Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 4 septembre 1891 à Plélan-le-Grand dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 11 mars 1917 prêtre le 13 juillet 1919 décédé le 16 septembre 1963 |
1919-1932 missionnaire en Côte-d'Ivoire chevalier de la Légion d'honneur décédé à La Croix-Valmer, France, le 16 septembre 1963, |
Le père Darius DUHIL (1891 - 1963)
Darius Duhil est né le 4 septembre 1891 à Plélan-le-Grand, au diocèse de Rennes. Il suit les études primaires à l'école libre de Plélan et une partie du secondaire à Pont-Rousseau (1910-1913). Il rejoint Chanly en Belgique en 1913. Il va y rester jusqu'en 1918 à cause de la guerre. Réformé, il n'est pas mobilisé. Le 11 mars 1917, il fait le premier serment. Il quitte Chanly le 13 décembre 1918, et rejoint le séminaire des Missions Africaines à Lyon. Le 13 juillet 1919, il est ordonné prêtre.
Il est affecté en Côte-Ivoire. En janvier 1920, le père Gorju, vétéran d'Afrique, l'accueille comme adjoint à Bingerville, alors capitale du pays. Pendant 13 ans, il œuvre chez les Ebriés avec zèle, fermeté et bonté, lançant la J.E.C. à l’école centrale de Bingerville qui comptait plus de 200 élèves. Nombre de ceux-ci aimaient fréquenter la mission, attirés par les pères et par la musique et les chants proposés par le père Duhil qui forma une chorale renommée de 100 jeunes. Le père enseigne, explique, de façon attirante, le catéchisme et donne une formation religieuse solide. Monseigneur Kouassi, qui fut formé par lui à cette époque, dira qu'il fut le fondateur du clergé ivoirien. Lui-même sera le premier prêtre de Côte-d'Ivoire, le 1er mai 1934.
Le 19 mai 1924, le père Gorju meurt. Monseigneur Moury nomme le père Duhil pour lui succéder. Il dote la mission de plantations de cacaoyers et de caféiers. Les revenus permettent à la mission de vivre. Le père peut aussi acquérir une modeste auto, bien utile pour les tournées et le transport des produits.
A Bingerville, l'école primaire supérieure a été créée, pépinière des futurs cadres du pays : instituteurs, médecins, employés d'administration et de commerce. Le gouverneur autorise les jeunes à aller passer une heure, chaque soir, à la mission. Ceux-ci y vont et y sont accueillis avec joie. Leur nombre varie entre 100 et 200. Le Père complète leur formation religieuse, mais se débat aussi pour leur offrir des jeux de ballon, de dames, de loto et de cartes. Il rêve d'un petit cinéma et de bons films pour instruire et éduquer. Il a le souci des vocations sacerdotales. Sa bonté naturelle attire, en grand nombre, les jeunes étudiants. Tous ont gardé de lui un souvenir très profond ; ils lui écrivent et se feront un plaisir de revoir "leur Père" lorsqu'il résidera en France.
Mais de sérieux ennuis de santé contrecarrent son action. En 1927, gravement malade, il est hospitalisé d'urgence à Abidjan et se voit contraint à un rapatriement en France, le 14 novembre. Il n'a que 36 ans !
Un breton est résistant... A la Croix-Valmer, le Père se rétablit assez vite. Le 16 juin 1928, il est de retour en Côte-d'Ivoire. Mais, le 19 janvier 1929, nouvelle alerte : hospitalisation et rapatriement en France. Le Père fait tout pour retrouver la santé, tandis que monseigneur Moury souhaite qu'il revienne, dès que possible, à Bingerville. Vu l'amélioration, on l'autorise à repartir en Côte-d'Ivoire en 1931. Après quelques mois, il revient en France, de nouveau malade. Au début 1933, il est nommé à la procure à Paris, située, alors, au 150, rue de Vaugirard. Son foie lui cause encore des ennuis et des craintes.
En 1934, le père se plaint, de nouveau, de malaises. Cependant, il ne reste pas calfeutré dans son bureau parisien. Ses activités missionnaires le conduisent en province : conférences à Troyes, à Offémont, exposition à Rennes, séjour à Vichy. En septembre 1934, le père Giroud, supérieur à Paris, tombe malade. Le père Duhil est alors chargé, provisoirement, de la responsabilité de la procure. Quelques temps après, il sera nommé supérieur de cette maison.
En 1937, le Conseil provincial achète, pour 700 000 francs, l'immeuble actuel au 11 de la rue Crillon et vend l'ancien. Le Père Duhil organise le déménagement et l’installation dans cette nouvelle maison plus vaste. Il organise des ventes de charité, patronnées par madame la maréchale Foch et diverses grandes personnalités.
Durant la guerre de 1939-1945, les questions financières, les ennuis de santé, créent bien des soucis au père. A partir de 1950, il crée une revue trimestrielle, "L'appel de l'Afrique", lien important avec les bienfaiteurs pour les remercier, les encourager dans leur générosité, leur donner des nouvelles des missions.
En 1950, le Père est fait chevalier de la Légion d'honneur. A cette occasion, monsieur Alphonse Boni, ancien élève, procureur de la République de Côte-d'Ivoire, lui rend un vibrant hommage pour les services rendus à Paris aux Ivoiriens.
En 1951, il est invité à l'inauguration du port d'Abidjan. Il est impatient de revoir Bingerville, de revoir et de revivre tant de souvenirs de son passé missionnaire, de pouvoir admirer le petit séminaire, l'école des petits clercs dirigée par le père Bernard Yago, futur Cardinal. Nombre de "ses enfants", élites du pays, le reçoivent magnifiquement.
Avec les années, la santé du père se dégrade. En 1960, la maladie l'oblige à renoncer à son poste et à rejoindre La Croix-Valmer. Il souffre du cœur, des membres, de la respiration : il est souvent cloué au lit. Ce sont de très dures épreuves qui l'aigrissent. Le 5 août 1961, le président Félix Houphouët-Boigny de Côte-d'Ivoire le nomme Officier de l'Ordre national, promotion qui lui est très agréable et qui l'honore.
Meurtri d'infirmités, le père s'éteint le 16 septembre 1963, pendant la messe de ses confrères, silencieux, uni au Christ douloureux. Monseigneur Kouassi célébre la messe de huitaine, à Abidjan, à laquelle participèrent ministres, députés, conseillers, membres de la Cour suprême, une pléiade de cadres et le tout-Abidjan, pour lui dire merci et lui rendre un hommage national affectueux, émouvant.
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