Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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Le Père Jean-Marie TOURILLON né le 13 octobre 1904 à Guéméné-Penfao dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 2 juillet 1927 prêtre le 29 juin 1930 décédé le 30 novembre 1969 |
1930-1960 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Salon, France, le 30 novembre 1969,
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Le père Jean-Marie TOURILLON (1904 - 1969)
Jean-Marie Tourillon voit le jour le 13 octobre 1904 à Guéméné-Penfao, à 60 km de Nantes. Il est issu d'une famille très chrétienne : deux de ses sœurs deviendront religieuses. Il fréquente l'école primaire de sa commune, puis rejoint le petit séminaire de Pont-Rousseau. En 1921, il étudie à Saint-Priest et, en 1923, il est admis, en Belgique, au noviciat de Chanly, pour deux ans.
En 1925, il part au service militaire à Quimper puis à Nantes. Libéré, il entre au grand séminaire de Lyon, le 13 novembre 1926, et prononce son 1er serment le 2 juillet 1927. Durant ce temps, on lui confie la chronique locale de “Frères d’Armes”. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1930.
Nommé en Côte-d'Ivoire, il est affecté à Memni comme vicaire du père Méraud, "roi de Memni", qui y réside depuis 1896 et y exerce une très grande influence. Le père Tourillon s’occupe particulièrement de l'école. En 1931, il est nommé avec le père Vest à Bonoua, près de Bassam, gros village de 5000 âmes dont 500 catholiques. Il loge dans la sacristie, en attendant la construction d'un presbytère. Il fait l'école à 30 jeunes écoliers, visite trois stations sur la Comoé, en pirogue ou en pétrolette. En juillet 1931, il lui arrive une mésaventure qui aurait pu lui être fatale : descendu à Grand-Bassam, le voilà contraint d'y séjourner en quarantaine, car une épidémie de fièvre jaune y fait des ravages.
Le 11 août 1931, le nouveau presbytère est inauguré ; le père Vest a invité pour l’occasion les pères Mouëzy et Parage, d’Aboisso et le père Chauvet, de Memni.
Jusqu’à son congé en 1936, le père Tourillon travaille aussi dans les paroisses de Grand-Bassam et Bingerville. Il s’intéresse aux poids indigènes qu’il achète pour les expédier à Lyon. Le Père Laqueyrie lui en est reconnaissant ainsi que père Chabert, car ces poids enrichissent, de façon remarquable, le musée du 150 qui attire de nombreux visiteurs. On l'encourage à continuer et à s'en procurer beaucoup.
A son retour de congé, il rejoint Man, mais il doit vite redescendre à la côte pour s’occuper de la procure d'Abidjan. En 1940, monseigneur Boivin lui confie la paroisse Saint-Paul d’Abidjan où il restera vingt ans. Elle s'étend jusqu'à Dabou, Agboville, Adzopé, Memni, Grand-Bassam. Des confrères lui reprochent quelquefois sa susceptibilité, sa raideur envers les indigènes et le personnel de la mission. Monseigneur Boivin lui fait confiance. Le père s'occupe bien de la communauté européenne de plus en plus nombreuse, ainsi que de la prison et de l'hôpital. Il a beaucoup de responsabilités et de nombreuses activités pastorales.
Plusieurs épreuves l’attendent en 1957. Le 30 mars, c’est le décès accidentel de son vicaire, le père Carré. Deux mois plus tard, son successeur, le père Sébilo, est victime d'un accident de moto qui aurait pu être grave. Autre drame : la cathédrale Saint-Paul n'est qu'une grande chapelle mais, le 29 octobre, un incendie dévore la sacristie avec tout le vestiaire et les vases sacrés.
En 1959, Houphouët-Boigny le décore de la Légion d'honneur. Il voit aussi l’achèvement de la construction de sa grande école de 10 classes.
Vers cette époque, la santé du père donne des signes de faiblesse. Le 4 novembre 1960, il rentre en France malade, souffrant d'un diabète aigu qui le handicape gravement. D’autre part, une maladie assez peu courante l’empêche de relever convenablement les paupières. A la suite de divers traitements en clinique, les médecins déconseillent le retour en Afrique. Le père Bruyas, provincial, lui propose la charge de la procure de Paris, pour succéder au père Duhil. Le père accepte et est nommé officiellement le 16 juin 1960.
En juin 1962, il doit prendre du repos et se voit remplacé par le père Roger Le Roch. Le diabète l'a très affaibli. En 1963, il rejoint La Croix-Valmer. Il aide à la procure et en devient responsable. Le 26 novembre, le père se voit grandement honoré et fêté : on est en 1964, le président Houphouët-Boigny le promeut officier de l'Ordre national de la Côte-d'Ivoire. Le père Rey, délégué par Abidjan, a l'honneur d'épingler la médaille ornée de la rosette. C’est l’occasion d’une fête familiale et chaleureuse, avec les missionnaires âgés ou malades ayant tous servi en Afrique.
Toutefois la fatigue s'aggrave du fait de son diabète et du mauvais état de ses yeux. En 1967, on le décharge de la procure. Il va baisser peu à peu. De temps en temps, il va se reposer près de sa sœur, supérieure à Salon-de-Provence, et c'est près d'elle qu'il s'éteint, doucement, à l'âge de 65 ans, au matin du 30 décembre 1969, au lendemain des fêtes de Noël qu’il vient de passer avec sa sœur.
Son corps est ramené à La Croix-Valmer pour y être inhumé dans le caveau des Missions Africaines. A Saint-Paul d'Abidjan, le 13 février 1970, monseigneur Bernard Yago, entouré de 40 prêtres, préside le service funèbre suivi par une foule nombreuse et recueillie. Le père Boiron, régional, prononce l'homélie pour honorer ce prêtre disponible et accueillant, qui a passé 30 années au service de la mission en Côte-d'Ivoire.
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