Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 16 mai 1915 à Irissary dans le diocèse de Bayonne, France membre de la SMA le 2 décembre 1951 prêtre le 4 juillet 1943 décédé le 22 octobre 1983 |
1943-1947 diocèse de Bayonne décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 22 octobre 1983 |
Le père Félix GOYHENETCHE (1915 - 1983)
Félix est né le 16 mai 1915 dans le petit village basque d’Irissarry, village qui a donné quatre missionnaires à la S.M.A. : Jean Curutchet, Bernard Soulé et les deux frères Goyhénetche. Félix et son frère Ignace sont issus d’une famille profondément chrétienne de huit enfants. Félix suit l’école primaire dans son village. Ayant manifesté son intention de devenir prêtre, il est envoyé au collège de Mauléon où il passe le 1er baccalauréat, puis à Ustaritz pour la philosophie. Il entre au grand séminaire de Bayonne en 1934.
Il accomplit son service militaire de deux ans, est mobilisé en août 1939. Fait prisonnier de guerre en 1940, il réussit une évasion romanesque en 1941. Ses frères Jean et Ignace réalisent le même exploit. Il reprend le séminaire et est ordonné prêtre le 4 juillet 1943 à Pau, en zone libre. Le voilà vicaire à Cambo, puis à Bardos, deux villages basques.
Le 22 juillet 1947, à 32 ans, il sollicite son entrée dans la S.M.A. qu’il a connue par le père Curutchet, le père Castanchoa et son frère Ignace. Le père Boucheix lui fait vivre son année de noviciat à Baudonne, où il prononce son serment en 1948.
Dès le 9 septembre 1948, il embarque pour le vicariat de Sassandra dirigé par monseigneur Kirmann. Il débute à Lakota, vicaire du père Colichet et se manifeste comme un confrère et un pasteur chaleureux, simple, accueillant.
En congé en 1953, nommé pour les vocations à Baudonne, il ne s’adapte pas et obtient en 1954 le retour en Côte-d’Ivoire, comme vicaire à Divo, auprès du père Lomelet, avec mission de fonder la paroisse de Guitry, située entre Lahou et Divo, où il construit un petit logement. Pendant 12 ans, il va créer et développer cette mission qui avait quatre communautés, bâtir une école de 6 classes, former des catéchistes. En 1952, le père Pallarès vient le seconder durant cinq ans.
En mai 1966, le père Félix, très fatigué, rentre en France (de 1968 à 1969, Guitry sera provisoirement fermé). Soigné à Lyon et rétabli, le père repart en Côte-d’Ivoire, non pour Guitry, mais pour le séminaire de Gagnoa. En 1969, le père Falcon lui trouve une santé fragilisée par l’arthrose. En juillet, le père doit rentrer en France pour soins et repos durable. Il n’accepte pas un long repos et insiste pour le retour en Côte-d’Ivoire qu’il obtient, en repartant en octobre pour Yocoboué, petite mission de 3 000 âmes.
Mais sa santé se dégrade gravement. Hospitalisé à Abidjan, il est rapatrié d’urgence, le 7 janvier 1971, à Bordeaux, en urologie, dans un état inquiétant de grande souffrance. Il offre cette dure épreuve pour sa mission de Yocoboué, et même sa mort. Très fatigué, il garde, malgré tout, un humour et un moral admirables.
Il se rétablit quelque peu à Baudonne et, chez lui, dans un climat paisible. La vue est revenue, mais lecture et écriture sont difficiles, suite à de violents maux de tête. Un retour en Côte-d’Ivoire n’est plus envisageable. Désormais, la souffrance l’accompagnera souvent, ce qu’il accepte avec un courage et une foi exemplaires. Le père souhaite prendre en charge une petite aumônerie.
En 1972, l’évêché de Périgueux informe le provincial qu’il a reçu une demande du père pour l’aumônerie d’un centre psychiatrique important. Le Conseil donne son accord. Le 10 novembre, le père visite Vauclaire, grand centre pour handicapés mentaux et, en fin de mois, s’y installe ; il est accueilli avec sympathie. Vauclaire, c’est 800 malades de toutes situations, et 600 employés. Le père s’y adapte et semble heureux de son ministère. Il écrit : Ce qu’on attend de moi, c’est une présence, des contacts, ce qui n’est pas toujours facile. Par ailleurs, il connaît des difficultés pour écrire, de violents maux de tête, des hauts et des bas ; il reste, malgré tout, plein d’humour et de finesse, au sein de toutes les misères qu’il côtoie et qu’il offre au Christ. Il essaie d’organiser un travail d’équipe avec le personnel, sans trop de succès.
En juin 1981, le temps est désormais venu de s’arrêter. Vu son état de santé, le père demande de pouvoir intégrer la maison de retraite de Montferrier. L’évêque de Périgueux, monseigneur Patria, lui témoigne toute sa gratitude, ainsi que le directeur du Centre de Vauclaire.
En octobre, il rejoint Montferrier où il trouve une ambiance excellente ; il la suscite lui-même, heureux de se retrouver en compagnie des anciens. En 1983, lors de ses dernières vacances en son pays natal, ses proches et ses amis le trouvent bien fatigué. Le 17 octobre 1983, il est hospitalisé pour hémorragie méningée. Le 20, il essaie de prier, chapelet en main, et, le 22 octobre, il entre dans la paix du Seigneur.
Le Seigneur l’a associé à sa mission et à sa passion. Ce prêtre, missionnaire et aumônier des plus malheureux, était taillé dans le bois dont on fait les saints.
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