Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père François MARGERIT
Né le 16 juillet 1928 au Pertuis (Haute-Loire), diocèse du Puy-en-Velay
Membre de la SMA le 24/07/1948
Ordonné prêtre le 11/02/1953
1953-1957 |
Pont-Rousseau |
Enseignement |
1957-1960 |
Bingerville (Abidjan) |
Enseignement au petit séminaire |
1960-1962 |
Chaponost |
Enseignement |
1962-1967 |
Bingerville (Abidjan) |
Enseignement au petit séminaire |
1967-1969 |
Adzopé (Yopougon) |
Paroisse |
1969-1974 |
Akoupé (Yopougon) |
Paroisse |
1974-1977 |
Chaponost |
Service des foires et expositions |
1977-1979 |
Memni, Dabré (Abidjan) |
Service paroissial |
1979-1987 |
Akoupé (Yopougon) |
Paroisse |
1987-1995 |
Boudépé (Yopougon) |
Paroisse |
1995-1999 |
Adzopé (Yopougon) |
Aumônier à la léproserie |
2000-2019 |
Montferrier |
Résident |
Décédé à Montferrier le 5 février 2019
à l’âge de 90 ans
Les funérailles ont été célébrées
le vendredi 8 février à 14h30
à Montferrier (34)
L e Père François MARGERIT (1928-2019)
Né le 16 juillet 1928 au Pertuis (Haute-Loire), diocèse du Puy-en-Velay. Il avait trois sœurs et deux frères (tous les deux seront ordonnés prêtres). (En plus deux autres frères sont morts jeunes.) Ses parents étaient cultivateurs.
1953-1957 - Pont-Rousseau - Enseignement
Du 24 juin 1953 : "Le Conseil provincial vous a désigné comme professeur pour le petit séminaire de Pont-Rousseau. Vous y ferez, je crois, la classe de quatrième en remplacement du RP Quignon qui prendra la classe de troisième."
1957-1960 - Bingerville (Abidjan) - Enseignement au petit séminaire
Du 20 juin 1957 : "Le Conseil provincial a décidé de vous mettre à la disposition de S. Excellence Mgr Boivin."
1960-1962 – Chaponost - Enseignement
Du 23 mai 1960 : "Pour permettre au père Driot, qui depuis de longues années se morfond à Chaponost, d'aller à son tour en Afrique, le Conseil provincial vous demande de rester en France au terme de votre congé. C'est dur, nous le savons. […] Il vous faut donc prendre vos dispositions pour dire non pas adieu, mais au revoir à Bingerville pour quelques années, puis à votre tour vous irez remplacer à nouveau le père Driot."
Il écrit en février 1962 au Conseil : "Après deux périodes d'enseignement dans nos petits séminaires de France, et au moment où tous mes confrères de cours sont en Afrique, je viens vous formuler une demande de retour en Côte-d'Ivoire, avant d'être devenu inapte au ministère."
Lettre du Conseil du 30 juillet 1962 : "Le meilleur souvenir de vacances est généralement celui qui vient de la surprise du dernier jour. Reposé, rajeuni par l'air de la Haute-Loire (C'est le père Jean-Marie Favier, lui-même de la Haute-Loire, qui écrit cette nomination !) vous vous apprêtiez sans doute à reprendre le collier pour un nouveau sillon à Chaponost, puisque aussi bien votre demande de retour en Côte-d'Ivoire semblait n'avoir pas été entendue. Elle l'a été pourtant, […] et c'est la bonne surprise de fin de vacances. Le RP Margerit est remis à la disposition du supérieur régional de la Côte-d'Ivoire pour l'archidiocèse d'Abidjan."
1962-1967 - Bingerville (Abidjan) - Enseignement au petit séminaire
1967-1974 Adzopé (Yopougon) Paroisse
1969-1974 Akoupé (Yopougon) Paroisse
En 1972, il fait travailler le père Schur aux vitraux et à l'aménagement du chœur de son église.
En janvier 1974, il demande lui-même à rester au moins une année en France, à proximité de sa famille (il ajoute : travail de procure ou service paroissial dans mon diocèse), à cause de son papa gravement malade.
Il rentre même pour quelques semaines, vers la fin de 1973, après une grave opération de son papa.
Quand le Conseil lui propose de prendre les foires à Chaponost, il répond qu'il n'est pas en mesure d'accepter cette responsabilité, et que, de plus, il ne conduit pas. Mais il ajoute : "Si vous voulez bien passer sur ces deux points, j'accepte de collaborer avec un responsable pour le travail que vous me proposez."
A cette demande, le père Grenot répond avec un brin d'humour : "Ne vous faites pas une montagne de la responsabilité des foires ; vous aurez avec vous le Frère Marcel qui est au courant de tout. […] Le travail vous laissera pas mal de temps libre, surtout pendant l'hiver. […] Pour votre "mauvaise conduite", […] on a déjà vu cela en d'autres maisons où quelqu'un conduisait la camionnette avec les "foireux" sur place, puis revenait à la maison ; il allait ensuite les rechercher. Vous pourriez aussi essayer peut-être de passer votre permis."
1974-1977 – Chaponost - Service des foires et expositions
Il reçoit sa nouvelle nomination le 22 juin 1974, avec un bon encouragement à passer son permis de conduire : "Le terrain de Chaponost se prête à bien des évolutions ; ce serait une bonne chose si vous arriviez à tenir le volant : cela simplifierait votre travail."
Il écrit au Régional à la fin de l'année 1974 : "Si je quitte la liste des confrères de Côte-d'Ivoire, j'y reste attaché profondément et, si les circonstances le permettent, à mon retour, je reprendrai mon service avec le père Marty. Vous le connaissez suffisamment pour comprendre le regret que j'ai de le quitter. La santé de mes parents continue à me donner des inquiétudes." Son papa décède en décembre 1974, à la suite d'un cancer généralisé.
1977-1979 - Memni, Dabré (Abidjan) - Service paroissial
Il reste un an à Memni, puis est nommé à Dabré et enfin retourne à Akoupé où il retrouve avec beaucoup de joie Joseph Marty.
1979-1987 - Akoupé (Yopougon) - Paroisse
A la fin de son congé, en 1986, il fait une année sabbatique, à Lyon, dont il se dit très satisfait.
1987-1995 - Boudépé (Yopougon) - Paroisse
Pendant son congé en France, il accepte la proposition de Mgr Mandjo d'aller à Boudépé "en remplacement de l'abbé Séraphin. C'est une paroisse de 12 villages que vous connaissez déjà. Vous serez pratiquement seul sur cette paroisse, mais vous aurez les pères d'Akoupé et d'Azaguié dans le même secteur."
1995-1999 - Adzopé (Yopougon) - Aumônier à la léproserie.
Lettre du 24 août 1997 : "Suite à un électrocardiogramme effectué dans le début de ce mois, le docteur auquel m'avait confié le cardiologue jugeait nécessaire une cardioversion électrique sous anesthésie. Je me suis rendu à l'hôpital Saint Joseph, à Lyon, où il avait pris un rendez-vous. […] Je compte donc passer les semaines qui viennent en famille et à proximité du laboratoire d'analyses et du médecin. […] C'est dans le regret de laisser plus longtemps que prévu la léproserie et la communauté NDA sans aumônier."
Le 2 septembre : "Le docteur me disait hier matin qu'il ne fallait pas envisager un retour en Côte-d'Ivoire avant le début de 1998. […] La communauté des sœurs, les hospitalisés, les fidèles du village Duquesne Crémone, notamment les élèves préparant le baptême et la confirmation, les adultes aussi préparant baptême et mariage vont se retrouver dans des situations déjà traversées des années précédentes. J'espère qu'il se trouvera une solution à cette défaillance imprévue."
Il termine sa convalescence au 150.
Fin décembre 1997 ou début janvier 1998, décès de l'un de ses frères prêtres.
Finalement, le 17 avril, il envoie au Conseil provincial un certificat de docteur qui l'autorise à repartir à la mi-mai en Côte-d'Ivoire .
En décembre 1998, il écrit d'Adzopé : "Un peu plus de six mois viennent de s'écouler depuis mon retour. J'ai fait les contrôles de prudence. […] Je vais tenir encore un petit temps pour une présence que tu as pu toi-même juger nécessaire. Les sœurs semblent préférer une continuité sma."
Il rentre en congé fin mai 1999, fait la session de Lisieux, puis passe quelque temps "au village" avec son jeune frère en service pastoral dans le diocèse de Tours, regrettant de ne pouvoir lui rendre visite là-bas.
2000 – Montferrier - Résident
Il rejoint la maison de Montferrier le 1er mai 2000.
Extrait de l’homélie des funérailles (P. Provincial) Rm 8, 31-39, Ps 41 ; Jn 17, 24-26
Dans cette célébration, il nous faut tout d’abord remercier le Seigneur pour la vie de notre frère François, mais pas seulement le Seigneur ; sa famille a aussi le droit à un grand merci et surtout ses parents. Peut-être le plus juste serait de remercier le Seigneur qui a travaillé à travers cette famille. Quand on regarde d’où vient François, on retrouve ce terreau fertile des chrétiens fervents du diocèse du Puy. On peut imaginer le sacrifice qu’a pu être pour les parents de François, agriculteurs de l’entre-deux guerres, la volonté de faire faire des études à leurs enfants et ensuite de laisser les 3 garçons s’orienter vers la prêtrise, et pour deux d’entre eux vers un service plutôt missionnaire, en France et pour François en Afrique…
C’est aussi de sa famille qu’il a reçu cet amour et cette attention pour les pauvres et les malades. Ses années à la léproserie d’Adzopé ont été de très belles années pour lui. La solidarité et la fraternité de son enfance devaient se vivre partout où il allait… Il avait ce regard bon et plein de tendresse sur ceux avec qui il vivait. Quand il a dû rentrer en France pour un service, il a harcelé le Conseil provincial pour que la SMA ne laisse pas son confrère (le P. Marty) tout seul en Mission.
Au soir de notre vie, ce qui compte, plus que ce que nous avons fait c’est de l’avoir fait avec le Christ, c’est cette expérience de complicité, de porter le joug ensemble, de regarder ensemble le Royaume qui grandit.
La souffrance et la maladie, c’est un autre aspect de la vie du Père Margerit, surtout ses dernières années. Tout lui devenait difficile, marcher, dormir ou manger. Après avoir été proche du Seigneur dans l’annonce de l’Evangile, il l’a été dans la passion.
Dans l’Evangile de Jean que nous avons lu, Jésus demande aussi à son Père que ceux qui lui sont fidèles soient avec Lui. Ne doutons pas que le Christ a accueilli son serviteur et son ami et l’a présenté au Père. Si nous avons été l’ami du Christ ici-bas, un de ses proches, il va nous aider à faire le passage en douceur.
Réjouissons-nous avec lui. Le Seigneur l’a « rappelé » et nous disons à Dieu, nous, ses deux familles : « Seigneur, aide-nous à continuer à créer une fraternité dont le ciment sera ton amour ; que nous aussi nous regardions ceux qui nous entourent avec bonté et tendresse ».
Hommage au Père François Margerit
(par l'un de ses enfants de choeur, aujourd'hui membre de la SMA)
Oh Père François Margerit, tu es enfin rentré dans la félicité du Seigneur après une vie missionnaire faite de beaux témoignages ! Après mon expérience de prêtre missionnaire, je comprends que tu as été pour nous un grand missionnaire. A ton arrivée sur la Paroisse Saint Michel de Boudépé en 1987, tu as donné une nouvelle orientation à la pastorale. Tu visitais régulièrement les 14 communautés qui constituaient la paroisse.
Comme enfants de chœur qui t’accompagnaient dans les villages pour le messes, mes amis et moi étions en grande admiration te voyant déguster la nourriture que l'on t'offrait. On ne comprenait pas comment un blanc pouvait aimer la nourriture africaine. Tu étais sans complexe. Tu étais présent aux réunions des CEB, cela te permettait de connaître les familles. Je comprends maintenant que tu te faisais tout à tous : c'est là un grand principe missionnaire.
Tu comprenais bien la langue attié, mais calme, peut-être un peu timide et réservé, tu ne parlais pas beaucoup et tu donnais l’impression que tu ne connaissais pas la langue. Mais tu n’hésitais pas à donner une réponse à nos vieux parents qui s’exprimaient en langue. Ils repartaient satisfaits disant souvent : « le père blanc là, il comprend attié donc faut pas le critiquer ooo. » tu chantais certaines parties de la messe en attié et cela nous fascinait beaucoup.
Nous avons découvert ta grande humilité quand de curé que tu étais, tu es devenu vicaire du Père Michel Girard ! Quelle Kénose !
[…] Ton engagement pastoral était la preuve d'un missionnaire disponible. Et cette disponibilité a semé dans le cœur de plusieurs de mes amis d’enfance le désir du sacerdoce. Il faut noter qu’a Boudépé, parmi nous qui avons servi le P. Margerit comme enfants de chœur, nous sommes 3 prêtres, sans compter ceux des autres villages faisant partie de la paroisse.
Cher Père Margerit, je peux confesser ouvertement aujourd'hui que dans ton ministère à Boudépé et après à l’Institut Raoul Follereau, tu as vécu un témoignage d’amour. L’amour, c’est la vie de Dieu. Celui qui a vécu pour ses frères ne mourra pas pour toujours, car il a déjà commencé ici-bas sa vie éternelle.
Yako à sa famille biologique et à tous les confrères de Lyon !
Mon père kokoè, la gbé o. « Adieu mon Père ! »
Père SEKA Ogou Narcisse, sma
Fils spirituel du Père Margerit
Et Supérieur Régional SMA en Côte d’Ivoire
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