Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 23 juillet 1927 à Saint-Aubin du Cormier dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 26 octobre 1952 prêtre le 28 juin 1954 décédé le 12 septembre 1996 |
1955-1973 missionnaire en Côte-d'Ivoire, Bingerville décédé à Montferrier, France, le 12 septembre 1996, |
Le père Bertrand HELLEUX (1927 - 1996)
Bertrand Helleux est né le 23 juillet 1927, à Saint-Aubin-du-Cormier, en Ille-et-Vilaine. Son père François est artisan, fabricant de chaises ; il est aidé par la maman, Anne-Marie, qui lui donnera 17 enfants, dont Bertrand est le cinquième.
En 1944, Bertrand est au petit séminaire de Châteaugiron et, en 1947, au grand séminaire de Rennes. Fin 1949, il fait son service militaire dans les commandos des parachutistes coloniaux, à Brazzaville. Ayant pris lui-même l’initiative de s’engager pour 18 mois, alors qu’il n’était astreint qu’à un an de service, cet engagement, sans l’autorisation de des supérieurs, lui vaudra de ne plus être admis au grand séminaire de Rennes. Cette expérience lui sera néanmoins profitable, puisque le prêtre de la paroisse Saint-François de Brazzaville, qui l’a suivi à cette époque, dira de lui : Il a été un séminariste-soldat, comme je n’en ai pas rencontré, et comme je crains de ne pas en rencontrer d’autres. D’un dévouement de tous les instants, prêt à rendre n’importe quel service, consacrant tout son temps libre à la mission.
A son retour en France, Bertrand prend contact avec les pères du Saint-Esprit. A peine admis au noviciat de Cellule, dans le Puy-de-Dôme, il réalise que ce n’est pas le chemin de la vie religieuse qui lui convient. Il se tourne donc vers les Missions Africaines, qu’il va apprendre à connaître, avec un court séjour à Chamalières, séjour qu’il qualifie de cordial et de sympathique. Le 18 septembre 1951, il est admis au grand séminaire de Lyon. L’année qui suit lui sera comptée comme année de noviciat, et il prononce son premier serment le 26 octobre 1952. Il est ordonné prêtre le 28 juin 1954.
Affecté au vicariat apostolique d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire, en juin 1955, le père Bertrand Helleux sera d’abord professeur au séminaire de Bingerville, pendant un an, avant de rejoindre la paroisse de Saint-Michel d’Adjamé (1956-1958), puis la grande paroisse urbaine de Notre-Dame de Treichville (1958-1960). Ensuite, de 1960 à 1964, c’est plus au nord du diocèse, à Adzopé, qu’il est affecté jusqu’à un retour en France qu’il attend avec impatience. En effet, un manque d’organisation dans le travail pastoral le décourage, et lui fait souhaiter un changement de poste. Il écrit : Je suis à deux mois de mon retour. Je souhaiterai, soit suivre un stage, soit entrer dans une équipe qui pourrait me regonfler. Ce dont j’ai le plus grand besoin, c’est de voir, d’écouter et d’apprendre. Je voudrais revenir le cœur et les mains pleines.
Le conseil provincial accède à son désir, et l’autorise à passer une année à Lille, à l’école des missionnaires, qui semble répondre à ses besoins. Il y reste jusqu’en juin 1965, et en gardera un excellent souvenir. Plutôt bien requinqué, le père Helleux retrouve la Côte d’Ivoire mais, cette fois-ci, comme curé d’Akoupé, à la limite du pays agni. Il y exerce son ministère de 1965 à 1967. Puis, c’est le retour à saint-Michel d’Adjamé, suivi d’un nouveau séjour à Adzopé de 1969 à 1973.
A cette époque, en France, on a besoin de confrères, revenant d’Afrique, pour le rayonnement missionnaire dans les diocèses. Le père Bertrand Helleux est nommé à Baudonne, près de Bayonne, pour le service de l’animation missionnaire et de la recherche de fonds. Il va y rester deux ans. En octobre 1975, il retrouve, de nouveau, la paroisse de Saint Michel d’Adjamé. En réalité, il est surtout chargé de la nouvelle paroisse de Saint-Joseph- artisan qui démarre dans le quartier d’Attécoubé : milieu très populaire, avec des communautés très mêlées et très vivantes. En 1978, il reçoit sa nomination pour Akoupé. Il va travailler avec le père Marty. L’entente est bonne. Mais, des difficultés personnelles feront qu’il n’y restera que peu de temps. En septembre 1979, il est dans sa famille à Saint-Aubin-du-Cormier. Puis, il rejoint la maison de Rezé, où il s’investit dans le service des "foires". Il assure cette fonction jusqu’en 1982.
Après une session Église pour un monde meilleur, à Valpré, dont il revient enchanté, le père Helleux écrit au père provincial : Maintenant, ça va mieux. Je serai très heureux de partir là où vous m’enverrez, et quand vous voudrez. Le 2 octobre 1982, il reçoit son affectation dans l’équipe sma, servant au diocèse de Bangui, en Centrafrique, à la paroisse Saint-Pierre de Gobongo. Sa lettre de nomination lui demande de s’investir, d’emblée, dans l’apprentissage de la langue véhiculaire, le sango ; cela lui permettra de s’insérer plus efficacement dans la pastorale locale.
Au début du mois de décembre 1983, il apprend la mort de son père, âgé de 84 ans. Il en est bouleversé. Il pense aussi à sa mère, elle-même très âgée qui, désormais, va rester seule. Mais, il a la joie de la revoir lors de ses deux congés de 1984 et de 1986. A Bangui, il est très actif. Il obtient des fonds de l’association "Les frères de l’espérance" pour construire une salle paroissiale, permettant de rassembler les chrétiens pour des sessions de formation. Il est aussi très attentif aux nécessiteux de la mission, et saura trouver de quoi les aider.
Le père Helleux est rappelé en France en mai 1987 et, après une année de recyclage, avec résidence à Lyon, il se voit confier des responsabilités au sein de la maison. En septembre 1990, le conseil provincial lui demande d’aller à Montferrier, la maison de retraite des Missions Africaines, pour y rendre quelques services et assurer du ministère dans les paroisses voisines. C’est là qu’il doit affronter la grande épreuve de la mort de sa vieille maman, survenue au lendemain de Noël 1995. Quelques mois plus tard, lui-même tombe gravement malade. Période difficile pour celui qui aimait tant parler, et qui entrera, peu à peu, dans le silence que la maladie lui impose. Auparavant, il a laissé échapper cet aveu, si empreint de confiance : Plus j’avance dans la vie, plus je me sens petit. Je ne compte que sur le Seigneur pour me tenir debout. Après une période, vécue dans un état comateux, au pavillon des grands malades de la maison de Montferrier, il entre dans la paix de Dieu, le 12 septembre 1996.
Cet humble missionnaire reste un bel exemple d’une vie généreuse, au parcours sinueux, mais d’une fidélité profonde à l’appel initial de la mission, en terre d’Afrique et au service des Africains.
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