Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 20 mai 1913 à Travecy (Aisne dans le diocèse de Soissons, France membre de la SMA le 1er juillet 1934 prêtre le 6 janvier 1938 décédé le 19 octobre 1980 |
1938-1939 professeur à Ave et Auffe (Belgique) décédé à Lyon, France, le 19 octobre 1980, |
Le Père Arthur CHAUVIN (1913 - 1980)
Arthur Chauvin naît le 20 mai 1913 à Travecy, dans l’Aisne ; il est le 4ème d’une famille de 7 enfants, un de ses frères sera père blanc Son père exerce le métier de maçon.
A 13 ans, après son école primaire, il entre au petit séminaire diocésain Saint-Charles de Chauny (1926-1931), puis il passe une année au grand séminaire de Soissons avant d’entrer au noviciat des Missions Africaines à Chanly, en Belgique, où il reste une année (1932-1933). Il rentre au grand séminaire de Lyon en 1933. Il y est apprécié comme un jeune homme pieux, régulier, ayant bon esprit, intelligent et travailleur. Il devient membre des Missions Africaines le 1er juillet 1934. Il part alors au service militaire pour un an. En octobre 1935, il rentre à nouveau au séminaire à Lyon. Il est ordonné diacre le 31 octobre 1937, et prêtre le 6 janvier 1938.
Sa première nomination sera pour le petit séminaire des Missions Africaines d’Ave en Belgique où on lui demande d’assurer la surveillance de l’étude. Le 3 juillet 1939, il est nommé au Dahomey : son embarquement est prévu pour le 10 octobre à Marseille. Mais il est mobilisé à la déclaration de la guerre en août et ne peut donc pas partir au Dahomey. Il est envoyé dans le sud tunisien. Arrive l’armistice du 25 juin 1940, ce qui lui vaut de pouvoir se faire libérer en Tunisie, le 17 août suivant. Il exerce son ministère à Bizerte jusqu’à la fin de l’année. Le 18 janvier 1941, il s’embarque à Casablanca pour le Dahomey et il arrive à Cotonou, le 17 février, après quelques escales et un changement de navire à Abidjan. Monseigneur Parisot le nomme vicaire du père Beillevaire à Athiémé. Il rejoint son poste après avoir commencé à apprendre la langue du pays, auprès de son évêque, à Ouidah.
En 1943, il est à nouveau mobilisé, mais sur place, si bien qu’il peut encore travailler à Athiémé. En juin 1944, il est envoyé au Maroc : il débarque à Casablanca le 12 juillet, stationne à Oujda et à Taourit. Il quitte le Maroc, le 10 juin 1945, passe dix jours de permission en famille et rejoint son régiment qui a fait mouvement - il en est maintenant l’aumônier - et doit partir pour l’Extrême-Orient. Le père Chauvin écrit qu’il serait très heureux de partir avec son régiment. Le Conseil provincial n’est pas de cet avis et lui demande de renoncer à l’Extrême-Orient.
Le père regagne alors, le 30 octobre 1945, le Dahomey et Athiémé. En 1945, il est nommé directeur national de l’enseignement catholique. Pendant 10 ans, il va se consacrer tout entier à ce travail. Il obtient l’ouverture de nombreuses classes et écoles, des subventions gouvernementales ; il organise aussi la formation des moniteurs et monitrices et il établit l’usage du cahier de préparation de classes pour les maîtres d’école. Il crée et met en route la caisse de retraite du secteur privé et travaille à la création du collège Aupiais à Cotonou.
En 1952, il se laisse tenter par la politique, se présente et est élu conseiller à l’Assemblée territoriale sur la liste de monsieur Apithy. Si cette fonction aide le père dans son travail, elle le gêne en bien d’autres domaines, car il est devenu suspect à tous les opposants de monsieur Apithy. En 1953, il est promu au grade de chevalier de l’Etoile d’Anjouan et, en 1955, au grade d’officier d’Académie. En 1956, il rentre en congé, fatigué, à bout de nerfs, excédé par les calomnies lancées contre lui. A son retour, il est nommé représentant de l’enseignement catholique à Dakar pour toute l’AOF, poste qu’il assure pendant trois années.
En 1959, en revenant au Dahomey, il aurait voulu continuer de travailler dans l’enseignement, mais il est nommé curé d’Athiémé. Malheureusement, son engagement politique lui a fait perdre la confiance d’une partie de la population. Ce n’est plus aussi facile que lors de ses premiers temps passés à Athiémé ; il a tendance à se décourager et à se faire une vision pessimiste et critique de la situation. Au début de l’année 1963, le père Chauvin célèbre ses noces d’argent sacerdotales. Pour l’encourager, son évêque, monseigneur Gantin, paye une voiture à la mission d’Athiémé, à l’occasion de ce jubilé. Le 23 avril 1963, monseigneur Gantin fonde la paroisse de Lokossa et en fait le centre du doyenné de la partie nord du département du Mono. Le père est nommé curé-doyen de cette nouvelle paroisse. Le 12 janvier 1965, fatigué, malade, il est rapatrié en France pour se soigner et se reposer. Il revient en septembre et reprend ses nombreuses occupations à Lokossa pendant 4 ans. En 1968, le diocèse de Lokossa est érigé. En septembre 1969, il devient directeur diocésain des écoles : il exerce cette charge durant trois années.
En 1972, il est nommé curé de la paroisse de Sè où il construit le presbytère. En 1975, à son retour de congé, il devient curé de Bopa où il se dévoue autant que sa santé le lui permet. En 1978, il rejoint la paroisse de Comé dont le curé est le père Plumelet. Il y va sans grand enthousiasme, car monseigneur Sastre, son évêque, ne l’a pas consulté avant de le nommer. En outre, il n’y est pas heureux car il n’a pas son chez soi. Pendant le congé du père Plumelet, en 1979, il assure seul l’intérim de la paroisse et, pour se prouver qu’il est encore fort, il en fait plus qu’il ne devrait, car sa santé n’est plus très bonne. Début octobre, malade, il doit être rapatrié en France pour être soigné. Il prend l’avion le 25 octobre.
Après quelques jours à l’Hôtel-Dieu à Lyon, il continue ses soins dans la maison des Missions Africaines, en attendant de nouveaux contrôles médicaux à l’hôpital. En janvier 1980, il est hospitalisé, puis part en convalescence à la maison de retraite des Missions Africaines à Montferrier jusqu’en avril. Il fait alors un nouveau contrôle médical et une consultation à l’hôpital Edouard Herriot à Lyon, puis rejoint sa famille qu’il n’a pas encore vue depuis son retour en France. De nouveau hospitalisé début octobre, il décède à l’hôpital Edouard Herriot, le 19 octobre 1980, emporté par une leucémie. Il est inhumé au cimetière de Loyasse à Lyon.
Le père Arthur Chauvin présentait une personnalité originale qui ne déplaisait pas. Il ne possédait rien, à part ses deux soutanes, quelques habits en cotonnade légère et sa bible : il vivait très pauvrement. Mais il avait aussi le souci de la justice : Il trouvait qu’il ne payait jamais assez les ouvriers et les artisans qu’il faisait travailler. Mais ce fut surtout un homme fidèle à sa vocation missionnaire, toujours heureux d’évangéliser, fidèle à ses amis, fidèle au peuple du Bénin dont il parlait souvent avec admiration.
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