Société des Missions Africaines –Province de Lyon
né le 12 mai 1924 à Saint-Dolay dans le diocèse de Vannes, France membre de la SMA le 5 juillet 1947 prêtre le 6 juillet 1950 décédé le 16 septembre 1968 |
1950-1968 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Gagnoa, Côte-d'Ivoire, le 16 septembre 1968, |
Le père Raymond EVAIN (1924 - 1968)
Le père Raymond Evain est né le 12 mai 1924 dans le Morbihan, à Saint-Dolay, près de la Roche-Bernard. Il y a été baptisé. Il avait 4 ou 5 ans quand ses parents ont pris une ferme à Missillac (commune voisine, en Loire-Atlantique), exactement à La Herviais, puis à Pourhan. C’est donc à Missillac que Raymond a fait son école primaire, ainsi que sa communion et sa confirmation.
C’est dans l’école chrétienne de Missillac que le père Gandon réalise, en 1935, un beau coup de filet en faveur des Missions Africaines.. Deux jeunes se décident pour les Missions Africaines : Jean Gougeon et Jean Sébilo, en 1935. Un an plus tard, ce sera le tour des deux jumeaux Jean et Joseph Evain. Raymond Evain, cousin du père Jean Sébilo, fera partie de la troisième vague, avec 3 autres compagnons qui n’ont pas persévéré. Tous sont du même âge : ils sont nés en 1924. Raymond entre donc au petit séminaire de Pont-Rousseau, le 25 septembre 1937. A la troisième rentrée scolaire, les familles se rassemblent et font une arrivée sensationnelle aux Naudières : ils ont loué un car pour accompagner leurs jeunes enfants jusqu’au petit séminaire.
Les études se passent bien jusqu’à la déclaration de la guerre en 1939. Il faut rapidement abandonner les Naudières pour la rue du Ballet, puis chercher refuge dans la campagne à Saint-Sauveur-de-Landemont, dans le Maine-et-Loire. Le débarquement des Américains en 1944 provoque encore des perturbations. Raymond est retenu dans la « poche » de Saint-Nazaire. Toujours dévoué à sa famille et à ses amis, il décide de rester avec eux à Pourhan. Il s’occupera dans les travaux de la ferme et en faisant la classe aux écoliers. La guerre finie, il rejoint le noviciat de Chanly, en Belgique, et prononce son serment le 5 juillet 1947. Il entre, ensuite, au grand séminaire de Lyon.
Arrive alors le temps de l’ordination. Parmi les cinq jeunes enfants cités plus haut, Jean Sébilo avait déjà été ordonné prêtre le 11 février 1949. Mais il en reste encore quatre : Jean Gougeon, Jean, Joseph et Raymond Evain, tous du même âge et de la même paroisse : Missillac. Un projet, révolutionnaire pour l’époque, prend corps : Et si on les ordonnait dans leur église paroissiale ? Chez les Montfortains de Pontchâteau, on découvre, en congé, monseigneur Le Gouaze, archevêque de Port-au-Prince en Haïti. Le jeudi 6 juillet 1950, Raymond fut donc ordonné prêtre avec ses 3 compagnons dans sa paroisse. Ce fut une très belle fête missionnaire. Le lendemain, il célébrera sa première messe à la chapelle de la Briandais, au milieu des campagnards, ses frères. Le dimanche suivant, ils célébreront en- semble, dans l’église paroissiale de Missillac.
Quelques jours avant son ordination, le 27 juin, Raymond a déjà reçu sa nomination pour l’Afrique. Une lettre du père Noël Boucheix, provincial, le désigne pour le vicariat apostolique de Sassandra, sous la direction de monseigneur Kirmann. Il embarque à Marseille le 11 septembre 1950. Il devient vicaire du père Bordes, à Sassandra. Ce dernier l’apprécie beaucoup et le gardera avec lui pendant 17 ans. Raymond sera un fidèle collaborateur et tous deux vivront dans une belle convivialité.
Avec l’âge, le père Bordes a beaucoup ralenti son activité pastorale. Raymond s’en accommode très bien. Avec sa petite taille et son corps frêle, il multiplie les initiatives. Le supérieur du grand séminaire avait eu raison de noter dans son dossier : peut réussir partout. Grâce à son entrain, Raymond rallie les gens et anime de multiples œuvres dans la ville de Sassandra, ainsi que dans les villages où il se rend, chaque semaine, du dimanche soir au mercredi après-midi. Dans une de ses lettres, il énumère les activités qui s’enchaînent : catéchismes, classes de chants, cœurs vaillants, scouts, Légion de Marie, visite des malades. A certains jours, je n’ai pas de répit de 10 heures à 21 heures 30. Le père Jean Corbineau, qui a travaillé avec lui de 1965 à 1967, écrit : Raymond Evain m’a toujours épaté par sa vivacité, sa capacité de travail, son entrain dans tout ce qu’il a entrepris, aussi bien le travail en ville avec les chorales et les nombreuses visites à tous, que l’énorme temps qu’il a consacré aux collégiens et aux fonctionnaires et aux enfants du primaire.
Tous les 4 ans, Raymond revient vers Missillac. Ses amis l’apprécient. Il peut leur demander beaucoup. A la fin de ses congés, il aime rejoindre la Côte-d’Ivoire en bateau. Il écrit lui-même : Cela me fait 10 jours de grand repos avant le grand travail. A Abidjan, de bons amis l’attendent, qui embarquent les colis ramenés de France pour la mission de Sassandra.
En septembre 1967, à son retour de congé, il est nommé à Yocoboué, une paroisse de brousse. C’est la séparation d’avec le père Bordes. Il n’y fera pas une année complète. Fatigué, il est conduit à l’hôpital de Gagnoa le 9 septembre 1968 ; il y meurt le 16 septembre victime, peut-être, d’une fièvre typhoïde. En peu de temps, il s’était attiré la sympathie de tous, sans distinction de religion. On en eut la preuve émouvante lors de ses funérailles qui se déroulèrent au milieu d’un grand concours de peuple. Les harristes et les protestants y prirent une grande part. Ils participèrent à la préparation de la tombe et leur présence fut très remarquée à la veillée de prière qui eut lieu toute la nuit précédant l’enterrement. Pour lui rendre hommage, les villageois demandèrent que son cercueil passe, une dernière fois, dans les rues du village. Ami de tous, il le fut particulièrement des jeunes à qui il consacra beaucoup de ses forces et de son temps.
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