Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Louis PERROCHAUD
Né le 5 août 1923 à Machecoul (Loire-Atlantique), diocèse de Nantes
Membre de la SMA le 05/07/1947
Ordonné prêtre le 06/02/1950
1950-1958 |
Daloa (RCI) |
Professeur au collège catholique |
1959-1961 |
Man (RCI) |
Directeur des écoles catholiques |
1961-1977 |
Siably (Man) |
Responsable |
1977-1982 |
Bangolo (Man) |
Responsable |
1982-1983 |
Paris, Crillon |
Recyclage AFM |
1983-1996 |
Bangolo (Man) |
Responsable |
1996-2000 |
Rezé |
Supérieur |
2000-2006 |
Lyon, 150 |
musée, et s’occupe des timbres |
2007-2017 |
Montferrier |
retiré |
décédé à Montferrier sur Lez le 6 février 2017
à l’âge de 93 ans
La cérémonie des obsèques a été célébrée
le jeudi 9 février 2017 à 10 h 15
en la chapelle de Montferrier (39
Louis PERROCHAUD
1923 – 2017
« Je n’ai absolument rien contre l’abbé Louis Perrochaud. Au contraire, je vois en lui les belles vertus sacerdotales, piété profonde, zèle surnaturel avec une sage rectitude de jugement.
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La jeunesse au pays et la formation :1923-1950
Louis est né le 5 août 1923 à Machecoul dans le diocèse de Nantes et est baptisé deux jours plus tard à St Lumine de Coutais. En 1936, il entre à Pont Rousseau où il passe les deux parties du bac. En 43, c’est à Martigné qu’il fait sa philo et commence son noviciat, mais les aléas de la guerre, le
débarquement et la mobilisation l’amèneront à terminer ce cycle à Chanly en septembre 1946, date à laquelle il rejoint Lyon pour sa théologie. Il est alors considéré comme « soumis, dévoué, ne comptant pas sa peine, et aimable ». Il est « apte à tous travaux dans l’enseignement et le ministère ».
La Côte d’Ivoire 1950 1996
Ordonné prêtre le 9 février 1950 et les mots du Provincial de l’époque, le Père Boucheix, sont encourageants : « Vous allez pouvoir bientôt commencer votre apostolat en terre africaine. Soyez heureux » Il est affecté au Vicariat de Sassandra en Côte d’Ivoire et il s’embarque le 11 septembre à Marseille.
Il est nommé professeur au collège moderne de Daloa, il y restera jusqu’en 1958.
Plus tard, parlant de ces années de collège, il retiendra surtout les tournois de football où il amenait ses élèves, plus habiles aux jeux du ballon qu’aux méandres de la littérature française. En 1959, il va à Man où il est directeur des écoles catholiques pendant deux années.
En 1961, il est nommé curé de Siably, vaste paroisse en pays Wé, où il rejoint le Père Chalopin qui a fondé la paroisse. Viendront ensuite Michel Bertonneau et Jean Paul Gournay qu’il aura comme vicaires. La vie paroissiale s’organise autour de la formation des responsables, en particulier les catéchistes et la visite des communautés de village, sans oublier la vie avec les confrères et la collaboration avec les Sœurs Ursulines de Sion qui sont sur la paroisse. Mais jamais, il n’oublie les rendez-vous du dimanche après-midi où les confrères se retrouvent pour faire une pétanque et partager le repas du soir, au cours duquel on refait le monde et l’Eglise… Parfois, la soirée se termine par une partie de Tarot. Dans tous ces exercices de loisir, Louis se montre intraitable et parfois… mauvais joueur, tellement il rechigne de perdre.
Après 16 ans de présence à Siably, il est nommé curé de Bangolo.Après une année de présence, il écrit ceci : “Voilà bientôt un an que je suis ici à Bangolo, après avoir quitté Siably où j’ai fait la bagatelle de 16 ans... J’ai l’impression d’avoir quitté une grosse métairie pour prendre une petite borderie.” Son souci pastoral n’est pas émoussé : “Un jeune homme d’un de nos villages guérés sera ordonné l’an prochain... Autre satisfaction: un jeune catéchiste de la paroisse a demandé d’entrer au séminaire des aînés à Dapaong, au Togo.”(décembre 1979).
Il encourage les mouvements de jeunes : “Un autre événement a marqué la vie paroissiale, c’est la naissance d’un mouvement de jeunes de la paroisse (JMEC). Comme chaque communauté chrétienne est encore peu fournie en nombre, les jeunes ont jugé bon de se regrouper par secteur. Au moyen de chants sous forme litanique, très en vogue, ils essaient de sensibiliser leurs frères et sœurs à la Parole de Dieu qu’ils prennent comme thèmes de leurs chants.”(décembre 1981)
En 1982, il fait un recyclage à Paris et écrit à ses amis de Bangolo : “J’ai quitté Bangolo pour poser un peu et rafraîchir les idées qui sont dans ma tête. Mon école est située à Paris même, mais mon tuteur se trouve dans la banlieue, à 15 kilomètres de là... Mon école s’appelle Facultés Catholiques de Paris... Quatre jours par semaine, je m’en vais à l’école. Nous marchons d’abord pendant 20 minutes pour aller prendre le taxi-brousse qu’on appelle ici métro ou RER.”
Septembre 1983, retour à Bangolo. Il rentre en voiture par le désert. “J’ai repris ma vie de broussard avec une ardeur redoublée, car je me trouve seul à la mission, du fait que mon compagnon, le père Guillard, est rentré en France, à son tour, pour une année de recyclage.” Il va ainsi continuer son travail à Bangolo jusqu’en 1996. Il a alors 73 ans et s’il garde une bonne santé, les signes de l’âge se font davantage sentir.
Retour en France
Le 20 juillet 1996, le conseil provincial lui écrit : “Pour toi, une page de ta vie missionnaire se tourne avec ton retour en France. L’Ouest de la Côte-d’Ivoire restera à jamais gravé dans ton cœur. L’an dernier, lors de ton congé, nous avons parlé d’un service en France, en l’occurrence la responsabilité de la maison de Rezé, et tu as accepté cette proposition pour la prochaine année pastorale. Ainsi, le conseil provincial te nomme supérieur de cette communauté à partir du 1er octobre 1996, et cela pour un mandat de trois ans renouvelable ». En 1999, la nomination est reconduite pour un an. Il est alors affecté à Lyon où il est mis au service du musée et va s’occuper de plus en plus des timbres. En mars 2007, il rejoint la maison de retraite de Montferrier avec toujours autant de bonne humeur, laissant au personnel de la maison le souvenir d’un résident agréable et gai. C’est là qu’il s’éteint le 6 février 2017, à l’âge de 93 ans.
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Louis s’en est allé contempler la gloire du Christ, ultime étape dans la vie de chacun d’entre nous.
Nous avons sans doute été nombreux ici à reconnaitre ou à nous défendre de n’être pas un contemplatif. Il est vrai que la vie missionnaire qui a été notre vocation nous a surtout menés sur des chemins d’action. Et voilà qu’au terme de notre vie, le Seigneur nous invite à être avec lui pour contempler sa gloire. Cette gloire que nous sommes appelés à contempler est le fruit de l’amour de Dieu pour son fils : « tu m’as aimé avant la fondation du monde ».
Et tous, nous avons cette assurance d’avoir été et d’être encore aujourd’hui aimés de Dieu.
Cette conviction est tellement ancrée en nous que nous en avons fait le leitmotiv de notre prédication, de notre catéchèse et de notre témoignage tout au long de notre ministère. Au moment du dernier adieu, c’est cette même conviction qui nous anime : Oui, Dieu nous aime et c’est pourquoi nous nous laissons entraîner avec confiance par le Christ jusqu’en sa demeure éternelle…
Louis a aimé ceux dont il avait la charge, profondément, même si parfois ses sautes d’humeur lui faisaient perdre patience. On raconte de lui qu’un jour de mercredi des cendres, officiant devant une assemblée plus nombreuse qu’à l’accoutumée (en plus des chrétiens habituels, il y avait les chrétiens d’occasion, les musulmans du village, les animistes : vous avez connu ça n’est-ce pas ?) une assemblée particulièrement bruyante et inorganisée, chacun voulant ses cendres !, Louis, se met en colère devant la pagaille des gens, prenant le récipient rempli de cendres, s’écrie : « ah ! vous les voulez les cendres ? vous les aurez !... » et lance le contenu de son récipient sur la tête des personnes en train de se bousculer devant lui. Ainsi prit fin la cérémonie…
Oui, Louis a aimé ses frères de Côte d’Ivoire, sa famille, ses confrères, et c’est pourquoi nous
avons aujourd’hui la certitude qu’il est passé de la mort à la vie. A son retour d’Afrique, il a fait ce qu’on lui a demandé de faire, tout simplement : que ce soit au musée du 150 ou dans la gestion des timbres, il a eu la curiosité de ceux qui veulent bien faire ce qu’on leur demande de faire. C’est encore une manière de manifester l’amour qui nous est donné. Aujourd’hui, Louis est entré dans la contemplation. Nous rendons grâce ensemble pour cette vie au service
de la Mission.
Joseph Moulian, Secrétaire Provincial
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