Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 21 novembre 1925 à Saint-Nazaire dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 22 décembre 1951 décédé le 13 octobre 1990 |
1952-1960 Bingerville (Abidjan), Côte-d'Ivoire décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 13 octobre 1990 |
Le père Lucien NOURY (1925 - 1990)
Lucien est né le 21 novembre 1925 à Saint-Nazaire. Son père était officier mécanicien dans la marine marchande et sa mère ménagère. Baptisé le 22 novembre 1925, il fait ses études primaires à l’école Saint-Joseph de Saint-Nazaire. C’est le 26 septembre 1938 qu’il entre au petit séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau où il fera d’excellentes études. Très bonnes appréciations, en effet, de ses professeurs : Presque modèle de séminariste, piété sérieuse, bonne intelligence de jugement. Au terme de ses études secondaires, il obtient son baccalauréat.
Lucien entre au noviciat le 1er octobre 1945 et prononce son serment le 27 octobre 1947. Ne faisant pas de service militaire, il entre au grand séminaire du "150" à Lyon en 1947, pour être ordonné prêtre le 22 décembre 1951.
Le 31 mars 1952, il est affecté au vicariat apostolique d’Abidjan et monseigneur Boivin le nomme professeur au petit séminaire de Bingerville où il est très apprécié : Prêtre zélé et pieux, il est d’un grand secours au séminaire pour tous les travaux manuels. Il connaît tous les métiers, sait dresser des plans de maisons ou d’églises… Homme très précieux ! On lui reprochera peut-être d’être trop adonné au matériel mais, en 1960, le père Lombardet, en lui transmettant sa nouvelle affectation à Tiassalé, lui écrira : La Société vous remercie du travail souvent pénible que vous avez fourni au séminaire dont vous avez achevé pratiquement la construction, tout en vous chargeant de plusieurs cours difficiles.
En 1963, le père Noury rentre en congé en passant par Dakar où réside sa sœur Thérèse. Pendant ce congé, il fait un séjour à Vichy. En 1967, pendant un autre congé, il demandera à suivre un stage à Chartres. Le père provincial, le père Falcon, passe à Tiassalé et constate : Le père Lucien visite les villages. Il est très heureux et très actif mais il a, par contre, quelques ennuis de santé, quelques évanouissements rapides. C’est peut-être pour cela que le père Noury demande un congé prolongé qui comprendrait une période de recyclage. Il serait aussi disponible pour servir dans n’importe quelle autre paroisse. Ce serait vraiment dommage de laisser tomber Tiassalé, répond le vicaire général, l’abbé Laurent Yapi. Il serait normal de continuer à soutenir la volonté des chrétiens pour avoir un lieu de culte convenable.
Le 12 août 1970, il est question d’une nomination du père Lucien Noury à Adzopé. Après plusieurs échanges de lettres et à la suite de la demande des pères du secteur réunis à Agboville, il est nommé curé d’Adzopé, le 8 septembre 1970. Il écrit quelques années après : Ici le travail ne manque pas et on aurait bien besoin d’un coup de main … Cette année, en 1974, 1500 collégiens sont inscrits à la catéchèse.
Fatigué, il demande, pour son prochain congé, la possibilité de faire, si c’est possible, une cure à Vichy, comme il en a fait une en 1963. Pendant son congé, il reçoit une lettre de monseigneur Laurent Yapi, évêque auxiliaire d’Abidjan. Il lui annonce que le père Garnier est envoyé à Adzopé, mais pour fonder la paroisse d’Agou. Vous vous consacreriez plus à fond au seul canton d’Attobrou qui est appelé à devenir centre paroissial.
En 1976, Lucien Noury est, de nouveau, vicaire à Tiassalé. Il doit être fatigué car, en 1979, le père Domas lui écrit pour lui proposer une période de 4 à 5 ans en France. Lucien lui répond qu’à cause de sa toux, de ses maux de tête et évanouissements, il ne peut s’occuper du musée à Lyon, mais qu’il accepterait un recyclage spirituel et théologique.
Nouvelle lettre datée de Tiassalé en 1980 pour faire connaître le plan qu’il a prévu pour son congé prolongé : Il pense d’abord à se soigner : visites aux différents docteurs pour analyses et examens ; il aimerait aussi se rendre à Mortain pour la quinzaine spirituelle, puis suivrait le stage de l’Arbresle et, peut-être quelques mois, à la trappe de Bellefontaine.
Le 16 janvier1981 : Me voici à l’Arbresle depuis une semaine, dans une ambiance sympathique et très enrichissante… Je pense que ces trois mois m’aideront à combler le vide que je sens en moi… Merci pour cette reprise que vous m’accordez.
Le 15 juin 1981, il reçoit une lettre du Conseil provincial : Après consultation de monseigneur Yago et avec son accord, nous te nommons à la disposition de la Conférence épiscopale de la Côte-d’Ivoire pour l’économat, probablement au grand séminaire.
Lucien repart donc en Côte-d’Ivoire et se dit d’abord heureux au grand séminaire, mais il doit revenir en 1983. Il est envoyé à Chamalières : La dernière année à Anyama l’a un peu ébranlé. C’est pourquoi nous comptons beaucoup sur vous pour l’aider à repartir, car il peut encore rendre de grands services à la mission et à la SMA, écrit le père Lamure au supérieur de Chamalières.
Le 4 mai 1984, le père Noury hésite à être économe à Chaponost : Je voudrais tant pouvoir repartir en brousse m’occuper des villages… C’est ce que j’ai toujours fait et c’est là que je suis heureux. Il accepte cependant, comme il acceptera d’être vice-supérieur, puis supérieur en 1985.
Le 4 mai 1986, il est mis à la disposition du régional de Côte-d’Ivoire et il est nommé à Akoupé avec le père Marty. Mais des analyses demandées par le docteur retardent son départ. Ce n’est que le 8 janvier 1987 qu’il reçoit l’autorisation de repartir pour Akoupé.
Le 3 août 1987, il écrit d’Akoupé qu’il ne se trouve pas à l’aise dans les villes, d’autant plus qu’avec ses accès de toux, il ne peut assurer une catéchèse régulière aux écoliers. Mais le 23 février 1989, il reconnaît qu’il s’est habitué à Akoupé, qu’il a essayé de lancer un certain nombre de choses et qu’il aimerait les poursuivre. Il demande des explications à une proposition que le père régional lui a faite : l’aumônerie de la léproserie d’Adzopé. Le père Roustan lui répond que ce changement lui a été proposé pour le soulager, tout en aidant la communauté des sœurs.
Le 2 mai 1989, date de son congé annuel, il dit qu’il prépare son départ et qu’il pense ne plus revenir en Côte-d’Ivoire : Je ne veux pas encore commencer un nouvelle expérience. Je n’en ai plus le courage.
Quelques semaines après, il écrit de Nantes pour dire que tout va bien : L’appétit et le sommeil reviennent peu à peu. Je vais commencer mon bilan au C.H.U. J’espère que le congé me remettra en forme. Après une cure à Luchon, il écrit : Je ne désire qu’une chose, c’est de retourner en Côte-d’Ivoire, à Akoupé si possible. Enfin, à la grâce de Dieu ! et, finalement, le 12 septembre 1989, il accepte de revenir à Adzopé.
Mais il n’y restera pas longtemps, vaincu par la maladie, il doit revenir en France. Le père Noury partira à la maison de retraite de Montferrier où il décèdera le 13 octobre 1990.
Le père Noury passa pratiquement toute sa vie en Côte-d’Ivoire. Soit dans le professorat et l’économat, soit dans les séminaires de Bingerville et d’Anyama, soit dans la pastorale à Adzopé et à Tiassalé, il fut partout, non seulement un grand bâtisseur, mais aussi un missionnaire d’un grand dévouement, prêt à rendre service à tous (Père Douau).
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