Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 25 juin 1943 à Lyon dans l’archidiocèse de Lyon, France membre de la SMA le 2 juillet 1965 prêtre le 27 juin 1970 décédé le 1er octobre 1992 |
1971-1974 Parakou, Bénin, séminaire décédé à Giens, France, le 1er octobre 1992 |
Le père Jean-Dominique CHATTOT (1943 - 1992)
Jean-Dominique naît le 25 juin 1943 à l'hôpital Grange-Blanche de Lyon où ses parents, excellents chrétiens, exercent, le papa comme chirurgien, et la maman comme médecin anesthésiste. Ils rejoindront plus tard la polyclinique de Roanne. C'est dans cette ville que, de 1953 à 1958, Jean-Dominique fait ses études qu'il poursuivra, de 1958 à 1962, au collège des pères maristes de Riom, où il obtiendra les deux parties du baccalauréat.
Ayant rencontré le père Urvoy des Missions Africaines, Jean-Dominique fait connaître une 1ère fois en 1960 son désir de devenir prêtre missionnaire et, à l'occasion d'une retraite à Clermont, vient lui-même au séminaire sma de Chamalières rencontrer le père supérieur pour lui manifester le même désir. Les parents donnent leur autorisation et l'institution Sainte- Marie de Riom envoie de bons renseignements : Piété excellente, valeur intellectuelle et morale au-dessus de la moyenne, jugement bon et droit.
Le 22 août 1962, il entre au séminaire de philosophie scolastique de Chamalières qu'il quittera en 1964 avec les appréciations suivantes : Intelligent, travail sérieux, dévoué, droit et volontaire, s'en tient à son point de vue, mais sans mauvaise volonté. Il rejoint ensuite le noviciat de Chanly où, le 2 juillet 1965, il prononce son serment.
Puis Jean-Dominique part en stage à Parakou, au Bénin où, de 1965 à 1967, il enseigne en classe de 4ème aux petits séminaristes. On dit de lui : Excellent sujet très souple et soumis, confrère charmant, très serviable, s'est acquis la sympathie de tous.
Il revient à Lyon pour y poursuivre ses études théologiques. Il fréquente la faculté de théologie de Lyon jusqu'en 1971. En 1968, il se demande s'il ne devrait pas plutôt se mettre au service des autres en se consacrant, comme frère, à la médecine, mais il retrouve rapidement le calme : Je me sens toute l'énergie pour me donner tout entier au service du Seigneur dans le sacerdoce. Il est ordonné prêtre le 27 juin 1970.
Le père Chattot est nommé aussitôt au diocèse de Parakou au Bénin. Après deux mois passés à Abidjan, en Côte-d'Ivoire, pour se familiariser à la technique linguistique, il rejoint Bembéréké, en milieu rural, où il restera un an ; puis il est nommé à Parakou, en milieu urbain où il passera deux ans. De Bembéréké il écrit : Ici l'année pastorale se poursuit bien. La langue bariba entre tout doucement, trop peu à mon gré. Il reconnaîtra plus tard qu'il a eu des difficultés à s'adapter en milieu rural. Et de Parakou, il écrit : Ici, (en milieu urbain) le travail à la paroisse marche bien. Mais il reconnaît aussi : J'ai eu des difficultés (lycées, collèges) ; cependant, j'ai eu l'occasion, en trois ans, de me découvrir pas mal d'amis parmi les jeunes et, si la situation le permet encore, je ne désespère pas de retrouver le moral et d'y retourner. A la fin de son séjour au Bénin, il aimerait pouvoir disposer d’un peu de temps de réflexion en France pour se "resituer" afin de mieux servir l'Église et pour donner une orientation théologique et pastorale à sa vie.
C'est pourquoi il est nommé animateur missionnaire au foyer des jeunes "Jean-Marie Vianney" de Bourg-en-Bresse, tout en restant attaché à Chaponost. Le 2 octobre 1974, il écrit de Bourg : J'ai été accueilli de façon fraternelle ici et le travail me plaît beaucoup. Il va également accepter, presque forcé, une aumônerie de 260 filles du technique qui se trouvaient du jour au lendemain, sans aumônier. Quelques mois après son arrivée, il reconnaît : Ici à Bourg, je suis très heureux de vivre dans cette communauté exceptionnelle qui m'a permis de me remettre sur pied après quelques mois de présence. Et à la fin de son stage : J'ai appris à mieux me connaître. Je pense à une formation d'infirmier pour m'insérer dans l'une ou l'autre des deux formes de vie apostolique proposée par le Conseil provincial.
La demande ayant été acceptée, le père Chattot accomplit, de 1977 à 1980, ses années de formation. Ayant obtenu son diplôme d'infirmier d'état, il cherche à faire de la pastorale tout en exerçant son "rôle" d'infirmier. Il dira plus tard : Après mon diplôme d'infirmier, j'avais le choix entre un travail d'infirmier et une activité pastorale. Après quelques mois de réflexion, j'optais pour la paroisse. L’évêque de Toulon l'accepte très rapidement et le nomme dans la région de Saint-Maximin, si bien que, le 22 septembre 1980, il a la responsabilité des deux paroisses de Cogolin et de La Môle avec l'aumônerie de trois C.E.S, ceux de Saint-Tropez, de Cogolin et de Saint-Maximin. Le 16 mars 1981, il écrit : Ici le travail est passionnant, pastoral et missionnaire. Beaucoup à faire, à partager avec les laïcs. Il se donne tellement à son ministère que, le 19 août 1982, grandement fatigué, il demande à être relevé de sa responsabilité. Beaucoup vont regretter son brusque départ : d'abord les jeunes de la chorale, puis la communauté paroissiale de Cogolin-La Môle, le maire de Cogolin, et l’évêque de Toulon.
Le 16 octobre 1982, le voici à Chaponost, heureux de se retrouver en communauté sma. On lui propose la comptabilité. Il mesure mieux quelle est la richesse de la vie communautaire entre Missions Africaines et sœurs de Notre-Dame des Apôtres.
Pendant son séjour à Chaponost, il fait deux voyages en R.C.A. Il en revient enchanté : L'accueil a été formidable, c'est le meilleur moyen de me ressourcer dans la mission. En 1986, il est nommé en R.C.A. comme il le désirait. Il rejoint la paroisse Saint-Jean de Galabadja à Bangui. Peu à peu, il apprend le sango, donne des cours au moyen séminaire, s’occupe de la comptabilité. Il est heureux de l’équipe à laquelle il appartient.
Au retour de son congé de 1988, il éprouve une certaine fatigue qu'il ne ressentait pas auparavant. A partir de ce moment, sa vie sera pleine de difficultés liées à sa santé. En 1990, il demande une année sabbatique à Lyon. Reposé, il retrouve encore assez d’énergie pour repartir à Bangui. Mais, à Pâques 1992, il doit rentrer à nouveau, bien fatigué.
Arrivé en France, le père Chattot commence immédiatement le traitement contre la leucémie : transfusions de plaquettes de sang, puis chimiothérapie. J'ai un moral au top niveau, écrit-il le 15 mai 1992. Je remercie les confrères de m'avoir expédié et le Seigneur de m'avoir soutenu. Mais, malgré tous les soins, il décède dans sa famille à Giens, le 1er octobre 1992, à l'âge de 49 ans.
A Bangui, dans son homélie à la paroisse de Galabadja, le père Ollivaud, son dernier curé, dira lors d’une célébration eucharistique à son intention : Jean-Dominique a aimé cette paroisse. Quand il avait du temps, il partait dans notre oratoire et là, face à face avec Dieu, il Lui offrait toute la souffrance qu'il rencontrait. A la paroisse Saint-Jean, comme partout où il passait, on aimait Jean-Do. Oui, Jean-Do, Saint-Jean a été la dernière étape de ta vie. Je remercie Dieu de t'avoir permis de la vivre avec nous !
En France, quelques jours après la messe des funérailles, la maman du père Chattot écrit au père provincial : J'espère que Jean-Do nous donnera le courage de surmonter notre douleur par l'exemple qu'il nous a lui-même montré : pas une parole de révolte ou de découragement, souriant jusqu'au dernier jour. Merci, cher père, pour cette si belle cérémonie fleurie d'espérance et d'amour.
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