Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 12 octobre 1923 à Montoir de Bretagne dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 30 octobre 1948 prêtre le 7 février 1950 décédé le 20 septembre 1979 |
1950-1967 missionnaire au Dahomey, Cotonou décédé à Nantes, France, le 20 septembre 1979, |
Le père Francis VERGER (1923 - 1979)
Francis Verger naît le 12 octobre 1923, à Montoir-de-Bretagne, en Loire Atlantique. Ses parents, Francis Verger et Angèle Deniaud, sont fonctionnaires coloniaux, et donc souvent absents de France. Francis dira que c’est à Djibouti, en voyant le genre de vie des missionnaires, qu’il a eu, pour la première fois, l’idée de devenir lui-même l’un d’eux. Il entre au petit séminaire de Guérande en Loire Atlantique, puis au moyen séminaire des Couëts et de l’abbaye de Chantenay, près de Nantes. Il poursuit ses études au grand séminaire de Nantes en 1943 et 1944, puis accomplit son service militaire en 1945 et 1946.
Ce n’est que le 21 avril 1947 qu’il demande à entrer aux Missions Africaines. Il fait son noviciat au "150", à Lyon, et prononce son serment le 30 octobre 1948. C’est là aussi qu’il termine ses études théologiques et qu’il devient prêtre le 9 février 1950. Je voudrais être prêtre uniquement parce que Jésus m’appelle à dépenser mes forces pour continuer son œuvre.
Dès septembre 1950, il est affecté au Dahomey où il restera jusqu’en 1967. Il est d’abord vicaire à Saint-Michel de Cotonou, puis économe au petit séminaire de Ouidah, curé de Dassa-Zoumé en 1954, et enfin curé-fondateur de la paroisse Sainte-Cécile de Cotonou.
Le Père accomplira un énorme travail d’évangélisation dans la région de Cotonou. Il bâtira la grande église de Sainte-Cécile dont il était si fier. Il a organisé, de toutes pièces, une nouvelle paroisse : construction de l’église, des écoles, du presbytère. Il a également lancé des coopératives de pêche qui ont aidé sensiblement une population très pauvre. Il s’est dépensé, sans compter, dans le ministère : catéchismes d’adultes, mouvements d’action catholique, animation de la communauté paroissiale, apostolat auprès des enfants et, tout cela, sans vicaire.
C’est pourquoi, à la veille de son départ du Dahomey, les chefs et les notables écrivent à monseigneur Gantin, archevêque de Cotonou : Le père Verger est l’homme providentiel envoyé pour évangéliser les Toffins. C’est l’homme qui connaît, mieux que nous, nos frères Dahoméens, tous nos problèmes. C’est l’homme qui sait que, pour atteindre l’âme, il faut d’abord s’intéresser au corps. Le fait que, tout dernièrement, plus de 5000 Toffins en détresse aient parcouru une grande distance sur le lac pour demander sa protection, n’est-il pas assez significatif pour présenter l’homme dont nous parlons ?
Et l’archevêque de Cotonou écrit au père : Le séjour que vous venez de passer au Dahomey a été un séjour de travail inlassable. Unanimement, tout le monde vous en rend hommage. Plus que tout, votre évêque, dont l’amitié et l’estime sont grandes, voudrait vous exprimer sa sincère et profonde gratitude.
Le père Verger revient donc en France en 1967 avec une santé bien ébranlée. Il a besoin de s’arrêter pour se refaire, et c’est pourquoi on lui demande de suivre à Lille, pendant un an, des cours sur l’action catholique et l’action sociale. Il en sera très heureux et il écrira : Cette année m’a fait beaucoup de bien à tout point de vue ; maintenant, je ne pense qu’à l’Afrique. Le Conseil provincial préfère attendre encore un an, malgré les lettres que continue à lui envoyer le père Verger : Je ne puis me faire en France. Mon seul désir est de retourner en Afrique, dans n’importe quelle mission. Après quelques mois passés à Marseille pour aider le père Gros, procureur, on lui demande de faire une année de stage dans la paroisse de l’abbé Allibe à Grenoble. Ils en seront heureux tous les deux . L’abbé Allibe écrit : Ce qui le marque le plus, ce sont ses contacts fréquents avec un groupe de foyers militants qui veulent se préparer à diriger un Centre de Préparation au Mariage (CPM). Il veut également construire une petite chapelle ; il fait aussi le catéchisme, et anime une chorale.
Après cette année de recyclage en paroisse, il est enfin nommé pour la Côte d’Ivoire où il rejoint le diocèse de Bouaké. Après quelques essais dans les missions de Botro et de Yamoussoukro, le père Verger peut enfin donner le meilleur de lui-même à Dimbokro où il arrive en 1970. Dans cette paroisse de 130 000 habitants, il retrouve ses secteurs d’activité pour lesquels il avait un charisme : les jeunes et les constructions. Les jeunes ! Il s’occupe, en effet, des Cœurs Vaillants et, pendant de nombreuses années, des jécistes. Il lance le mouvement des jeunes ouvriers : la J.O.C. dans le milieu de l’UTEXI. (l’union du coton). Il a accepté également d’assurer la catéchèse dans quatre villages et d’aller souvent à Yamoussoukro pour y animer des récollections au lycée des étudiants. Quant aux constructions, il a la joie de construire, toujours en l’honneur de Sainte-Cécile, une chapelle dans un quartier de la ville. Il est également heureux de rencontrer à Dimbokro des Dahoméens avec qui il a de nombreux contacts. Les pères de son entourage soulignent qu’il est un bon confrère en communauté et qu’il est très serviable.
En 1974, on signale qu’il se fatigue assez vite. Il tiendra jusqu’au 12 septembre 1979, lorsque la maladie le force à revenir en France. Il part, mais en écrivant ces quelques mots à monseigneur Vital Yao : Je tiens à vous remercier de cette grande faveur que vous me faites d’aller me faire remettre à neuf et j’espère bien que d’ici peu de temps, je reviendrai reprendre mon poste à votre service.
Toujours cette peur de ne plus revoir l’Afrique ! Le père Francis Verger n’avait plus qu’une semaine à vivre ! Il décède le 20 septembre 1979 au matin, à l’hôpital de Nantes, une demi-heure après avoir reçu l’Eucharistie.
Les chrétiens et, plus particulièrement, tous ses amis Toffins de la paroisse Sainte-Cécile qu’il avait fondée 20 ans auparavant, sont dans la tristesse. Ils organisent, pour lui, des funérailles traditionnelles. Quelques années plus tard, son nom sera donné au foyer qui accueille tous les groupes paroissiaux pour leurs réunions.
Tous ceux qui ont connu Francis ne sont pas prêts d’oublier son caractère enjoué et blagueur, sa gaieté et sa bonne humeur communicative. Tout au long de ces 29 années au service de la Mission, on peut dire qu’il s’est surtout laissé guider par l’amour des autres. C’est là ce qui donnait sens à sa vie. Il était toujours prêt à aider sans mesure. C’est l’amour des autres qui le poussait à être toujours sur la brèche, sans calculer ses peines et ses fatigues et c’est ce qui nous attirait vers lui. (Raymond Domas)
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