Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 1er septembre 1931 à Saint-Lupicin dans le diocèse de Saint-Claude, France membre de la SMA le 16 juillet 1955 prêtre le 7 décembre 1956 décédé le 10 octobre 1992 |
1957-1972 Daloa, Côte-d'Ivoire décédé à Yopougon Côte-d'Ivoire, le 10 octobre 1992 |
Le père Jean Meynier (1931 - 1992)
Jean Meynier est né le 1er septembre 1931, à Saint-Lupicin, dans le Jura. Son père décèdera assez vite, des suites de plusieurs blessures reçues lors de la guerre 1914-1918. Sa maman est sage-femme.
De 1946 à 1950, il étudie au petit séminaire de Notre-Dame de Vaux. Puis, il entre au grand séminaire de Notre-Dame de Montciel, à Lons-le-Saunier. A partir d’octobre 1952, il accomplit son service militaire à Sarrelouis. Son aumônier dira de lui : Jean Meynier est un très chic séminariste. Très dévoué, il a eu une grosse influence dans son unité par son rayonnement chrétien. Il quitte l’armée, en octobre 1953, avec le grade d’officier de réserve.
Admis au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon, il rejoint, un an plus tard, la maison de Chanly, en Belgique, pour y vivre son temps de noviciat. Son supérieur souligne chez Jean sa piété virile, nourrie par la méditation assidue de l’Ecriture et des psaumes et il ajoute qu’il a été désigné, par ses confrères, comme chef de cours. Il prononce son serment le 16 juillet 1955. De retour à Lyon pour ses études de théologie, il est ordonné prêtre à Lyon, le 7 décembre 1956, à l’occasion du centenaire de la fondation des Missions Africaines.
Dès le mois de juin 1957, Jean est mis à la disposition de monseigneur Rouanet, qui le nomme à la paroisse de Daloa. Pendant plus de 15 ans, il se donnera à fond à son travail paroissial, et à la direction des œuvres diocésaines. En 1973, il rejoint la paroisse de Saïoua ; il y restera jusqu’en 1976. Au départ de son évêque, monseigneur Rouanet, il est nommé administrateur apostolique du diocèse, jusqu’à l’arrivée de premier évêque ivoirien, monseigneur Pierre-Marie Coty, qui lui confie la charge de vicaire général de 1975 à 1985.
Pendant les année qui suivent, les circulaires envoyées par Jean à ses parents et amis, à l’occasion de Noël et du nouvel an, nous donnent des renseignements sur les événements qu’il vit à Saïoua, puis à Bouaflé :
Fin 1980, à Bouaflé, c’est l’arrivée d’une équipe de religieuses qui marque la vie de la mission,
L’année suivante, Jean fête son jubilé d’argent. Les paroissiens lui offrent un magnifique pagne qui fait très bien comme nappe d’autel,
En 1982, il fait part de son désir de se démettre de sa charge de vicaire général et de faire, dès que possible, une année sabbatique. Cela ne lui sera accordé qu’en 1985. L’accord de son évêque est accompagné de ces mots bien sympathiques : Je profite de l’occasion pour vous dire merci, au nom de mon diocèse, pour la collaboration fraternelle et désintéressée que les pères sma ne cessent d’apporter dans l’évan-gélisation de tous nos frères du Centre-Ouest.
A la fin de son année sabbatique, vécue à Paris dans le cadre de l’AFM (année de formation aux ministères), et clôturée par un voyage en Terre Sainte, Jean se dira satisfait de cette expérience, tout en regrettant que les cours n’aient pas été plus théologiques, et moins orientés sur les sciences humaines.
Le conseil provincial envisage, pour lui, la responsabilité de la maison de retraite de Montferrier. Ce projet ne se réalisera pas et, quand il revient en Côte-d’Ivoire, il est nommé curé de Vavoua. A ce nouveau poste, Jean est heureux de faire équipe avec le père Joseph Arsac, et le père Philippe Besnard, un franciscain prêté au diocèse de Daloa. Il travaille, également, avec 3 religieuses franciscaines, dont la collaboration, pour la catéchèse, est très précieuse.
Dans sa circulaire de Noël 1987, il exprime ses vœux à sa manière très personnelle : A vous tous, je souhaite une sainte et heureuse année. Ce que je demande pour vous tous à l’enfant de la crèche ? Pour les anciens, savoir regarder les jeunes avec amour et confiance ; pour les parents, beaucoup de courage, car leur métier n’est pas toujours drôle, même avec les meilleurs enfants du monde ; pour les jeunes, l’amour de la vie et l’amour des autres ; et pour tous, la paix et la joie, celles données par Dieu. C’est si beau la terre que Dieu nous a donnée, et la vie sur cette terre, avec tous ses em…bêtements . Avec cette paix et cette joie, en route pour la Terre Nouvelle !
Durant l’année 1988, il partage avec sa famille sa joie d’avoir, maintenant, deux jeunes au grand séminaire, et deux jeunes filles qui ont demandé à devenir religieuses. Le père franciscain qui travaillait avec lui doit rentrer en France, pour cause de maladie. Jean constate, philosophe : Les communautés me verront moins souvent, et les catéchistes prendront plus de responsabilités, ce qui n’est pas un mal. A Daloa, 1988 est une année mariale : de multiples pèlerinages sont organisés. Un frère du Sacré-Cœur, le frère Christian, originaire d’un village proche de Vavoua, fait sa profession perpétuelle, et la paroisse est en liesse. C’est l’époque où il est aussi préoccupé par la construction, en dur, de chapelles de villages, car certaines, provisoires et devenues trop petites, menacent ruine.
En 1990, Jean, toujours bien épaulé par 4 religieuses de la communauté franciscaine, est heureux d’accueillir un nouveau confrère, le père Michel Girardeau. Il prépare l’ordination de l’abbé Marcellin Yao Kouadio, deuxième prêtre originaire de la paroisse de Vavoua. Celle-ci aura lieu le 29 décembre et, le lendemain, le père Girardeau fête son jubilé d’argent sacerdotal. Jean reçoit aussi une grande et bonne nouvelle : nous serons trois, fin février. Le père Claude Gavard nous rejoint à Vavoua. Ça, c’est un beau cadeau ! Quand je l’ai annoncé à la paroisse, tous ont applaudi.
Seulement voilà, Jean est fatigué : Je dois me surveiller un peu, écrit-il au conseil provincial. Je fais plus attention à mes médicaments. Et il continue avec humour : J’ai reçu un bon médicament. Si quelqu’un a de l’asthme, il faut lui envoyer un vicaire. Succès garanti.
Malgré son état de santé qui se dégrade, il tient à honorer, coûte que coûte, tous ses engagements : messe dans un village, sessions pour les agents pastoraux de Daloa du 28 septembre au 1er octobre 1992. Puis, c’est le drame. Le jeudi 8 octobre, il est trouvé dans sa chambre, dans le coma. Il sort un moment de son coma, et s’inquiète, auprès du président du conseil paroissial, de la préparation d’une ordination.
Le vendredi matin, le père Guy Ioux lui donne le sacrement des malades et Jean est évacué, en ambulance, sur le CHU de Yopougon. Il est dans un état critique. Quand le supérieur régional et le père Gavard retournent à l’hôpital, au matin du 10 octobre, ils apprennent la triste nouvelle. Le père est mort à une heure du matin : hémorragie interne provoquée par un médicament à la cortisone, pris en trop forte dose, et trop habituellement.
Une première messe est célébrée à Saint-André de Yopougon, le 14 octobre, avec une longue homélie de monseigneur Dacoury. Le lendemain, à Vavoua, en présence d’un de ses frères et de l’épouse de celui-ci, la messe d’enterrement est présidée par monseigneur Coty. Il repose désormais dans la cour de la Mission, au bord de la route, face à l’église, dans l’attente de la résurrection de toute chair.
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