Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 16 juin 1897 à Saint Colomban dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 24 janvier 1920 prêtre le 9 juillet 1922 décédé le 7 novembre 1974 |
1924-1964 missionnaire au Togo Croix de guerre avec palme décédé à Saint-Colomban, France, le 7 novembre 1974, |
Le père Théophile BOURSIN (1897 - 1974)
Théophile Boursin naît le 16 juin 1897 au Grand-Bois, commune de Saint-Colomban en Loire-Atlantique. Il suit ses études primaires à l’école communale jusqu’à l’âge de 11 ans et entre au petit séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau en août 1909. Ayant achevé ses études secondaires, il entre au grand séminaire de Lyon le 28 février 1915.
C’est la guerre. Le 8 janvier 1916, il doit arrêter ses études et est affecté au 47ème régiment d’infanterie à Saint-Malo. Il rejoint le front dans l’est de la France et il connaît la vie des tranchées. Il écrira en juillet 1917 : Nous menons une vie de sauvage en plein XXème siècle. Il va s’illustrer, comme soldat, par son courage et sera blessé plusieurs fois, si bien qu’il perdra un œil, crevé par des éclats d’obus. Le caporal Boursin sera gratifié de 4 citations pour son attitude au combat et, en 1918, il obtiendra la croix de guerre et la médaille militaire.
En février 1919, il revient au grand séminaire à Lyon pour y continuer ses études théologiques. Le 24 janvier 1920, il devient membre des Missions Africaines. Le 9 juillet 1922, il est ordonné prêtre. La veille, le père Chabert lui annonce qu’il rejoindra la préfecture apostolique de Korogho pour travailler sous l’autorité de monseigneur Diss. Quand il s’embarque sur le « Félix Fraissinet », le 6 novembre 1922, la destination n’est plus la même : on lui demande de rejoindre le Togo où il restera 42 ans. En cours de traversée, il descend à Conakry et à Grand-Bassam où il accompagne les confrères qui restent en Côte-d’Ivoire.
Quelques jours plus tard, le père Boursin débarque à Lomé où monseigneur Cessou, le nouveau vicaire apostolique, le nomme vicaire, spécialement chargé des écoles. Il y passe l’année 1923. En 1924, il rejoint Palimé pour quelques mois, puis Atakpamé où il restera jusqu’en 1928. C’est le temps de la découverte de l’Afrique et l’époque de la première évangélisation. Le père visite les villages à pied, essaie de soutenir les quelques chrétiens souvent dispersés. Dans un rapport quinquennal, on peut lire : Le père Boursin est un bon missionnaire, pieux, zélé, de nature généreuse, aimé de ses chrétiens et de ses confrères, grand travailleur, ne craignant pas sa peine.
En mai 1928, le père rentre en congé. Son provincial, le père Aupiais, lui demande de devenir surveillant d’étude aux Naudières. Le père estime ne pas pouvoir accepter ce poste à cause de ses problèmes de vue. L’échange est vif entre les deux confrères. Finalement, le père accepte de rejoindre Baudonne par obéissance. Quelques mois plus tard, il demande avec insistance à repartir en Afrique. Cela lui est accordé. Il s’embarque sur le « Hoggar » le 26 mai 1929. Nommé supérieur de la mission d’Anécho, il est désigné, en 1930, pour aller fonder la mission de Sokodé qu’il ne quittera plus.
Pour comprendre la place qu’occupe le père Bousin dans l’histoire de Sokodé, il suffit de relire ce qu’écrivait monseigneur Strebler le 6 septembre 1981 : La mission de Sokodé avait été fondée par le père Kennis le 14 janvier 1929 et construite par le frère Aimé Pouplin entre le 13 novembre 1929 et le 22 février 1930. Le père Boursin est tout de même le fondateur de Sokodé : il a donné une âme à ce poste éloigné et a uni Ewé et Kotokoli autour d’un même autel ; il est resté avec eux durant 34 ans. Il a été pro-préfet de Sokodé durant 26 ans et rien ne se faisait sans son avis favorable.
Son premier souci fut la création d’une paroisse vivante. Les seuls chrétiens, à son arrivée, étaient les Ewé du Sud dont il connaissait la langue. Il forma, sans tarder, un catéchiste kotokoli et l’instruction religieuse put bientôt se donner dans les deux langues qu’il parlait lui-même. Le 3 octobre 1932, il y eut les 3 premiers baptêmes d’adultes.
Dès 1931, il introduisit le denier du culte et les fidèles le soutenaient généreusement. Il fut bientôt nommé procureur pour toutes les missions du Nord. Aucun service ne lui était de trop. Il était toujours là pour aider ses confrères et les tirer d’embarras.
Quand je fus nommé préfet apostolique du Togo-Nord, le père Boursin fut mon plus brave collaborateur. Ce fut un excellent missionnaire, au dévouement inlassable. Je considère le père Boursin comme un des fondateurs de l’Eglise du nord-Togo.
Le père Boursin était un homme affable qui sut s’attirer la sympathie de tous. C’était aussi un homme plein d’humour. Pour impressionner les familiers de la mission qui, quelquefois, le volaient, il se servit de son œil de verre qu’il laissait sur la table pour surveiller la maison. Un jour, au retour de station, il comprit que son stratagème avait échoué, quand il trouva un bol renversé sur son œil de verre…
Fatigué après tant d’activités, il dut rentrer en France en 1964 et se retira en famille à Saint-Colomban. C’est là, au milieu des siens, qu’il mourut le 7 novembre 1974. Dans l’homélie de ses funérailles, le père Grenot cherchera à percer le secret de sa vie : Le père Boursin, d’un cœur simple et joyeux, a tout donné et s’est donné lui-même, tout entier, à son sacerdoce missionnaire, sans complication, sans réticence, sans le moindre avantage personnel. Il avait compris qu’on n’a rien donné tant qu’on n’a pas tout donné. Quand on apprit sa mort, la paroisse de Sokodé organisa les funérailles traditionnelles pour celui qui était devenu un enfant de Sokodé.
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