaille dans une vingtaine de stations et s’occupe de treize écoles. Il commence la construction de sept chapelles, mais le manque d’argent freine son ardeur. Il fait alors appel aux bienfaiteurs. En 1930, il a la joie de fêter ses 25 ans de sacerdoce, entouré du vicaire apostolique, de 13 confrères et de tous les chrétiens de ses stations.
Depuis quelques années, ses ennuis de santé se multiplient. C’est pourquoi, en 1931, il est nommé vicaire à Lomé, où il est entouré de confrères qui pourront l’aider à surmonter ses difficultés. Pourtant, la situation ne s’améliorant pas, il rentre en France en 1932.
Commence alors pour le père Ollier une période de sa vie qui sera très douloureuse. Pendant 30 ans, il lutte avec la maladie. Il séjourne en plusieurs endroits : à la Croix-Valmer, à la maison provinciale de Lyon, à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, au Rozay, toujours disposé à se rendre là où on veut l’envoyer.
En 1933, il suit une cure à Vichy : Les eaux m’ont fait du bien, mon foie se fâche beaucoup moins ! On lui propose du travail dans une maison de la sma et sa réponse est simple : Je suis toujours prêt à obéir.
Le 26 septembre de la même année, il répond au père supérieur : Vous m’avez ordonné de me rendre à la Croix-Valmer ; certes, j’ai accepté votre décision avec obéissance, bien qu’au fond, j’aurais préféré aller ailleurs. En 1935, son état s’étant amélioré, on pense l’affecter au Dahomey. Il répond : Je me soumets humblement aux ordres de mes supérieurs. Mais de nouvelles difficultés surgissent, et son départ pour le Dahomey doit être annulé. Le père Ollier répond : Je n’ai pas à juger des ordres de mes supérieurs. Il restera donc à la Croix-Valmer où, en 1937, il fera une nouvelle dépression nerveuse et on l’enverra dans différents établissements qui traitent cette maladie, comme celui de Meyzieu dans l’Isère, de Mailhol en Haute-Garonne, l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, près de Lyon. Mais il fait aussi des séjours au Rozay, puis revient à La Croix-Valmer.
En 1955, le père fête ses 50 ans de sacerdoce. Malgré sa maladie, il publie quelques articles dans l’Echo et l’Almanach Noir. Le dernier qu’il ait écrit est daté de 1959.
Le père semble alors plonger dans l’oubli, il n’écrira plus rien. Il meurt le 12 septembre 1963 à Villefort, dans la Lozère. Il sera enterré dans le caveau de famille. Le fils du général De Castelnau, lui-même général, écrira : Il était mon cadet de deux ans et avait bien voulu m’accorder une amitié qui m’était précieuse. Je le voyais, hélas, décliner d’année en année, toujours aussi maître de lui-même, toujours aussi résigné à la volonté de Dieu. Il a sacrifié sa vie pour les âmes qu’il avait mission de sauver.
Le père Ollier aura vécu plus d’années dans la souffrance que dans l’apostolat. La souffrance vaillamment supportée est peut-être le secret de cette vie : mystère de l’appel et de l’amour de Dieu sur chacun.
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