Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 28 juillet 1917 à Corseul dans le diocèse de Saint-Brieuc, France membre de la SMA le 24 juillet 1938 prêtre le 11 février 1949 décédé le 24 septembre 1988 |
1949 missionnaire en Egypte décédé à Montferrier, France, le 24 septembre 1988, |
Le père Frédéric MÉNARD (1917 - 1988)
Frédéric Ménard est né le 28 juillet 1917, à Corseul, au nord-ouest de Dinan, dans les Côtes-d’Armor. Il est l’aîné de trois frères et d’une sœur. Leurs parents, cultivateurs, ont traversé de nombreuses épreuves familiales. Touché très tôt par l’appel de Dieu, Frédéric fait ses études secondaires à Pont-Rousseau, près de Nantes, puis à Offémont, dans l’Oise, de 1930 à 1936, et il obtient son bac. Admis au noviciat, à Chanly, en septembre 1936, il y fait sa philosophie et prononce son 1er serment d’appartenance à la SMA, le 24 juillet 1938.
En octobre de la même année, il commence son service militaire. Quand la guerre éclate, il est envoyé au front ; il est fait prisonnier le 24 mai 1940, près de Dunkerque, et il va le rester jusqu’en mai 1945. Ces cinq longues années de captivité le marquent profondément, au physique, au moral et au spirituel. De cette expérience de dures privations, il a gardé un style de vie pauvre, dépouillé, même ascétique. Cette expérience de la souffrance et de la misère humaine va lui donner un cœur proche des pauvres et des petits, toujours disponible à servir les autres.
En octobre 1945, il commence sa théologie au grand séminaire du "150", à Lyon. Sa santé est fragile, on lui découvre des séquelles importantes d’une tuberculose pulmonaire mal soignée. Il doit se reposer quelques mois en famille, puis compléter ses études de théologie en résidant au Rozay, près de Lyon. Il est ordonné prêtre, le 11 février 1949.
Pour ménager sa santé, le père Frédéric Ménard est envoyé en Égypte, où il débarque le 6 novembre 1949, mais, onze mois plus tard, en novembre 1950, il revient malade en France. Après un temps de repos en famille, il est nommé directeur spirituel des aspirants frères à Sainte-Foy, près de Lyon.
En septembre 1952, le père Ménard est nommé professeur de philosophie à Chanly, en remplacement du père Auguste Bonnet. Puis, en 1954, il vient enseigner à Chamalières, la nouvelle demeure des étudiants en philosophie. Professeur, le père Ménard n’a pas pour autant renoncé à l’Afrique. Malgré des poumons déficients, il obtient le feu vert médical et part, le 15 juin 1955, pour la préfecture apostolique de Bouaké. Il est nommé à Arrah ; chargé de l’école de la mission, il y fait la classe, mais ce travail dans une école primaire ne correspond pas à sa formation intellectuelle de professeur de philosophie. A la fin de l’année scolaire, en juillet 1956, il est nommé à la mission de Bouaké, chargé de la catéchèse. Suite à une fatigue générale, il est rapatrié sanitaire le 15 janvier 1961.
Après un repos en famille et un pèlerinage à Lourdes, il obtient de revenir à Bouaké, en décembre 1961. Il est nommé professeur au petit séminaire, qui a ouvert l’année précédente. Mais, dix huit mois plus tard, il se sent de nouveau malade. Il descend à Dabou, début juillet 1963, et doit rentrer en France, le 9 août. La maladie a été plus forte que sa ténacité. Etant allergique à la chaleur, comme en Egypte, l’Afrique lui est désormais fermée.
Fin septembre 1963, le père Ménard vient à Pont-Rousseau pour se reposer et s’occuper spirituellement des petits séminaristes. En effet, selon ses propres paroles, la formation religieuse des jeunes lui plait beaucoup. C’est pourquoi le père est nommé à Chanly où il arrive en juin 1964. Pendant quatre ans, il assure l’accompagnement des jeunes novices en année spirituelle. Il réussit très bien, même s’il a quelques difficultés à entrer dans des structures de dialogue et de participation avec les jeunes. Un témoin de cette période dira : A Chanly, le père Ménard a accompli son travail avec une conscience professionnelle remarquable, donnant l’exemple d’une vie sacerdotale austère, vécue dans une foi profonde qui impressionnera fortement les jeunes.
En septembre 1968, le père Ménard est autorisé à prendre un peu de service paroissial dans le diocèse de Saint-Brieuc. Il y devient recteur de Plorec-sur-Arguenon où il reste jusqu’en juin 1985. Il sait qu’il ne peut retourner en Afrique, mais il ne l’oublie pas. Je pense aux missions, mais le rappel de grandes fatigues me rend sage : n’essaie pas de sauter plus haut que tu ne peux ! Tant pis si je ne suis qu’une vieille Panhard et non une Mercédès puissante et rapide, pourvu que je puisse faire encore un bout de chemin ! Ses paroissiens s’occupent bien de lui et, chaque année, il envoie à la province un peu d’argent pour aider ses confrères en difficultés.
Sans bruit, mais tout donné à sa mission de pasteur, il anime la communauté chrétienne de Plorec, souvent freiné par la maladie, mais toujours soutenu par sa famille, proche de Plorec. Il n’est nullement perturbé par les turbulences des années post-conciliaires. Il trouve qu’on se trouble et qu’on s’inquiète vraiment pour pas grand chose. Il maintient le cap sur l’essentiel : Jésus-Christ vivant et sauveur. Mais la fatigue s’accentue. En 1982, il souffre d’un vieux zona inguérissable qui l’empêche de dormir, malgré des somnifères. Même la messe me fatigue, écrit-il en novembre 1984 ; mais, si je me retire, la paroisse restera sans prêtre, et sans prêtre, elle va peu à peu mourir ! Il va servir à Plorec pendant 16 ans.
Ses supérieurs lui proposent alors l’aumônerie des sœurs missionnaires du Sacré-Cœur de Menton. Après de longues hésitations, il accepte et y arrive, fin mai 1985, mais il ne réussit pas à s’y habituer. Toujours dépressif, souffrant d’insomnie, dès septembre, il est obligé de revenir à Corseul, dans la maison familiale où vit sa sœur Geneviève. Ne pouvant plus rendre service, même à la paroisse de Corseul, il demande à rejoindre Montferrier et s’y rend en mars 1986.
A Montferrier, il vit plutôt renfermé. Il rêve de reprendre du service, mais il se sent de plus en plus fatigué. Il décline rapidement et nous quitte le 24 septembre 1988, à l’âge de 71 ans. A ceux qui l’assistent dans ses derniers moments, il partage sa foi : Je vous donne rendez-vous dans le cœur de Jésus et de Marie.
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