Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg
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né le 28 mai 1899 à Pfetterhouse dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 29 juillet 1923 prêtre le 3 juillet 1927 décédé le 8 octobre 1974 |
1927-1937 Chanly, directeur et professeur décédé à Saint-Pierre, France, le 8 octobre 1971, |
Le père Théodore FELLMANN (1899 - 1974)
Théodore Fellmann naquit le 29 mai 1899 à Pfetterhouse, village du Jura alsacien, aux confins du Sundgau et de la Suisse. À l’âge de 13 ans, il choisit les missions et, pour cela, entra à l’école des Pères Blancs de Haigerloch en Wurtemberg. La guerre de 1914-1918 vint interrompre ses études et, après l’armistice, ne pouvant plus retourner en Allemagne, il se décida pour les Missions Africaines et alla continuer ses humanités à Mozac et aux Roches. Il fit son noviciat à Chanly, s’engagea dans la s.m.a. par le serment le 29 juillet 1923 et, après 4 années de théologie à Lyon, il fut ordonné prêtre par Mgr Cuaz le 3 juillet 1927.
Le même jour, il reçut sa nomination : professeur de philosophie scolastique à Chanly. On peut penser qu’il fut étonné en apprenant que ses supérieurs l’avaient affecté au noviciat et séminaire de philosophie, pour des occupations qui le retenaient loin de ses confrères missionnaires en Afrique. Mais il s’efforça de toute son âme de répondre à ce que l’on attendait de lui. Au mois de septembre 1927, il était donc à Chanly pour y enseigner la philosophie. Il devait y rester dix ans. Ceux qui ont connu le Père Fellmann à cette époque ont gardé le souvenir d’un homme très bon, un peu timide, extrêmement dévoué, travailleur acharné. Quelle peine il se donnait pour former ses élèves, pour les initier à la doctrine du Docteur angélique, pour leur donner le goût et l’amour de la sagesse !
En 1937 il fut nommé professeur de dogme au grand séminaire de Saint-Pierre. Le changement ne lui fut pas désagréable. Bien qu’ayant aimé la philosophie, il fut heureux de se donner à l’enseignement de la théologie. Mais bientôt, en 1939, ce fut la Seconde Guerre mondiale. Le Père Fellmann, qui n’avait pas fait de service militaire, fut d’abord aumônier des malades que l’Hôpital Civil de Strasbourg avait évacués sur la Maison de Saint-Pierre. Il fut cependant mobilisé ensuite pendant trois semaines à Belfort, comme soldat de 2e classe. Mais, en février 1940, mis en affectation spéciale au titre de l’enseignement, il rejoignit le noviciat du Rozay où se trouvaient des aspirants sous la direction du Père Kern.
Deux mois après l’armistice de juin 1940, le Père Fellmann revient en Alsace. Le Séminaire de Saint-Pierre ouvre à nouveau ses portes à quelques séminaristes et le Père Fellmann y est directeur et professeur. Puis, lorsque les jeunes alsaciens-lorrains eurent été appelés au Reichsarbeitsdienst et incorporés de force dans la Wehrmacht, il reçut une charge pastorale dans le diocèse de Metz en devenant administrateur de la paroisse de Freistroff.
En avril 1945, le Père retrouve Saint-Pierre où, la guerre terminée, s’ouvrira bientôt une école apostolique dont il est le directeur. Il n’y restera qu’une année. Mais il fut heureux de pouvoir espérer que l’œuvre de la Province d’Alsace se relèverait et, constatant que nous avons de bons enfants, comme il disait, il avait la joie de voir que, encore une fois, les missionnaires futurs se préparaient. Lui-même, à ce moment, demanda à se rendre en mission. Le 8 novembre 1946, il s’embarqua pour la Côte d’Ivoire. Il resta cinq ans dans ce pays, y exerçant notamment des fonctions d’enseignement dans les petits séminaires de Katiola et de Bingerville.
Pour l’assemblée générale de 1952, ses confrères des missions le désignèrent comme leur délégué. Il revint donc en Europe et prit part à l’assemblée à Rome. Mais il ne pouvait plus repartir. Sa santé, depuis longtemps chancelante, était de plus en plus éprouvée. Pour rendre service à la Société, il accepta encore de se rendre au Canada, où il resta de 1952 à 1955, à la maison des Aspirants de Shawinigan. Là aussi, le climat trop rude ne lui convenait plus. Il dut rentrer en France et, pendant plusieurs mois, fut contraint de se faire soigner et de se reposer dans des cliniques et à la Maison de La Croix-Valmer.
Cependant il ne pouvait rester longtemps inactif et, au mois de février 1956, il devint aumônier à la St-Vinzenz-Heilstätte de Davos-Platz, dans les Alpes des Grisons en Suisse. En 1964, au bout de huit ans, il dut quitter les hautes montagnes. Il était surtout tourmenté par des crises d’asthme. En outre, durant son séjour à Davos, lors d’une hospitalisation à Coire, il avait dû subir une très grave intervention chirurgicale aux intestins. En 1965, il revint dans la plaine et fut aumônier à Béthanie de Guebwiller, une petite communauté de Religieuses de Niederbronn. En plus du service de l’aumônerie, il s’occupait des malades de l’hôpital de la ville.
Cependant son état de santé empirait. Le 5 octobre 1974, il entra d’urgence à l’hôpital Pasteur de Colmar. La médecine ne pouvait plus rien. Le Père mourut, trois jours après, à Saint-Pierre, où il avait été transféré. Le Père Hardy, Supérieur Général, qui se trouvait alors en Alsace pour le Conseil Plénier, présida les obsèques, qui furent célébrées à Saint-Pierre.
Le Père Fellmann a été un prêtre vraiment surnaturel, généreux et très pieux. On était frappé par sa gentillesse, par son esprit de dévouement, par sa manière simple et si humble de s’offrir pour rendre un service. Le Père Eschlimann, dans l’homélie qu’il prononça lors des obsèques, a bien exprimé le sentiment de tous en disant que le Père Fellmann fut un saint prêtre, un homme au cœur bon et doux, un homme qui, atteint lui-même par la maladie, avait le don et la grâce d’aider et de secourir, dans leurs peines et leurs détresses, les malades et tous ceux que la souffrance éprouve.
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