Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 10 juin 1907 à Villecresne dans le diocèse de Créteil, France membre de la SMA le 24 juillet 1934 prêtre le 6 janvier 1938 décédé le 17 octobre 1973 |
1938-1940 missionnaire en Egypte décédé à La Croix-Valmer, France, le 17 octobre 1973, |
Le père Claude LAZINIER (1907 - 1973)
Claude Lazinier est né le 10 juin 1907 à Villecresne, dans le Val-de-Marne et le diocèse de Créteil. Sa famille, catholique, est de milieu aisé, puisque son père est conservateur des hypothèques. Il aura deux sœurs et un frère.
Claude commence ses études primaires au collège Saint-Stanislas à Paris et y demeure jusqu’en 1921. Par la suite, il change souvent d’établissement, suivant les mutations de son père. Après son service militaire (1928-1929), il devient employé de banque à la Société Générale jusqu’en 1932.
En 1932, à 25 ans, il adresse au père Eugène Masson sa demande d’entrée aux Missions Africaines. Vu le bon certificat du curé de Fougères (Ille-et-Vilaine), Claude est admis à Chanly pour son noviciat. Il prononce son serment le 24 juillet 1934.
En 1934, il arrive à Lyon pour ses études de théologie et, le 6 janvier 1938, il est ordonné prêtre, malgré quelques réticences des professeurs et responsables du "150" qui soulignent qu’il doit être guidé avec fermeté, et suivi pour sa santé.
Bien que mobilisable en 1939, il est affecté en Egypte, en octobre, comme professeur au collège de Tanta. Mais il ne sait pas discipliner ses classes où règne un grand désordre. Parents d’élèves et enseignants en sont désolés et s’inquiètent.
En décembre 1939, il est mobilisé à l’Ecole militaire des Territoires du Levant, au service cartographique. Permission en France en 1940. Il séjourne en Auvergne, ayant été démobilisé, puis rend quelques services dans une paroisse de Marseille en 1941.
En juillet 1941, il reçoit son affectation pour la Côte-d’Ivoire et dirige l’école d’Abidjan, puis est muté à Bouaké, toujours chargé de l’école, avant de rejoindre Agboville.
En 1950, l’évêque lui confie la fondation de la mission de Raviart, à 40 km de Bouaké, où il œuvrera jusqu’en 1969. C’est une station difficile de 40 000 habitants, avec très peu de chrétiens. Il fait lui-même la classe à l’école de la mission.
Le père vit pauvrement, trop même aux yeux des gens, dans sa « cabane » presque sans meubles. Par deux fois, il demande à monseigneur Duirat de revenir à Bouaké, où il n’est pas désiré, car trop original et excessif en distractions pittoresques. Mal nourri, il est sujet aux maladies et maigrit dangereusement. Car s’il connaissait beaucoup de choses, le père Lazinier n’était pas un fin cuisinier, et les gens de Raviart, qui l’estimaient bien, le savaient. Aussi, comme chaque jour le père se promenait dans le village, les gens l’invitaient à venir partager leur repas et le père, qui s’était habitué au foutou baoulé, venait volontiers s’asseoir au milieu d’eux. En 1969, lorsque le père Falcon, provincial, lui rend visite, il s’alarme sur son état de santé, le trouvant particulièrement anémié. Il lui demande de rentrer en congé plus tôt que prévu.
Une nouvelle période commence : celle de la maladie durable. Monseigneur Duirat conseille au père de rester en France pour restaurer sa santé et aider sa mère âgée et malade qui a 86 ans. Le père a conscience de ne plus pouvoir œuvrer utilement à Raviart, d’autant plus qu’il marche avec peine et qu’une tache suspecte de lèpre apparaît sur un bras, mais se résorbe. Son docteur ne l’autorise pas à repartir.
En 1971, il va se reposer à La Croix-Valmer. En 1972, il rejoint sa vieille maman à Lavaudieu, puis à Versailles. Sa santé décline malgré des traitements sévères. Son frère demande qu’on le place dans une maison de santé en région parisienne, pas loin de sa mère qui a atteint ses 90 ans et qui n’en peut plus de soigner son fils Claude devenu difficile.
Elle recommande de le conduire à La Croix-Valmer. En août 1973, le père revient à La Croix-Valmer. Il s’y éteint le 17 octobre 1973. L’inhumation se fait au caveau des Missions Africaines, à La Croix-Valmer. Monseigneur Duirat, qui n’a pu y être présent, écrira : Il a bien travaillé, même si ce fut à sa façon. Il a donné l’exemple d’une vie pauvre et désintéressée. Sa présence apportait une note d’originalité, de gaieté, de détente. Il a été un bon serviteur du Seigneur.
Le père était très estimé, aussi bien des baoulés animistes que des dioulas musulmans. Quand ils apprirent sa mort, les uns et les autres demandèrent à venir célébrer ses funérailles. Ils se rassemblèrent, les uns dans la cour de la mission, les autres dans la cour des sœurs, et, jusqu’à une heure avancée de la nuit, ils chantèrent et dansèrent, en souvenir de ce père très simple et très bon qu’ils avaient appris à connaître et à aimer.
Recherchez .../ Search...