Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 30 mars 1921 à La Gravelle (53) dans le diocèse de Laval (France) membre de la SMA le 10 juillet 1942 prêtre le 17 février 1948 décédé le 3 novembre 2004 |
1948-1950 Baudonne décédé le 3 novembre 2004 à Montpellier (34), |
Le père Jean-Marie BAUDUCEL (1921 - 2004)
Jean-Marie Bauducel est né à La Gravelle, en Mayenne, le 30 mars 1921. Il entre au petit séminaire des Missions Africaines de Rezé, en septembre 1934 : il y suit ses études secondaires jusqu’en juillet 1940. Il continue ensuite avec ses deux années de philosophie et de noviciat à Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine) où il est admis à son 1er serment le 10 août 1942.
Il fait alors son service militaire aux chantiers de jeunesse à Rumilly pendant 8 mois. Puis il entre au grand séminaire de Lyon pour sa théologie. Le 5 juillet 1947, il prononce son serment perpétuel. Il reçoit l’ordination presbytérale le 17 février 1948.
En septembre, il rejoint le petit séminaire de Baudonne, où il enseigne la classe de 7ème. Il s’aperçoit bien vite qu’il n’est pas doué pour l’enseignement et demande à partir pour l’Afrique. Devant son insistance, il reçoit enfin, en juin 1950, sa nomination pour le vicariat apostolique d’Abidjan. De 1950 à 1957, il est dans la paroisse de Bongouanou, vicaire puis curé. Sa santé fragile l’oblige à suivre une cure à Vichy. A son retour en Côte d’Ivoire, il est nommé à Béoumi.
En septembre 1960, atteint par la tuberculose, il doit rentrer en France. Il est soigné à Briançon pendant 3 mois. Puis il passe sa convalescence en famille. Devant sa fragilité, en novembre 1961, la SMA lui trouve une place dans un préventorium à Monnetier-Mornex, près d’Annemasse en Haute-Savoie. Là, il est aumônier d’un établissement qui accueille 160 enfants ; il leur assure la formation chrétienne et l’animation liturgique. En juin 1962, fatigué, il quitte le préventorium et, au mois d’octobre, il doit aller se reposer et prendre des soins dans un sanatorium d’où il sortira en janvier 1963.
Après un temps de repos, il arrive à Abidjan au mois de juillet. Il assure un interim à Arrah, puis devient curé par intérim à M’Bayakro. En 1962, il avait proposé à l’évêque de Bouaké, monseigneur Duirat, un projet de catéchèse et d’éducation rurale par la radio pour les populations de la savane baoulé : celui-ci s’était montré enthousiaste. De retour en Côte d’Ivoire, il fait des démarches auprès de l’administration pour qu’elle autorise une telle radio, mais il n’a pas pu mettre son projet à exécution, car l’évêque l’a nommé en forêt agni là où, selon le père, le projet ne pouvait se réaliser. En avril 1965, les rapports de plus en plus tendus avec son évêque le conduisent à demander son départ.
Prenant un temps de congé à Saint-Didier-en-Dévoluy (Hautes Alpes), il est encouragé par un prêtre du secteur à demander à l’évêque de Gap de servir dans le diocèse. Celui-ci le nomme pour deux ans à Saint-Didier, en juillet 1965. Mais sa santé n’est pas brillante, et l’hiver rigoureux de la région l’éprouve beaucoup. En septembre 1966, il est hospitalisé à Lyon, le médecin découvre qu’il est affecté de la fièvre de Malte. A peu près rétabli, il se repose, d’abord dans sa famille à Vitré (Ille-et-Vilaine), puis à Chaponost, d’où il écrit en janvier 67 : Je m’occupe et ne m’ennuie pas.
Sa santé enfin rétablie, il peut repartir en Côte d’Ivoire et, en août 1968, il est nommé curé de Kouassi-Datékro, dans le diocèse d’Abengourou. Assez rapidement, il a des difficultés avec son évêque, ainsi que des ennuis de santé, si bien qu’en décembre 1969, il doit rentrer en France sur recommandation du médecin à cause de fièvres tenaces et de fatigue psychologique.
Il va se reposer à Monnetier-Mornex, puis part, pour quelques mois, comme aumônier de religieuses en Suisse. Au mois d’août, il propose ses services à plusieurs diocèses : Nice, Perpignan, Montpellier. En janvier 71, le voici nouveau curé d’Autignac dans le diocèse de Montpellier, bien installé dans un grand presbytère que les paroissiens eux-mêmes ont équipé. Voici ce qu’écrit en août 71 le supérieur provincial venu le visiter : Il travaille en bon accord avec les prêtres du secteur. Il va faire quelques heures de travail manuel chaque jour dans les vignes ou les jardins de ses paroissiens, en particulier des non-pratiquants qu’il ne rencontre que là. Mais la mission en Afrique le démange et, en décembre 72, il demande à repartir. Après avoir cherché un poste en Côte d’Ivoire, les supérieurs lui disent qu’aucun évêque ne veut l’accepter.
Il quitte alors Autignac et, voulant avoir une formation professionnelle, en novembre 1973, il va à Die pour être apprenti mécanicien-électricien. Il explique lui-même cette nouvelle orientation : Notre référence ultime de chrétiens est un Dieu-travailleur solidaire d’un petit peuple méprisé. En février 1974, il part travailler à Marseille et achève sa formation. Puis il est à Aubagne, où il travaille dans l’électro-ménager.
Dans l’année 1975, il part à Abidjan comme prêtre ouvrier mais, au mois de novembre, de graves ennuis aux yeux l’obligent à revenir en France. A Lyon, il subit diverses opérations aux deux yeux. En janvier 76, son œil droit est perdu, et en mars, il est presque aveugle. Il est alors envoyé dans la communauté de Chamalières où, pendant 3 ans, il apprend à organiser sa vie de mal-voyant.
En 1979, il entre dans la maison de retraite sma à Montferrier : il connaît encore une opération sans succès avant d’être complètement aveugle. Pendant les années qu’il passe à Montferrier, il a de nombreux contacts à l’extérieur grâce, surtout, aux associations d’aveugles. Il avait très mal accepté son infirmité mais, peu à peu, il s’oriente vers une vie plus sereine, plus pacifiée. C’est au cours d’une hospitalisation à Montpellier qu’il décède le 3 novembre 2004, à l’âge de 83 ans.
Le père Jean Bauducel était un esprit curieux qui essaiera, malgré sa maladie, de rester toujours au courant de ce qui se passe dans l’Eglise et dans le monde. Pendant de longues années, chaque jour, à Montferrier, le père Paugam alla lui faire la lecture dans sa chambre : au moment de sa dernière maladie, il se faisait lire les Frères Karamazov. Il avait un grand souci des petits et des pauvres, car il savait d’expérience ce que c’est que de dépendre des autres. Il portait également le souci de l’unité des chrétiens : ce fut, jusqu’à la fin, sa grande intention de prière.
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